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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 14:31

Damien Chazelle avait d’abord réalisé un court-métrage de cette même histoire, afin de trouver les fonds nécessaire pour sa deuxième réalisation, en partant de sa propre expérience de batteur de jazz en conservatoire. Le titre est tiré de la chanson d’Hank Levy qui revient sans cesse en boucle. Quand à savoir si le format court n’était pas plus percutant...

Andrew Neiman est un jeune de 19 ans, qui rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz. Repéré lors de ses répétions en solo par Terence Fletcher, un éminent chef d’orchestre, il doit faire face à la rude concurrence, et s’entraîner toujours en encore plus, avec acharnement d’enfer. Il délaisse pour cela toute vie amoureuse et familiale, pour ne se consacrer qu’à la musique et aux répétitions douloureuses et contraignantes, face au perfectionnisme exacerbé et aux concurrences souvent déloyales, dans une jungle sans merci.

Si vous avez toujours voulu tout savoir sur les répétitions et entrainements d’un musicien, vous ne serez pas déçu. Pour ma part, je n’ai strictement rien éprouvé qu’un ennui extrême. Détestant profondément déjà la base le jazz, d’entendre cent mille fois le même morceau sur tous les rythmes jusqu’au coït du batteur en sueur et en sang, n’a pas trouvé d’écho en moi. Du coup, mon ressenti s’en est trouvé amoindri, face aux élucubrations timbalistiques obsessionnels jusquauboutiste suicidaires pour approcher de la perfection m’ont épuisé les tympans. Les spécialistes et aficionados trouveront certainement plus d’arguments pour encenser ce court magistral de batterie. Qu’il soit pourtant bien noté que s’il s’était agit de rock and roll qui a plus ma faveur, m’aurait tout autant trouvé hermétique à la technique déployée pour parvenir au summum de la maitrise de son art.

Après, la partie la plus intéressante et éminemment puissanr, est le harcèlement moral et physique de l’enseignant qui outrepasse les limites du métier et de la loi. Il s’agit bien d’un tortionnaire psychopathe, dont la perfection artistique et le dépassement de soit s’avère un argument injustifiable. En soit, la démonstration est excellente, mais ce fut difficile d’en passer par cette épreuve. Car si j’ai apprécié la réalisation, j’ai trouvé la mise en scène assez longue, éprouvant cette sorte de jubilation face à cette oppression dans laquelle les victimes sont forcément consentantes dans le désir d’être reconnues et les meilleures. En même temps, une forme de fascination de la part du réalisateur, plus que de la dénonciation sur la folie destructrice de tyran perfectioniste qui met mal à l’aise. si c’était le but, il a été atteint.

De fait, Miles Teller (21 & over) est très convaincant, quand J.K. Simmons (Last days of summer) est monstrueusement excellentissime. Les seconds couteaux, Paul Reiser (Ma vie avec Liberace) et la jolie Melissa Benoist, Austin Stowell (L'incroyable histoire de Winter le dauphin) et Nate Lang sont aussi percutants.

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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 07:53

Dix après le premier opus The karate kid, Christopher Cain se lançait dans une version féminine de la franchise, avec simplicité et subtilité, humour et modestie donnant ses lettres de noblesse et d’émotion, pour une gentille réussite ayant bien vieilli avec beaucoup de charme sans craindre la comparaison avec la trilogie initiale.

Alors que Miyagi rend visite à la veuve d’un camarade de guerre qui lui avait sauvé la vie, il fait la connaissance de Julie, la petite fille dont les parents sont morts dans un accident. Adolescente mal dans sa peau, rebelle et taciturne, elle est importunée par des lycéens de son bahut qui ne qui lui veulent pas que du bien. Miyagi décide alors de l’emmener au vert chez des amis, afin de l’entraînée dans un voyage initiatique de karaté. Un entrainement là encore à sa sauce, qui va la rendre plus ouverte aux autres, sereine et apte au passage à la vie adulte. Ses persécuteurs n’ont qu’à bien se tenir, et le cœur de son élu bien accroché.

Tout comme nous avions eu droit à un Supergirl, la version féminine dans le karaté se fait avec humour. Ce n’est sans doute pas le meilleur film du genre, mais il a ce recul sans se prendre au sérieux, en gardant le style de la trilogie de John G. Avildsen qui permet au final d’apprécier cette trame qui m’a bien amusé. Il n’y a certes pas grande originalité, tant on retrouve grosso modo le même bâti que dans es trois autres moutures, mais un charme s’en dégage autant que de l’émotion, avec l’actrice bien sûr, mais aussi par ce regard chaleureux qu’apporte le réalisateur tant sur ses personnages que le soin apporté aux décors, dialogues et effets. La scène d’entrainement nocturne sur The Cranberries est drôle et charmante, qui est à l’image du récit et de son ambiance, comme celle de l’apprentissage de la danse. C’est ce qui m’a emballé le plus dans cette histoire, une question d’atmosphère, et un soin apporté à tous les stades de la narration.

La belle Hilary Swank (Buffy, tueuse de vampires) toute jeunette, est drôle et émouvante, sans avoir à rougir des cascades et combats. Pat Morita était une fois de plus impayable d’humour, mais aussi plus tendre que dans les autres opus. Il en est de même à des différents degrés de Chris Conrad et Michael Cavalieri, Michael Ironside (X-Men : le commencement) et Fred Fontana, ou encore Paul Bronk et Constance Towers (Shock corridor).

3 étoiles

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20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 11:31

Pour l’avoir vu en salle, je ne me souvenais plus vraiment de grand-chose sur ce film de Mark Waters (M. Popper et ses pingouins, Vampire academy) ni même de qui jouait dedans, mais me restait vaguement l’impression d’un navet, qui s’est confirmé en le revoyant par simple curiosité. C’est bien mauvais, malgré un beau casting. Structurellement inspiré d'Un chant de Noël de Charles Dickens à partir du concept modifié selon la motivation du personnage version plus romantique, si de romantisme il y a dans cette trame.

Connor Mead se rend aux préparatifs du mariage de son frère. Dragueur maladif, couchant avec une facilité déconcertante avec toutes les plus jolies filles par centaine, qui baise terminée, les abandonne aussitôt sans le moindre scrupule ni sentiment et avec mépris. Il prône à qui veut l’entendre que l'amour n’existe pas, et est bien décider à empêcher le mariage du frérot. Arrivée chez son frangin, il retrouve Jenny Perotti, la seule qu'il ait éperdument aimée depuis sa plus tendre enfance, et l’a fait souffrir autant sinon plus que les autres. Quand le fantôme de son oncle Wayne, également invétéré coureur en son temps, qui lui donne tort sur ses idées et sur son comportement, avec la venue de trois autres fantômes, celle du passé, du présent et du futur. Ainsi arrive l’adolescente Allison Vandermeersh, qui avait été sa toute première. Elle lui fait revivre son passé depuis l’enfance comme sa conscience, pendant qu’il continue dans le réel d’accumuler les dégâts sur le mariage et se relie avec Jenny. Viendront les deux autres fantômes qui contribuent à l’avertir qu’il risque de rater sa vie amoureuse.

Film terriblement moraliste, qui tente de remettre dans le droit chemin du bien pensant, d’un Don Juan phallocrate, à l’égo surdimensionné, sorte de petit con prétentieux et imbu de lui-même. Si le genre tel de type qu’il est croqué est particulièrement détestable, il n’oblige pas non plus toutes ces filles à coucher avec lui. Aussi, en soit personne n’est véritablement à blâmer, ni lui ni les conquêtes, chacun connaissant la règle du jeu. Plus encore, il est utopique surtout d’espérer changer le crapaud en Prince charmant. Un con reste un con, un naïf le restera toute sa vie. Du coup, si je me suis amusé à certaines scènes et répliques, avec des rebondissements comiques, l’idée que si le personnage est un salopard avec les femmes, c'est parce qu’il a senti humilié de s’être fait souffler sa belle dans son adolescence, est une psychologie de comptoir qui trouve un écho encore plus phallocrate.

Beau casting donc, avec un Matthew McConaughey (Interstellar) efficace, face à une Jennifer Garner (Dallas buyers club) sympa et émouvante.  Suivent un Breckin Meyer bien pâlichon, alors que Lacey Chabert (Lolita malgré moi) est percutante. Robert Forster (La chute de la Maison Blanche) et l’adorable Emma Stone (Magic in the moonlight) trop marrante, comme Daniel Sunjata (Disparue) et Michael Douglas (Last Vegas). Et une kyrielle de filles plus sublimes les unes que les autres à en perdre la tête, comme Noureen DeWulf et Olga Maliouk, Rachel Boston, Camille Guaty et Amanda Walsh. Les jeunes Devin Brochu et Kasey Russell, sans oublier les ados Logan Miller et Christa B. Allen sont convaincants.

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19 janvier 2015 1 19 /01 /janvier /2015 07:32

Bien trop long et évasif polard confus de Cédric Jimenez (Aux yeux de tous) qui bien que tiré d’une véritable histoire, nous laisse sur notre faim et plein d’incertitudes du au manque de crédibilité criante, de rajouts fictifs créé une ambiance western qui n’en avait pas tant besoin au détriment d’informations plus importantes, quand bien même l’émotion est grande.

Dans le Marseille de 1975, la pègre fait sa loi au dessus de la Loi républicaine, tuant à tout va, traficotant, prostituant et droguant sans être inquiétés. Pierre Michel, est un jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, nommé juge du grand banditisme, grâce à son intégrité et son efficacité. Il s’attaque alors à la pieuvre qui vermine la ville, l’organisation mafieuse appelée la French Connection. Celle-ci est dirigée par Gaëtan Zampa, parrain puissant qui semble intouchable. Le juge va devoir changer les méthodes élémentaires pour faire tomber un monstre qui ne respecte aucune loi, en étant lui-même le plus souvent à la limite de la légalité.

Je vais encore faire ma fine bouche, mais pourquoi quand l’Histoire est à elle seule aussi spectaculaire, en rajouter, en inventer pour nous vendre un produit qui sent le déjà vu et poussiéreux ? Car l’affaire Zampa/Michel en elle-même, avec les ramifications mafieuses jusqu’au maire de la ville et futur ministre de l’intérieur du gouvernement Mitterrand, se suffisait tristement à elle-même. Or là, nous avons droit à un très long polard télé du samedi soir, avec ses contradictions, ses incrédulités scénaristiques pour des effets qui ratent.

De fait, le récit survol un milieu pour nous décrire des rapports entre deux hommes qui s’affrontent avec ténacité et respect mutuel en utilisant tous les mauvais coups pour faire plier l’autre. C’est intéressant en soit, mais c’est au détriment des ramifications et de l’enquête judiciaire et policière. J’ai été stupéfait que le juge avance dans son travail à coups d’illégalités, donnant une impression de méthodes de voyous. Borsalino avait pour lui de nous décrire le milieu mafieux avec ses méthodes de violences, de rackettes et prostitution ainsi que la corruption. Au final, sans être vraiment déçu de cette réalisation, j’en reste sur ma faim, n’ayant pas eu mon compte sur la véritable affaire, mais un drame psychologique en l’affrontement de deux personnalités dont les similarités en donneraient presque un portrait commun ou la dualité serait très mince, tant ils ne sont pas des plus sympathiques. La réalisation n’est pas non plus passionnante que le récit qui sonne ceux. Avec une demi de moins, cela aurait mieux passé, d’autant que les interprétations sont assez inégaux.

Autant Jean Dujardin (Monuments Men) est absolument magistral de talent et de conviction, autant Gilles Lellouche (100% cachemire), est largement moins crédible, d'autant que leur duo à la Delon/Belmondo commence à nous user, quand Céline Sallette (Geronimo), est plus émouvante et talentueuse, alors que Mélanie Doutey (Jamais le premier soir), ex-madame Lellouche n’est pas géniale comme souvent, et que Benoît Magimel (Pour une femme) est vraiment très mauvais. Ensuite, Guillaume Gouix (Sous les jupes des filles), comme Bruno Todeschini (La délicatesse) ou Moussa Maaskri (Malavita) et Cyril Lecomte (Les vacances de Ducobu) sont plus convaincants. De même Bernard Blancan (Landes) et Gérard Meylan (Au fil d’Ariane), Eric Fraticelli (Un amour de jeunesse) et Féodor Atkine (Dans la cour), ainsi que la jolie Pauline Burlet (Le passé) qui est plus marquante que certaines têtes d’affiche.

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18 janvier 2015 7 18 /01 /janvier /2015 11:15

Pour sa première réalisation, Paul Tanter s’était adjoint de la complicité d’Alexander Williams, en se lançant dans la grande aventure du 7ème art, se basant sur son propre roman graphique au relent de Sin city avec les noir et blanc et le rouge sang, pour un thriller polar assez rock and roll.

Dans un coin perdu d’Amsterdam, l’ancien officier de police anglais Jack Adleth est victime d’une tentative de meurtre. Il ne doit sa survit qu’à l’aide de la belle Natasha, secrètement amoureuse de lui. Jack rentre à Londres pour se venger et régler quelques vieux comptes. Mais s’il a des pistes qui s’avèrent assez juste, il est loin de se douter du commanditaire qui tente plus que jamais de l’éliminer. Dangers multiples, tant par la pègre londonienne que par la police anglaise. S’il ne compte sur que les doigts d’une main ses amis, il a aussi sa conscience qui le taraude, et la perte de la femme de sa vie, entre ses remords et ses regrets. Une traque meurtrière est engagée entre tous les belligérants, ponctuée de trahisons, d’amitiés et d’amour, sans trouver de porte de sortie.

Je me suis bien amusé dans ce thriller à l’humour très british, aux gags et rebondissements, aux morts qui parsèment l’enquête, et à l’amour et la haine comme il se doit dans ce genre de films d’actions. La mise en scène est vive, avec un noir et blanc que le rouge sang éclaire régulièrement. J’ai bien aimé la sobriété des effets comme de la violence pour une subtilité dans les rapprts et les sentiments. L’humour au second degré est savamment dosé pour nous offrir un final qui promet d’être bien sale.

L’équipe est tout azimut en qualité, talent et folie, avec Simon Phillips percutant, et la très jolie Olivia Hallinan, la célèbre Kim Daniels de Sugar rush, qui est excellente de talent, de charme et d’émotion. Tamer Hassan et Alan Ford, Dexter Fletcher et Adam Deacon, ainsi que Jason Flemyng et Neil Maskell, comme les belles Annie Cooper (Kick-Ass), Jing Lusi (Avant d'aller dormir) et Rita Ramnani, ou encore Sebastian Street et Zach Galligan (Gremlins) avec conviction.

3 étoiles

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18 janvier 2015 7 18 /01 /janvier /2015 09:53

Premier long métrage de John Hughes (La folle journée de Ferris Bueller) parti trop tôt, qui mélange esprit bon enfant d’ados boutonneux avec du mauvais gout très limite qui met mal à l’aise au final, quand en restant dans la simple bluette basique cucul la praline aurait été plus sympa et subtile.

C’est un grand jour pour Samantha Baker, qui elle a seize ans aujourd’hui. Et pourtant, avec la préparation du mariage de sa sœur ainée, toute la famille, de la petite sœur aux grands-parents, l’a oublié. Bien que physiquement rien n’ait changé depuis la veille, restant une adorable adolescente, la journée risque bien de bouleverser certaines réalités et sa vie. Son rêve d’avoir pour petit ami le beau Jake Ryan pourrait bien se réaliser grâce à un petit dragueur pré-ado, en échange de sa petite culote, et rapprocher les amoureux. Une journée pleine de surprises inattendues, de rencontres fortuites et d’amour sûrement.

Globalement, cette histoire serait juste cruche et amusante, comme nombre de films sentimentaux pour un public jeune friand de ces potacheries souvent bon enfant et rigolo. Pourtant, certains détails sont pour le moins choquants censés être des gags potaches mais foncièrement scandaleux. Parlons de racisme, avec le petit chinois dans un rôle de demeuré, non seulement pas drôle, dans des scènes longues et dégradantes. D’autre part, refiler sa petite amie à un autre mec en échange de renseignements est déjà peu élégant en soit, mais est-ce que la refourguer en état d’ébriété pour la faire baiser pendant qu’elle est saoule ne ressemble pas à du viol ? Rien de risible, et condamnable selon la loi. Désolant donc, car, dans le fond, le récit bien moraliste de la fillette à l’unique amour en opposition de sa sœur qui a couché avec tant de gars et se marie avec un parfait abruti de… polonais dans la pire caricature, résume un esprit conservateur bien pensant. Pastiché avec raison dans Sex academy, et beaucoup plus d’humour.

Dommage aussi, car Molly Ringwald (Sex academy), réellement seize ans alors, qui fut l’icône de la jeunesse bien sous tous rapports, était déjà jolie avant d’éclore en beauté et talent, jouant avec conviction. Anthony Michael Hall et Justin Henry sont amusants, de même qu’Haviland Morris (New York melody) et Liane Curtis, John Cusack (Un amour à New York) jeunot est presque ridicule à souhait, comme Darren Harris et la jolie Jami Gertz, ainsi que Paul Dooley et Carlin Glynn, Blanche Baker (The girl next door) et la gamine Cinnamon Idles, Gedde Watanabe (47 ronin) et Debbie Pollack.

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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 18:26

John Michael McDonagh (L’irlandais) nous entraine dans un univers surréaliste malaisé, pour nous conter une histoire dont la morale est plus que sujette à caution de par son message en filigrane subliminale, dont la morale prête à une réaction de méfiance sur un thème sensible aux conséquences douloureuses pour un final pour le moins contestable.

Le père James est le curé de la paroisse du petit village, sans tâche ni reproche. Veuf et père d’une jeune femme, entré en prêtrise avec abnégation et sincérité, il est au service de ses ouailles avec générosité et tolérance. Un dimanche à la confesse d’un isoloir, un membre de ses paroissiens lui révèle un passé douloureux de viols pédophiles perpétré par le prête de l’époque, et lui annonce que le dimanche suivant, il le tuera par une injuste vengeance, sachant la bonté d’âme dont celui-ci fait preuve. S’écoule alors la semaine, jour après jour, peine après peine, avec une montée inexorable vers une mort injustifiée.

Le film est construit selon la théorie de la psychiatre Elizabeth Kübler sur cinq grandes parties suivant les étapes du deuil, à savoir le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Si la réalisation est superbe, avec une interprétation de tous les participants de talent, selon une mise en scène impeccable, il n’en reste pas moins que le sujet sensible méritait d’être utiliser en d’autres circonstances. Aborder ainsi le thème de la souffrance due à la pédophilie, dans une injuste punition d’un innocent au cœur pur en opposition du coupable, retire en quelque sorte la vraie responsabilité d’une horreur par une autre horreur. Autrement dit, la victime devenant bourreau à son tour, engendre un monstre qui dénature le sujet principal. Si l’on comprend bien le processus de la trame, son élaboration s’atténue par sa monstruosité cynique et sordide.

Du coup, je suis resté sur une fin qui m’a dérangé quand aux motivations réelles du réalisateur en cette circonstance. D’autant plus que tous les intervenants, croyants comme athées, riches ou pauvres, jeunes ou vieux, tous sont cruels et odieux, lâches et sadiques sauf la veuve qui est la seule à apporter aide et réconfort, écoute et compréhension. En définitive, je ne sais trop vraiment quel message tente de transmettre ce conte horrifique, ni sur quelle démonstration pseudo intello aussi peu probante dans ce cas, était tenté d’illustrer cette trame peu concluante mais fortement troublante.

Le casting est superbe, avec l’extraordinaire Brendan Gleeson (Edge of tomorrow)  époustouflant, face à Chris O'Dowd (Thor : le monde des ténèbres) monstrueusement arquant. A trop belle Kelly Reilly (Casse tête chinois) est émouvante, comme la tout aussi magnifique Marie-Josée Croze (Un balcon sur la mer). Aidan Gillen (The dark knight rises) et Dylan Moran, ainsi qu’Isaach de Bankolé (Bataille à Seattle) et M. Emmet Walsh, et encore Domhnall Gleeson (Shadow dancer), fils de Brendan bien sûr… David Wilmot ('71), ainsi que la jolie Orla O'Rourke et les jeunes Michael Og Lane (L’irlandais) et Anabel Sweeney (Dark touch) sont convaincants.

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 16:19

Il m’a donc fallu voir le deuxième opus Dumb & Dumber De des frères Bobby et Peter Farrelly pour enfin rire aux blagues potaches avec le plaisir et la satisfaction d’en saisir enfin tout le sens et le style qui m’était hermétique jusque là, sans trop savoir pourquoi quand je suis normalement fan geek de ces absurdités comiques.

Afin de se mettre à leur propre compte dans l'élevage de lombrics, Lloyd et Harry, deux amis de toujours, occupent des petits boulots pour réunir les fonds. L’un s’occupe du transport et toilettage chiens, quand l’autre est chauffeur de limousine. Harry doit emmener la belle Marie Swanson à l’aéroport, quand il en tombe éperdument amoureux. C’est alors qu’il la voit oublier sa mallette dans le hall. Il s’élance donc la pour récupérer, sans deviner qu’il met le doigt dans l’engrenage d’une tractation dangereuse. Avec son compère, il part à l’aventure pour Aspen, afin de rendre la mallette à sa propriétaire, avec aussi peu d’informations sur la jeune femme, et les tueurs Joe Mentalino et JP Shay à leurs trousses.

Il est vrai que le style de la narration, ponctué d’innombrable gags et répliques cultissimes, donne une teinte à cette trame toute son originalité. De part la débilité profondément hilarante des protagonistes, qui jouent avec un sérieux impossible à deviner au premier abord, puis par les réactions de leurs entourages tout aussi consternés que les spectateurs, qui se mettent à leur tour à sombrer dans leurs absurdités, emportés par le tourbillon d’âneries. Le choc face à ces deux quadras ados limite autistes, face à des situations qu’ils rendent ingérables est absolument impayable. Je me suis bien bidonné avec consternation du début jusqu’à la fin et ces trois belles filles… La mise en scène, sur une histoire à priori aussi simplissime, donne lieu à des gags mais aussi au-delà des réparties, les gestes et regards d’hallucinés qu’ils peuvent donnés, avec leurs dégaines désormais dans le folklore, sont irrésistibles.

Le film a donné naissance à une série animée, créée en 1995 par William Hanna et Joseph Barbera, en 23 épisodes de 22 minutes. Un film prequel est également sorti en 2003, Dumb and Dumberer: when Harry met Lloyd de Troy Miller, avec Derek Richardson et Eric Christian Olsen, relatant des aventures des deux nigauds adolescents au collège, qui fut considéré comme pire suite de film, sorte de pastiche. Et donc la suite récemment sortie.

Inutile de dire à quel point Jim Carrey (I love you Phillip Morris) et Jeff Daniels (Paper man) sont immortalisés par ce duo d’enfer, face à la très belle Lauren Holly (N.C.I.S.: enquêtes spéciales) adorablement drôle. Il en est de même de Mike Starr et Karen Duffy, comme de Victoria Rowell (Les soldats du désert) et Charles Rocket, ou encore de Teri Garr (Dick), qui surenchérissent au pire du plus comique pour notre plus grand plaisir.

 

 

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 11:25

Pascal Thomas (Associés contre le crime...) s’est inspiré du roman La maison du lys tigré d’après Ruth Rendell, pour nous conter cette histoire un peu fourre tout et à l’emporte pièce, confuse et maladroite, avec un sentiment de pénible ennuie.

Nombreuses péripéties qui tournent autour d’une locataire d’un immeuble parisien bobo. Sorte de petit village kibboutz où tout le monde se connaît, s'espionne et se fréquente. Valentin, riche dandy sans envergure entretien une relation avec une belle jeune femme mariée, et attise la convoitise gourmande de trois jeunes filles. Se greffe une gardienne excentrique. Une belle et très jeune chinoise l’intrigue et le fait fantasmer. Lors de sa pendaison de crémaillère, le mari cocu s’invite et l’agresse. Une violence qui va concerner chacun.

Un le ton d’un conte irréel, le récit très théâtralisé nous asphyxie rapidement  dans une somnolence profonde tant par une narration plate, avec une voix of épouvantablement récité sans âme ni talent, sur un récit aussi peu crédible et moins encore passionnant. Il est difficile d’imaginer qu’un être aussi laid et insignifiant puisse avoir autant de sex appeal auprès de ces dames en chaleur. C’est juste un tantinet pas crédible. Ce mollusque ne dégage tellement rien qu’un regard vide de bovin. L’histoire tourne en rond pour un final classique et décevant. Si un gag ou une répartie arrive par accident à dérider un zeste de sourire, c’est par inadvertance et indulgence. Beaucoup de filles dénudées qui nous rincent l’œil avec circonspection tant c’est le plus souvent inattendu et pas toujours approprié. Pas grand-chose à retirer de cette fable vaudevillesque où la réalisation et la mise en scène est peu soignée et mal équilibrée. Le plus désolant en est la scansion imposée aux interprètes sans doute par le réalisateur, qui sonne tous sur le même ton faux qui résonne mal.

J’ai du mal à comprendre l’engouement pour Vincent Rottiers (L’écume des jours) qui cumule le peu de charisme sur un physique pas facile et un manque de talent, visiblement incapable de sortir des rôles d'ados en manque de repères. La belle Marie Gillain (Landes) s’en sort la mieux, quand Marilou Berry (Joséphine) n’est pas au mieux de ce qu’elle sait faire, alors que Victoria Lafaurie, fille du réalisateur, bien jolie, est des plus convaincantes. Agathe Bonitzer (La religieuse) comme Geraldine Chaplin (Another me), Alexandra Stewart (Ma compagne de nuit) et Christine Citti (Mince alors !), ou encore Isabelle Candelier (Gemma Bovery) et Christian Morin, mais également François Morel (Tu veux ou tu veux pas) et Arielle Dombasle, tout comme les Karolina Conchet, Isabelle Migotto (Associés contre le crime...) ou Xin Wang, donnent une interprétation inégale.

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14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 07:54

Parmi les coffrets dans la hotte du père Noël, celui des Monsters avec les célèbres films d’horreurs des années 30 à 50. Le tout premier qui a suscité mon envie est celui de Frankenstein réalisé en 1931 par James Whale qui adaptait la pièce de Peggy Webling, s’étant elle-même inspiré du roman Frankenstein ou Le Prométhée moderne de Mary Wollstonecraft Shelley.

Goldstadt, petit village dans les montagnes bavaroises, voit Henry Frankenstein, un jeune scientifique qui veux prouver que l’Homme peut être l’égal de Dieu en créant lui aussi la vie. Avec son assistant Fritz, il va assembler un corps humain, à partir de divers parties prélevées sur des corps, celui d’un pendu, et ceux de morts fraichement enterrés. Quand au cerveau, il est volé dans une université de médecine. Malheureusement, suite à une maladresse, c’est celui d’un tueur fou qu’il lui revient. Le docteur Frankenstein dans sa folie arrive à créer une nouvelle vie grâce à des appareils électriques à partir des éclairs d’orages. Sa fiancée Elizabeth s’inquiète à juste titre, surtout au réveille de sa créature affreuse, immense, malhabile et terriblement dangereuse. S’échappant de la surveillance de son créateur, le monstre part découvrir les environs du village qui s’apprête à la fête du mariage.

Quatre-vingt cinq ans après, au sortir du cinéma muet, le film garde encore toute sa puissance d’émotion intacte. La force en revient à une réalisation soignée, un éclairage qui donne du relief au noir et blanc dans une impression saisissante d’angoisse des tableaux de Rembrant. L’histoire est désormais un classique du genre, avec ce combat d’un homme qui veut défier dieu, censé être le créateur des Hommes en créant à son tour la vie. Combat puéril d’un fou, puisqu’il ne créé pas vraiment, ayant besoin de matière déjà créé par autrui. Et tant qu’à faire, la méthode naturelle est beaucoup plus rigolote au lit avec sa compagne… Encore faudrait il qu’un dieu soit effectivement créateur de la vie, mais c’est un autre débat, même s’il au cœur de cette tragédie. Toujours est-il que la réalisation est magnifique, dans une mise en scène très théâtrale, puisqu’issu d’une pièce de théâtre. Mais aussi au formidable jeu des acteurs, entre expressionnisme du muet, et début d’un parlant évocateur du désir d’envouter les foules. Sa sortie fut un succès extraordinaire auprès d’un public qui découvrait le cinéma d’horreur. Cependant, le film subit des coupes issues de la censure. Ainsi, la terrible scène dans laquelle le monstre jette la petite Maria dans le lac, et la noie accidentellement est épouvantablement effroyable, est coupée au montage, donnant d’ailleurs par son absence encore plus d’effroi. De même qu'ils avaient considérés comme blasphématoire la joie insane de Frankenstein quand sa créature prend vie et qu’il profère être dieu. Dans le bluray, chargé de magnifiques bonus, les scènes originelles ont été remises après restauration. Celle de Maria, un temps perdu a été redécouverte dans les années 1980. Cependant, non exempt de défauts, le dernier tiers du film contient certaines absurdités ou faiblesse de script, comme lorsque le père porte le corps de sa fille en affirmant qu’elle a été assassinée par le monstre, alors qu’il n’en sait rien puisqu’il n’y a eu aucun témoin. Elle aurait bien pu se noyer toute seule par accident. Mais aussi quand le monstre entre dans le salon et agresse la jeune mariée, il semble bizarrement connaitre les lieux et peu combattif.

Le casting a été des plus marquants avec Colin Clive parti trop tôt à 37 ans, rongé par l’alcool, est totalement illuminé par son personnage qu’il vit intensément, au point d’en avoir marqué à tout jamais le genre. De même bien évidemment le grand Boris Karloff, phénoménal de présence, effrayant et en même temps attirant la sympathie malgré toute la monstruosité de son apparence et de son comportement. Rôle qu’il jouera souvent, et le collera à vie comme une chance et une malédiction. La très belle Mae Clarke, marque par son charme et son talent. L’impressionnant Dwight Frye, surnommé L'Homme de mille morts, ayant eut de nombreux rôles monstrueusement génial, aura lui aussi marqué la scène pour des générations. Suivent John Boles et Edward Van Sloan. Et la petite Marylin Harris touchante, qui hante longtemps.

3 étoiles

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