Ambiance sombre, glauque et bien violente d’Agustín Díaz Yanes (Capitaine Alatriste, Sans nouvelles de Dieu) et pourtant très marquante. Cette histoire fait suite à Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes. Quatre femmes espagnoles montent un super coup contre des trafiquants de drogue mexicains, dont le chef, l’époux violent de l’une d’elle l’a jeté d’une voiture et plongée dans un coma profond. La vengeance de ces femmes se fera avec toutes les armes dont elles disposes, charmes, sexe et vol. Plus que l’histoire par elle-même, c’est surtout le profil de protagonistes qui m’ont paru le plus important et très attachant. Dans une ambiance lourde et cruelle, de violence tant morale que physique, on baigne entre craintes et désirs de vengeance que l’on partage. Les liens entre les personnages sont en effet très liés, entre amitiés, parentés de deux sœurs, et le fils de l’aînée. La préparation et l’exécution du braquage, sont entrecoupées de tractations des mafieux, de courses poursuites et de meurtres qui allègent le côté rébarbatif de la description du montage stratégique, et alterne les sentiments d’angoisse et d’émotion, d’amour et de haine. Seule la relation entre les filles est très chaleureuse, tant le reste est froid triste, le sexe est glauque, humiliant et d’une profonde tristesse. Même la mort est sans gout ni saveur. Les dialogues sonnent justes, les regards en disent long et le jeu de caméra est intrusif. Tout est maîtrisé dans une mise en scène parfaite. Sans y prendre garde, on retient longtemps le sentiment oppressant de cette histoire, qui me semblait au départ d’un grand classique et qui s’avère bien plus que ça.
Le casting est d’une grande richesse. Ainsi, les très belles Ariadna Gil (Le labyrinthe de Pan) qui est puissante de présence, ou d’Elena Anaya (Fragile) qui hante longtemps, ou de Victoria Abril (Mince alors !) une fois de plus au diapason de son art, dans un personnage attachant, triste et forte, et encore Pilar López de Ayala (Les 13 roses) qui est terriblement émouvante. Les hommes s’avère durs, cruels et sans vie, tel José Maria Yazpik (Les amants passagers) incarne avec talent cet odieux monstre, que Diego Luna (Rudo et Cursi) égal par d’autres facettes avec son air presqu’angélique.