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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 19:31

Etonnant premier long métrage de David Ross, plus par son traitement que par son histoire. A la suite d’une aventure d’un soir avec un père de famille, une babysitter de seize ans se voit rondement payé, ce qui lui donne envie de poursuivre cette nouvelle activité. Avec le succès d’une telle « entreprise » et une demande de pères avides, elle embauche des camarades de classe en prenant ses 20% par passe. Call girl et proxénète de mineurs face à des clients pédophiles, le commerce nubile ne va pas aller sans problèmes, entre rivalités et concurrences. Ce qu’il y a de profondément gênant dans la narration, c’est de partir d’un postulat qui semble considérer toutes les adolescentes comme des délurées et des putains dans l’âme, et tous les pères de famille comme des pédophiles en puissance. Le tout raconté comme de bien normal, entre offre en demande, sexe et drogues, sans aucune leçon de morale ou notion de réflexion. En effet, ce qui pose problème, ce n’est pas tant qu’il y est de jeunes filles, qui pour diverses raisons acceptent sans rechigner à cette tâche, ni qu’il y ait des clients sans scrupule pour la chaire fraiche quant ça pourraient être leurs propres gamines et quand bien ça le serait, mais qu’il n’y ait aucune fille qui refuse ou père de famille choqué pour contrebalancer la démonstration. Il n’y a pas de débat ou raisonnement contradictoire. Pire ! quant à la découverte finale, qui charge un peu trop la baraque. Sinon, l’histoire se suit avec une logique imparable, sans regard glauque, ni de rien de bien choquant dans les images. Ce serait même plutôt plaisant à suivre, tant l’engrenage et les problèmes que génèrent un tel marché est bien décrit telle une spirale dangereuse. D’autant plus que les interprètes sont convaincants. Manque juste une petite nuance qui aurait fait toute la différence.

Katherine Waterston (Robot and Frank) est excellente, passant de la sainte nitouche à la maquerelle intraitable avant de retomber de haut, ou remonter de très bas. John Leguizamo (Recherche bad boys désespérément) est tout aussi parfait en gros salopard, quant Cynthia Nixon (Sex and the city) est assez mièvre. La très jolie Lauren Birkell (American party) est plus que marquante. Alexandra Daddario (Bon à tirer (B.A.T.)) de même que les Bridget Regan, Louisa Krause (Young adult) et Halley Wegryn Gross qui sont très convaincantes et percutantes. Rien à redire de particulier pour Andy Comeau, Denis O'Hare (J. Edgar), ou Spencer Treat Clark qui assurent parfaitement leur personnage.

2 étoiles

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