L’homme de Rio

Film que j’avais beaucoup aimé gamin, et que l’occasion de le revoir en bluray a été tentant. Je ne me souvenais plus du côté très tintinesque de l’intrigue, qui est confirmé par l’historique du film dans les bonus. A l’origine, Philippe de Broca devait réaliser le film Tintin et le mystère de la toison d'or qu’il a finalement renoncé et s’est lancé dans cette aventure lui donnant plus de liberté d’expression. Si l’histoire est drôle et magistralement réalisée, elle a par contre beaucoup vieilli. Par contre, j’ai trouvé d’une très grande et violente modernité la dernière image dans la forêt, celle de cette famille amérindienne dépossédée de leur lieu de vie, rasée au profit d’une route. A la suite d’une découverte archéologique de trois statues par trois compères, l’un d’eux est assassiné, une statue est volée dans un musée, et enfin, une jeune femme est enlevée sous les yeux de son fiancé. Road movie qui nous entraine de Paris à Rio en de successives bagarres, retrouvailles, découvertes dans une grande aventure tintinophile. Des passages à vide cassent régulièrement le rythme et traine la durée en longueur inutile gâchant le plaisir. Regarder avec beaucoup d’attention la route qui mène à Orly tant tout à tellement changé, ou Brasilla en construction. Les paysages de Rio sont magnifiques, et nous donne envie d’y aller voir de plus près. Le thème de la folle avidité est excellemment mis en exergue dans une mise en scène linéaire et efficace. La fin est brillante de désolation et d’humour.

Jean-Paul Belmondo (Un homme et son chien) tout jeune et foufou est drôle même si je ne trouve pas vraiment bon acteur. Françoise Dorléac était très charmante, vive et amusante, avec cette sorte de froideur envoutante, trop vite disparue. Les autres sont de stature plus solide et  donne une assise convaincante avec un Jean Servais magistralement diabolique, un Adolfo Celi excellent, et Roger Dumas impayable, de même que Daniel Ceccaldi très marquant en policier stupide.