Au vu de la bande d’annonce, je m’attendais au pire du pire, et avait décidé de renoncer à le voir. Un petit creux dans mon emploi du temps, et me voilà parti tenter l’aventure. Au final, j’ai été agréablement surpris. Il ne s’agit pas de traiter le « gaulois » de tous les noms d’oiseaux en plus de racistes, car en définitive, c’est plutôt une gentille petite satyre, souvent drôle, émouvante parfois, et dont les critiques vont à l’encontre du communautarisme. Le regard porté sur les us et coutumes de la communauté franco-arabo-musulmane est ici traité par eux-mêmes avec humour, critiques et réalisme. L’histoire de ce fils unique persuadé d’être le fils adultérin d’un tunisien qui tente de trouver des réponses existentielles auprès de la communauté arabe, est amusante et intéressante. L’amour pour une jolie fliquette et toutes les tentatives pour la séduire, sont parsemées de gags et de situations loufoques face aux pratiques qu’il ignore. Certes, ça ne vole pas haut, mais aborde bien de nombreux sujets avec modestie et plus constructif que les merdes trop vues ces derniers temps. Du coup, la sobriété m’a rendu indulgent.
Au contraire de son habitude, sans trouver qu’il joue forcément bien, Eric Judor (Halal police d'Etat) tire son épingle du jeu en étant plus tendre que drôle. La très jolie Sabrina Ouazani (La graine et le mulet) fait encore mouche de par son charme et surtout son talent. Youssef Hajdi (De l'autre côté du périph) comme ses petits camarades, Mhamed Arezki (Cheba Louisa), Farid Elouardi (To Rome with love) et Wahid Bouzidi (Case départ), arrive à faire sourire, voire même rire à certaines répliques. Jackie Berroyer (Amour et turbulences) arrive à être plus émouvant que drôle, bien que piètre talent d’acteur. Marie Kremer (10 jours en or) en addict du cul est assez drôle, quant Baya Belal (Le cochon de Gaza) est marquante, mais c’est surtout Biyouna (La source des femmes) une fois n’est pas coutume qui s’impose merveilleusement. Enfin, la très belle Hania Amar, est un peu trop dans un rôle potiche, mais au potentiel à suivre.