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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 11:04

Il y a 68 ans jour pour jour, explosait la deuxième bombe nucléaire sur Nagazaki, comme il y a trois jours explosait celle d’Hiroshima, relatée dans Pluie noire. Akira Kurosawa, pas plus que Masuji Ibuse ne porte d’accusations directes contre les Etats Unis d’Amérique, pourtant responsable d’un acte de la plus extrême gravité, avec l’utilisation de l’arme nucléaire contre des populations civiles. Ils n’ont officiellement jamais demandé pardon. L’excellence de cette œuvre magistrale, est qu’en vérité, le reproche est sous jacent avec une finesse et une subtilité extraordinaire, en dénonçant d’abord la guerre. Nous sommes donc en 1990, 45 ans après la catastrophe, où quatre jeunes cousins cousines de la deuxième génération d’après sont réunis autour de leur grand-mère ayant vécu ce moment monstrueux. Pendant ce temps à Hawaï, leurs parents sont allés voir un frère qui souhaite revoir sa sœur avant de mourir et de lui présenter ses enfants eurasiens, métissés japonais/américains, tout un symbole. L’occasion d’ausculter la psychologie de cette femme traumatisée par ce douloureux passé qui s’ouvre à ces jeunes, et de rencontrer enfin ce jeune américain venu la voir et demander pardon. De bout en bout, l’émotion est à son comble, retenant mes larmes souvent, riant aussi car AK sait toujours savamment mêler l’humour au drame, et je n’ai cessé d’être bouleversé par l’ambiance et les protagonistes. La visite du sanctuaire, quand les enfants s’arrêtent devant le monument d’une ancienne école, ou devant les monuments des nations ayant participé à la reconstitution où manque le coupable américain, sont des moments très forts. J’ai adoré les relations entre tous ces personnages, notamment la rencontre entre la vieille japonaise et le jeune américain, très symbolique et émouvant. Les couleurs chatoyantes, claires et chaleureuses contrastent avec le sujet, le cadrage habituel d’AK fait encore mouche et cette fin est excellente ou chacun se court après sur cette magnifique chanson qui en dit long.

L’extraordinaire Sachiko Murase est divine dans un personnage aussi puissant d’émotion et de force. La jeune Tomoko Otakara, comme Narumi Kayashima, Hisashi Igawa et Hidetaka Yoshioka font preuves de talent, au même titre que Toshie Negishi et Choichiro Kawarazaki, ou encore Mitsunori Isaki et Mieko Suzuki de talent, et enfin l’excellent Richard Gere (Amelia) terriblement émouvant.

4 étoiles

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