Pascal Laugier (The secret) est vraiment un réalisateur très à part, la preuve avec cette terrible histoire qui m’a profondément choqué. Le malaise n’est pas tant dans l’histoire, mais dans la réalisation de la violence sadique et insupportable. Ce qui lui avait d’ailleurs valut un classement d’interdiction aux moins de 18 ans, puis ramenée aux moins de 16 ans après manifestations de soutien contre la « censure ». Découpée en deux parties, cette histoire assez glauque relate l’évasion d’une petite fille, enlevée et torturée des mois durant – mais aucune maltraitance sexuelle- sans que les coupables ne soient retrouvés, ni sans aucune explication donnée. Les images sont d’ailleurs très dures. Quinze ans plus tard, ayant retrouvés ses tortionnaires, elle se rend chez eux et les abats, accompagnée de son amie de toujours. Commence alors la seconde partie, qui est juste épouvantable de réalisme de violence, de barbarie insoutenable, filmé avec une froideur révoltante. J’en ai été bouleversé par tant de démonstration extrême, digne de cruauté nazie. Enfin, l’explication est révélée, surprenante que je ne voudrais pas spoiler, quant il m’engagerait dans un grand débat. Cela ne méritait pas autant de crudité malsaine de souffrance. Cependant, j’ai vraiment aimé l’histoire, la narration et son découpage, avec un final ahurissant. Mais j’ai profondément détesté cette délectation morbide de l’ignominie douloureuse qui est méthodiquement étalée. Film tellement violent que l’actrice principale, Morjana Alaoui a eu un accident, avec une chute de 3 mètres, des os brisés et 6 semaines d’arrêt. La réalisation par ailleurs est excellente et les interprètes sont poussés à l’extrême du talent.
Les très belles Mylène Jampanoï (Au-delà) terriblement attachante et magnifique de talent, et Morjana Alaoui (Rock the casbah) absolument extraordinaire de conviction, sont toutes les deux remarquables de force et hantent longtemps. De même les jeunes Erika Scott et Jessie Pham, qui sont d’une puissance d’émotion très forte. Il en est de même de Catherine Bégin (Laurence anyways) d’une monstrueuse froideur, de Robert Toupin, et Patricia Tulasne, de Juliette Gosselin et Xavier Dolan (Les amours imaginaires) et de la terrifiante Isabelle Chassé, qui sont excellents.