Je poursuis la 10ème édition opération « un dvd pour une critique » par Cinetrafic, avec ce film horreur 2013, Possédée d’Ole Bornedal.
Pour l’avoir vu à deux reprises en salle, j’ai retrouvé les mêmes sentiments de plaisir avec ce dvd. En effet, cette histoire maléfique de possession diabolique est bien mise en scène d’entrée de jeu. Un père divorcé emmène ses deux fillettes dans sa nouvelle maison de campagne. Lors d’un vide grenier, l’une d’elles achète une jolie boite, mais qui s’avère impossible à ouvrir. Pourtant, quand à la nuit tombée celle-ci s’ouvre enfin, les ennuis vont commencer. Lentement mais sûrement, des événements étranges se produisent et le comportement de la gamine devient incontrôlable. Elle n’est plus seule, un démon est en elle. Il s’agit d’un Dybbuk, esprit maléfique tiré de légendes juives dont le nom signifie Attachement en hébreu. Si la mise en scène est belle et sobre, l’histoire, comme à chaque fois que je vois ces films de ce genre me laisse un peu sceptique. En effet, je raisonne toujours trop sur la logique de tels pouvoirs que pourraient avoir le diable, et être aussi limités quand on n’en voit pas de raison tellement ils sont puissant. L’origine du film est inspirée une histoire, racontée dans un article paru dans la presse par Leslie Gornstein qui s'était intéressée aux boîtes à Dybbuk, précisément à la suite d'une vente aux enchères. Les possesseurs successifs ont sois disant été pris des cauchemars, de visions, de voix « mystérieuses », tombant malades ou perdant leurs cheveux… La peur est bien plus puissante que les forces occultes. Reste que l’ambiance est bien installée, la tension monte avec efficacité et la peur nous prend aux tripes, tant tout est fait pour nous faire craindre le pire pour la petiote. Pas très longtemps, mais j’ai suivi l’histoire avec intérêt et amusement. Un point fort dans la réalisation, c’est sa sobriété, loin des lourds effets spéciaux qui en rajoutent toujours de trop. Et ce qu’il y a, suffit à l’horreur. La joue déformée de la fillette par une main, ou les apparitions de son hôte dans sa gorge ou avec l’IRM entre autre sont très efficaces. Du coup, la simplicité donne encore plus de force parce qu’il devient plus crédible. L’invasion des insectes est assez désagréable et effrayante, surtout pour moi qui déteste ça. Pour une fois, tout se passe quasiment de jour, dans des lieux normaux de notre quotidien habituel, ce qui rajoute à une angoisse accrue. J’ai beaucoup aimé la relation entre le père et ses filles, tentant de maintenir un semblant de vie de famille, puis pris par la tourmente, réagis avec amour sans jamais baisser les armes pour vaincre coût que coût. La scène d’exorcisme hébraïque est drôle et puissante. La toute fin est un petit peu trop classique et un peu trop moraliste sur la famille reconstituée. Petite question qui me taraude, quel est l’avenir d’Abyzou dans sa boite, maintenant que la glace est cassée, et sans la bague ?
Si Jeffrey Dean Morgan (La locataire) est très à son fait, ce sont surtout les deux chipounettes qui se sont les plus convaincantes et excellentes. Ainsi Natasha Calis et Madison Davenport, qui possèdent déjà à leur actif une longue expérience dans le métier sont talentueuses et très marquantes. Kyra Sedgwick ne m’a pas trop convaincu, alors que le chanteur reggae Matisyahu est excellent.
Le film Possédée d’Ole Bornedal, distribué par la Metropolitan Filmexport, est disponible depuis le 26 avril 2013 en DVD dans la catégorie Meilleur film d'horreur : http://www.cinetrafic.fr/meilleur-film-horreur. Il est proposé en version originale anglaise, et version française, avec des sous titres français. Il est également composé de bonus avec des commentaires audio du réalisateur, ou avec ceux des scénaristes. Un petit court métrage « La véritable histoire de la boite à Dibbuk » est également proposé, qui est assez amusant sur la peur que suscite cette boite maléfique.
Un grand merci à Cinetrafic et ses partenaires pour me faire partager leurs découvertes.