Un grand merci à Hanabi pour m’avoir permis de découvrir cette drame japonaise sortie en 2022, réalisés par Kôji Fukada, inspiré d'une chanson de la chanteuse Akiko Yano, sur le sens de la vie et de l’amour, sur un beau portrait de femme coincée dans les codes de la société japonaise.
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Taeko vit avec son époux Jirō et son fils Keita en face de chez ses beaux-parents Myoe et Paku. Tandis qu’elle découvre l’existence de Yamazaki l’ancienne fiancée de son mari, quand Park, le père biologique de Keita refait surface à l’occasion du drame, sourd, malade et sans abri. C’est le début d’un cruel jeu de chaises musicales, dont personne ne sortira indemne.
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Un terrible drame familiale avec en toile de fond le tissu social traditionnel japonais versus moderne. Ainsi, cette jeune épouse, mère d’un enfant d’une précédente union, d’abord la maîtresse préférée et épousée, doit faire face à la haine et au rejet de ses beaux-parents et se révèle le secret de l’enfant jusqu’au terrible drame et l’apparition du père apprenant alors sa paternité. L’ambiance festive des premières images n’est que de courte durée pour devenir rapidement délétère jusqu’à l’horreur.
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S’en suit une pesanteur douloureuse, pleine d’humanité et d’une incroyable sensibilité d’émotion que seule le cinéma nippon que Kôji Fukada domine avec son talent narratif est capable de nous offrir avec cet aspect aseptisé au semblant d’une normalité joyeuse et colorée pleine de lumière derrière des conventions moderne qui n’en cache pas une mentalité traditionnelle ancestrale d’un autre temps de tabous et de pudeurs ou d’hypocrisie qui sont d’autant plus douloureux dans ce cas. Le Japon nous envoûte et nous déroute avec cette dualité permanente entre ancestralité et modernité, société collective et l’individualité réfrénée et étouffante dans un conflit de tous les instants, d’une lutte contre une chape de plombs de traditions en obligations, de tabous et de désirs étouffés qu’il est difficile de transpercer pour vivre pleinement. C’était le cas au sortir de la seconde guerre mondiale que les années soixante ont tenté de renverser l’ordre ancien. C’est encore le cas aujourd’hui que reste beaucoup à faire.
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Avec les excellents Fumino Kimura et Kento Nagayama, Atom Sunada et Hirona Yamazaki, Misuzu Kanno et Tomorô Taguchi, le jeune Tetsuta Shimada et Mito Natsume, Marika Yamakawa, Akari Fukunaga et Yoshiki Urayama.
Le film Love life, distribué par Hanabi et sa page Facebook est disponible en DVD et Blu-ray depuis le 17 octobre 2023. Il est proposé en version originale japonaise sous-titrée français, et sous-titres pour sourds et malentendants. Dans les suppléments, Entretien inédit avec Kôji Fukada, un passionnant Masterclass de KôJi Fukada à l'occasion du festival Les saisons Hanabi 2023 au MK2 Bibliothèque avec Léna Mauger, journaliste autrice du livre Les évaporés du Japon, Le modèle familial japonais, L’individu et le collectif au Japon
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