Je n’ai pas l’ambition de voir les 30 films d’Akira Kurosaw, quoi que, mais Platinoch, toujours lui, a dans sa dévédéthèque magique quelques chefs d’œuvre du maître japonais, dont j’ai déjà fais de superbes découvertes et d’autres encore à venir. C’est donc encore le cas, avec cette sorte de western dans le japon médiéval, qui n’est pas sans rappeler, entres autres, Les Sept Samouraïs du même réalisateur. Par certains côtés, ça m’a fait aussi penser aux aventures de Pardaillan de Michel Zevaco. Cette adaptation du roman de Dashiell Hammett, La clé de verre mais également de La moisson rouge, verra deux remakes, un en western spaghetti cultissime, Pour une poignée de dollars de Sergio Leone, et l’autre sous la prohibition avec Dernier recours de Walter Hill. La trame est des plus simples, mais terriblement efficace. Dans une petite ville de province, deux gangs mafieux sont en rivalités violentes pour son contrôle, et terrorisent les habitants. Un rônin, offre ses services tantôt à l’un, tantôt à l’autre des chefs sans scrupule, tuant au passage dans les deux camps, afin de débarrasser la ville de ces assassins bien encombrants. C’est juste un pur régal d’humour, d’émotion et de combats, où les scènes se suivent avec un plaisir inégalé. La manipulation de ces cerbères bêtes et méchants par notre héro bien malin est jouissive. Il y règne constamment une sorte d’ironie souvent macabre mais toujours humoristiquement jubilatoire, même et surtout dans la mort et les massacres. Apparition amusante et troublante entre les combats au katana, du pistolet à six coups que l’on imagine plus volontiers dans l’ouest américain. Je me suis donc régalé dans l’histoire et la mise en scène sur des images noir et blanc.
L’excellentissime Toshirô Mifune (La forteresse cachée) est tellement génial encore une fois, qu’il s’impose avec son immense talent pour notre plus grand bonheur. Mais c’est sans compter Tatsuya Nakadai (Hara-Kiri : mort d'un samourai) qui est terrible, tout comme les actrices Yoko Tsukasa et Isuzu Yamada (Le château de l'araignée), ou encore les Daisuke Katô (Les sept samouraïs), Takashi Shimura (Kwaidan), Kamatari Fujiwara (Les salauds dorment en paix), Seizaburo Kawazu et Kyû Sazanka parmi tant de figures marquantes.