L’histoire policière par elle-même n’apporte pas d’originalité dans son genre, même si elle encore basée sur des faits réels. Non, l’intérêt qui sauve le film est ailleurs, dans la relation père et fille, là aussi inspirée d’une histoire véridique, qui apporte son lot d’émotion et de tension. Tout commence par une enquête à Marseille, sur un trafic d’armes de guerre volées et servant dans le grand banditisme meurtrier. L’inspecteur en chef fait appel à une fliquette des stups à Paris, qui n’est autre que sa fille qu’il n’a jamais vue, l’ayant lâchement abandonnée avant sa naissance. Un prétexte attendu depuis des années pour renouer un lien cruellement ignoré depuis plus de 25 ans. Manque affectif insupportable, culpabilité invivable, dont nous suivons avec émotion la difficulté entre deux inconnus criant d’un besoin d’amour et de pardon. L’un et l’autre sombrant dans les excès terribles. L’enquête n’est pas inintéressante au demeurant, mais passe au second plan tant elle est classique et vraiment banale, sans surprise ni saveur. La réalisation est efficace, vive et alerte et surtout un casting parfait aux jeux des interprètes sans reproche.
Ainsi, Roschdy Zem (Une nuit), sans casser la baraque tient la route avec efficacité, quant la méga bombe Leïla Bekhti (Une vie meilleure) est parfaite en émotion en conviction et s’impose comme une valeur sûre du cinéma français. Belle innovation de la part de Marc Lavoine (Les tribulations d'une caissière) en beau gosse salement dégueulasse, qui nous change agréablement des rôles habituels. Nicolas Bridet (Tu seras mon fils) et Nicolas Marié (Associés contre le crime...) sont très bien, comme Nina Meurisse (Juliette) est parfaite de même qu’Eric Bougnon (Low cost) et Clementine Poidatz (Les Yeux fermés), ou encore Marilyne Canto (Les Neiges du Kilimandjaro) très marquante. Enfin Bruno Debrandt, Arben Bajraktaraj (Elle s'appelait Sarah) et Radivoje Bukvic (Goodbye Morocco) sont percutants.