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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 22:09

Et oui, Platinoch à une dévédéthèque inépuisable. La preuve avec la découverte ce pur bijou de Richard Fleischer qui m’a pris aux tripes. Film des années cinquante qui apporte un style résolument moderne dans la narration, la mise en scène et la réalisation aux cadrages particuliers. Des inconnus viennent dans une petite ville afin de dévaliser une banque. Parallèlement aux repérages, plusieurs histoires vont se croiser, se percuter et s’affronter violemment. Le portrait de chacun des protagonistes est bien découpé, avec une vision cachée qui n’est pas celle qu’ils donnent, si lisse et limpide auprès de tous. Ils ne sont pas très beaux ni bien moraux, tant le voyeur, la femme adultère, la voleuse, le menteur… Se révèle aussi des lâchetés comme le courage du désespoir. Le braquage tournant mal, la mort rode vite comme une logique imparable, sans scrupule ni émotion, implacable. La scène finale dans la grange chez les amish est une des plus belles que j’ai pu voir, sans doute avec celle Les chiens de paille. Pourtant sur une apparente histoire simple, mais bien plus complexe en y regardant de plus près, chaque scène, chaque personnage, chaque action est une histoire à part entière, donnant lieu de critique de la société américaine au travers de différents thèmes qui ne laissent jamais indifférent. Film qui hante longtemps.

Le casting est à la hauteur du film. L’excellent Victor Mature, est juste parfait, en père aimant, doux agneau devenant lion. De même Richard Egan et Stephen McNally sont très convaincants. La belle Virginia Leith est très émouvante, quant Sylvia Sidney (Mars attacks !) est marquante. Et puis l’excellentissime Lee Marvin qui est une fois de plus, monstrueux comme on l’aime. Il y a encore Tommy Noonan et Brad Dexter, ou J. Carrol Naish et surtout Ernest Borgnine (Red) dans un rôle quasi muet et d’une force magnifique.

3 étoiles

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commentaires

P
Inépuisable en effet! Mais ce chef d'oeuvre y a toute sa place. Le cinéma de Fleischer est aussi prenant que celui de Samuel Fuller auquel il emprunte une certaine violence, une forme de cynisme aussi pour critiquer la société américaine. Les inconnus dans la ville, aussi méconnu soit-il, reste un modèle de film noir, acéré et mélancolique. Un très bon film!
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