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8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 11:41

Excellentissime comédie sur fond dramatique traitée avec beaucoup d’humour et de légèreté pour mieux mettre en exergue l’horreur. L’histoire s’inspire de la réalité, à savoir le tournage en 1938, du film Carmen, la de Triana et Andalusische Nächte, conçu simultanément en allemand et en espagnol avec la vedette de l'époque, Imperio Argentina, comme cela était monnaie courante entre les deux pays amis, franquiste et nazi. Avec cette trame, Fernando Trueba m’a un peu fait penser à L’as des as avec Belmondo, mais en plus drôle, plus fin et bien plus terrible. Donc, une équipe d’acteurs et réalisateur espagnols, plus ou moins franquistes, mais artistes avant tout, arrivistes pour certains ou forcés pour d’autres, arrivent en Allemagne pour tourner une comédie musicale. Confrontations entre la mentalité germanique et latine, qui ne se retrouvent ni dans l’exubérance, ni dans les mœurs et moins encore dans les mentalités, et encore dans les gouts culinaires. Débute donc la réalisation du film avec des second rôles allemands, tous blonds aux yeux bleus selon les critères en vigueurs, loin de l’image andalous des latins. Aussi, sont engagés de force, des figurants juifs et tziganes ressortis temporairement pour l’occasion d’un camp de concentration, à la stupéfaction des hispaniques. L’humour sombre alors vers le noir et les dangers que représentent les propos exubérants des acteurs, et de leurs comportements d’entraides envers ces pauvres gens prend une tournure dramatique. J’ai beaucoup aimé ce film qui sait faite rire sans jamais être sardonique en mettant toujours le sens des réalités avec un humour adapté à chaque situation. Oui on ri beaucoup des trivialités et moments concasses, et oui l’humour noir reprend le dessus sur l’horreur en changeant les gags au détriment des nazis. Exercice difficile et risqué qui est parfaitement maitrisé et réussi, tout en nous contant une histoire inspirée de la réalité, plus que stupéfiante.

Avec une Penélope Cruz (Les amants passagers) juste génialissime, drôle, belle et émouvante, face à un Antonio Resines (Cellule 211) excellent et Jorge Sanz superbe. Rosa María Sardá (Ma mère préfère les femmes (surtout les jeunes...)) est parfaite comme la belle et tordante Neus Asensi, ou encore Santiago Segura (Pacific Rim) et Loles León (Parle avec elle) et Jesús Bonilla. Johannes Silberschneider est excellent, de même que Götz Otto. J’ai toujours beaucoup aimé Hanna Schygulla, qui est ici parfaite. Le reste de a troupe, est à tous égards de qualité, comme María Barranco et Juan Luis Galiardo (Un jour de chance), Miroslav Táborský (L'homme qui rit) et Karel Dobry, Heinz Rilling et Jan Preucil.

3 étoiles

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