La chaine - The defiant ones

Bienvenue dans les bigs clichés ! Je me souviens déjà que gamin, je n’avais pas adhéré à cette histoire très manichéenne. 100 ans plus tard je me rends compte que mon ressenti n’a pas changé. Film typique militant malhonnête, commerciale dans le sens du vent, où tout sent le forcé. Bien sûr qu’il faut considérer l’époque où il a été réalisé en 1958 par Stanley Kramer, mais l’excès produit souvent l’effet inverse à ce qui était voulu, et j’ignore les réactions du public d’antan. Jamais, à aucun moment on arrive à s’attacher ou prendre parti dans cette course poursuite entre deux malfrats, évadés, un blanc et un noir, poursuivis par les hommes de lois forcément des salauds, et ils le sont, et des habitants des bayous forcément tous des racistes ou des lâches… toute la dualité exacerbée à l’extrême, sans qu’aucune intelligence ni finesse n’arrive à donner la moindre crédibilité au message. L’outrance du message rend indigeste ce qui aurait du être plus finement traité, surtout à une époque où la ségrégation raciale n’avait à rougir de celle des afrikaners. Et je ne parle pas de la femme ! la pauvrette, conne, abandonnée, raciste aussi cela va de soit, couchant après le premier mec venu, même israélite, pouvant la faire sortir de l’enfer d’une vie morose, si possible sans le gosse –oui, elle cumule beaucoup- C’est tellement pathétique tout ça et un brin machiste, mais il faudra encore du temps pour ce combat, qui n’est toujours pas gagné ! Un film qui vieilli mal.

Heureusement il y a un casting solide avec un Tony Curtis qui joue avec talent, et un Sidney Poitier, avec sa belle petite gueule d’ange, qui pourtant massacrait ses femmes dans des violences conjugales, même s’il jouait avec beaucoup de génie. Suivent ensuite Theodore Bikel et Charles McGraw, Lawrence Dobkin, Cara Williams et le marmouset Kevin Coughlin contribuent néanmoins à sauver l’essentiel.