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21 février 2019 4 21 /02 /février /2019 11:11

Un grand merci à Arte Éditions pour m’avoir permis de découvrir cette cinquième saison de la série passionnante réalisée en 2017 par Carlos Franklin, et Clément Cogitore, écrit par Yves Nilly et Franck Thomas pour 4 nouveaux chefs d’œuvre  animéés analysés, décortiqués, afin de percer le mystère de leur création.

Bal du moulin de la Galette d’Auguste Renoir de 1876, réalisé par Carlos Franklin, écrit par Franck Thomas.

Au lendemain de la Commune, Renoir impressionniste immortalise la lumière vivante d’un peuple parisien dépassant la violence et la misère par l’expression joyeuse de sa liberté.

 

Polichinelle et Saltimbanques de Domenico Tiepolo de 1797, réalisé par Jivko Darakchiev, écrit par Yves Nilly.

L’une des toutes dernières fresques peintes par Domenico Tiepolo dans l’intimité de sa villa familiale, au moment où Bonaparte s’empare de la république libre de Venise, est une vibrante métaphore du destin de Venise. Le Carnaval est interdit, fini l’insouciance de la capitale des plaisirs qui faisait la fête six mois durant pour tenter d’oublier son inexorable déclin.

Men of the docks de Georges Bellows de 1912, réalisé par Carlos Franklin, écrit par Yves Nilly.

Men of the docks est une vibrante célébration des héros anonymes de Manhattan. George Bellows, d’abord illustrateur de presse, est l’un des premiers artistes modernes des États-Unis, un chroniqueur de la ville au regard aiguisé. Il saisit la réalité crue de journaliers immigrants au pied des gratte-ciels d’une ville mythique, fantasme vivant du capitalisme.

Le négrier de J. M. W. Turner de 1840, réalisé par Jivko Darakchiev, écrit par Franck Thomas.

Trente ans après l’abolition de la traite négrière par le Royaume-Uni, Turner donne au paysage une ampleur inédite en peignant de sa touche tourmentée le portrait d’une Angleterre embrassant les nouveaux paradigmes économiques et scientifiques de la révolution industrielle, prémisses d’une future mondialisation aux chaînes non moins sanglantes.

Les auteurs nous invitent à découvrir ce qui se cache dans les toiles, sur leur histoire, de ceux qui y figurent, celle des peintres et derrier les œuvres sur leur époque chargés d’histoires et de secrets. L’après écrasement de la Commune au bal du moulin de la galette, à la chute de Venise jusqu’à l’esclavage par les négriers et ceux des capitalistes.

Ainsi, le temps de la narration, les toiles s’animent, les personnages s’évadent et nous content leur vie et leur époque, les partis pris des artistes, leurs messages politiques et sociétaux avec leurs convictions et leurs contradictions. Résonnent les réactions du public d’alors dans des analyses pleines d’intérêts et d’émotion. Les toiles s’animent alors faisant évader les protagonistes pour nous narrer avec la belle scansion de la voix de Clémentine Célarié, les dessous des maîtres et des événements auxquelles se rattachent ces pans d’histoires. J’ai été enthousiasmé par les récits qui donnent vie aux œuvres. Ainsi tourbillonnes les danses du bal, les acrobaties des artistes, les tentatives désespérées des naufragés ou les durs labeurs des dockers immigrants.

Les petits secrets des grands tableaux Volume 5, distribuée par Arte Éditions et sa page Facebook, est disponible depuis le 5 mars 2019 en DVD et VOD,. Il est proposé en version originale sous-titrée français, et audio français, et audiodescription pour aveugles et malvoyants. 

3 étoiles

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17 février 2019 7 17 /02 /février /2019 09:53

Un grand merci à Arte Éditions pour m’avoir permis de découvrir ce superbe et passionnant documentaire réalisé en 2018 par Luc Marescot, qui nous plonge véritablement au cœur d’une meute de requins pour une enquête scientifique fabuleuse à l’occasion du rendez-vous annuel de mérous de ponte de pleine lune entre vie et mort.

En 2014, le plongeur Laurent Ballesta (Antarctica : Sur les traces de l'empereur) et son équipe partait observer un surprenant rassemblement de près de vingt mille de mérous lors de la pleine lune de juin dans la passe sud de l’atoll polynésien de Fakarava. Il y découvrait une meute de plus de sept cents requins gris. Surpris, Ballesta s’est posé une multitude de questions sur cette densité inédite et les comportements sociaux qui régissent cette horde sauvage.

Trois ans de préparation, avec une équipe de plongeurs scientifiques internationaux qui vont apprivoiser leur peur des requins, afin de se glisser au cœur de la meute surexcitée pour les étudier et les filmer de l’intérieur. 40 requins vont être équipés de puces électroniques, des antennes réceptrices, des hydrophones, et une arche de 32 caméras synchronisées sont installés. 50 jours avant le jour J pour tout installer sous le regard des requins en attentes. Quand les mérous arrivent en masse pour la nuit de la ponte annuelle. Ballesta et son équipe veulent savoir comment les requins vont s’organiser pour le grand massacre.

Une formidable enquête au cœur de lus de 700 requins surexcités par le grand festin qui s’annonce avec le rassemblement de près de 20 mille mérous, et de milliers d’autres poissons pour la fête de la vie et la mort pour beaucoup d’entre eux. J’ai été saisie par la beauté d’un tel foisonnement d’animaux aussi magnifiques, par leur nombre impressionnant en un espace aussi petit, par toutes les ruses des uns pour les dévorer, et des autres pour échapper au carnage et de répandre leurs semences pour une nouvelle génération.

Le comportement des requins solitaires en meute alors différents des loups solidaires, de par les révélations sociétales de chasses sont stupéfiantes de beauté et d’effrois. L’admirable beauté de la nature, la triste cruauté de la vie et de la mort nous laisse sans voix devant un tel tableau. J’ai adoré la qualité des images en regrettant qu’elle ne soit pas en 3D tant tout est fait pour cela. Les danses et ballets aquatiques avec ces couleurs et ces lumières, ces vitesses et ces ralentis, cette faune et cette flore marine sont une prodigieuse plongée dans les abysses d’un creuset de vie et de mort aussi magnifié qu’effrayant de cette lancinante question du pourquoi de la vie sur cette petite planète bleue.

Un documentaire aussi remarquable que passionnant autant par les images que par les commentaires. Espérons que dans ce lieu normalement protégé, certains n'auront pas la mauvaise idée d'y pêcher et de détruire ce rare îlot magique de vie qu'il nous reste encore sur cette planète dévastée.

Avec Laurent Ballesta, Johann Mourier et Yannis papastamatiou, Charlie Huveneers et Damien Sonny, Frédéric Bertucci et Orphal Colleye, Éric Parmentier et Muri Tatarata.

Le documentaire 700 requins dans la nuit, distribué par Arte Éditions et sa page Facebook, est disponible depuis le 5 février 2019 Combo Blu-ray + DVD et en VOD. Il est proposé en version originale sous-titrée français, et audio français, et audiodescription pour aveugles et malvoyants. Dans les suppléments, Gombessa IV, la génèse : un film réalisé par Gil Kébaïli, Journal de bord, Séquences inédites, Entretiens avec les scientifiques et les hommes de Gombessa.

3 étoiles

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14 février 2019 4 14 /02 /février /2019 10:34

Documentaire assez moyen de Sara Driver qui plus que la vie, l’œuvre et l’inspiration de l’artiste, aborde essentiellement une époque, un milieu et une ambiance, agrémenté d’« amis » qui se mettent en avant plus que l’artiste en lui-même.

Le personnage principal de ce documentaire, loin d’être inintéressant, en est la ville de New York en elle-même, plus que de Basquiat. Et encore, on nous plonge dans certains quartiers de la City, les districts pauvres et dévastés par la crise qui a vu déserté sa population, et une plongée dans le petit milieu de junkies, homlesses, loosers, proxos, prostituées et dealers. Un bouillon hétéroclite dans lequel se sont complaisent une fange de la société borderline d’où a émergé Jean-Michel Basquiat, entre autres, dans une courte vie, fauché par la drogue et le sida.

Emblématique de la ville de New York de 1978 à 1981, de nombreux témoignages et entretiens de survivants relatent la vie tumultueuse de la ville entre les mouvements politiques, sociaux et culturels d’une époque qui a nourri les artistes d’alors.

Si j’ai trouvé passionnant de nous replonger dans les arcanes de la ville, dans le délabrement de certains quartiers, dans une ambiance décadente pour mieux rendre l’âme de l’œuvre désespéré de Basquiat, je regrette ou m’amuse, ses amis qui tirent la couverture à eux de l’artiste jusqu’à réinventer un portrait, des liaisons ou des aides et inspirations loin de la vérité. Mais après tout, si ça les amuse…

Avec Alexis Adler, Fab 5 Freddy, Patricia Field, Coleen Fitzgibbon, Michael Holman, Jim Jarmusch, Jennifer Jazz, Carlo McCormick, Mary-Ann Monforton, James Nares, Glenn O'Brien, 'Lee' George Quinones, Felice Rosser, Luc Sante et Sur Rodney Sur.

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2 février 2019 6 02 /02 /février /2019 15:25

RBG

Un grand merci à L’atelier d’images et à l’agence Dark Star presse pour m’avoir permis de découvrir ce passionnant documentaire, réalisé en 201/8 par Betsy West, pour le portrait d’une juge, véritable icône aux États-Unis pour la transformation juridique américaine et la vie des droits des femmes américaines.

À 85 ans, Ruth Bader Ginsburg est devenue une icône de la pop culture. Juge à la Cour Suprême des États-Unis, elle a construit un incroyable héritage juridique. Guerrière, elle s'est battue pour l'égalité hommes/femmes, et toutes formes de discrimination. Son aura transgénérationnelle dépasse tous les clivages, elle est aujourd'hui l'une des femmes les plus influentes au monde et le dernier rempart anti-Trump. Betsy West et Julie Cohen nous font découvrir la fascinante vie de celle que l'on nomme désormais "Notorious RBG".

Un passionnant documentaire enthousiaste sur le combat juridique d’une représentante du sexe dit « faible » qui va tout simplement révolutionner et bousculer la société américaine aux lois incroyablement phallocrates machiste et sexistes qui perdureront jusque dans les années 80 et encore de nos jours quand les droits civiques l'ont été dès les années 1965. Ainsi, la vie privée et professionnelle de cette juriste hors norme nous est conté avec Ruth Bader Ginsburg elle-même, ses proches, familles et amis, collègues et plaignants.

C’est passionnant et ahurissant à quel point cette Amérique traine d’archaïsme au point qu’il reste encore beaucoup à faire quand une loi aurait du tout révolutionner dès la première victoire et constatation de l’immoralité de ces textes. Un long combat encore à mener, surtout avec un Trump au pouvoir. On pourra juste reprocher un excessif enthousiasme une partialité totale sans concession, sans erreurs ni reproches.

Avec les interventions de Ruth Bader Ginsburg, Bill Clinton, Sharron Frontiero, James Steven Ginsburg et Jane C. Ginsburg, Martin D. Ginsburg, Orrin Hatch et Lilly Ledbetter, Arthur R. Miller, The Notorious B.I.G. et Antonin Scalia, Clara Spera, Gloria Steinem, Nina Totenberg et Stephen Wiesenfeld, George W. Bush, Barack Obama, Donald Trump et la voix of de Rush Limbaugh.

Le documentaire RBG, distribué par L’atelier d’images est disponible dans les meilleurs bacs dès le 19 février 2019 en DVD et VOD. Il est proposé en version originale anglaise sous-titrée français, et en version française. Dans les suppléments, un entretien avec la réalisatrice Betsy West. Rencontre avec Zabou Breitman, la voix française de RBG.

3 étoiles

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22 janvier 2019 2 22 /01 /janvier /2019 16:17

Un grand merci à Arte Éditions pour m’avoir permis de découvrir ce documentaire réalisé en 2018 par Bruno Victor-Pujebet, Bruno Ulmer, Célia Lowenstein et Véronique Legendre, pour un voyage dans les plus beaux édifices des quatre plus importantes religions.

Espaces hors du temps, les églises, temples, mosquées ou synagogues dégagent une beauté, une solennité et un mystère qui émeuvent. Complexes et codifiés, l’architecture de ces monuments mêle étroitement science, art et spiritualité. Révélant les secrets d’édifices religieux parmi les plus remarquables, cette ambitieuse collection tournée en 4K raconte une histoire de la foi et du génie des bâtisseurs. Réalisé par Bruno Victor-Pujebet.

1. Église : la quête de la lumière : Depuis plus de 2 000 ans, le christianisme, martyrisé pratique sa foi en secret durant trois siècles avant d’être religion officielle par Constantin. Conmmence alors les innombralbles construitions de monuments. Du Saint-Sépulcre, à Jérusalem en 326, et le tombeau vide du Christ, sur la colline du Golgotha. D’autres lieux de pèlerinage, au Mont-Saint-Michel à la cathédrale Notre-Dame de Chartres, du  duomo de Florence (la cathédrale Santa Maria del Fiore), en Espagne la monumentale cathédrale (Notre-Dame du Siège) jusqu’à la place Rouge à Moscou, avec la cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux.

2. Temples d'Asie : Les hommes, la nature et les dieux : Le bouddhisme a été créé il y a 2 500 ans par Gautama, puis trois cents ans plus tard, son culte « et celui de ses reliques donne naissance aux premiers édifices sacrés d’Asie. D’Inde au Japon, de la Birmanie à la Mongolie, chacun intègre cette pensée dselon ses convenances pour une variété de de temples et de sanctuaires. Réalisé par Véronique Legendre.

3. Les synagogues, absence et présence : Des restes du temple de Salomon à Jérusalem, à Djerba à Venise, jusqu’en Espagne à lux Pays-Bas, de Budapest à à la synagogue Beth Sholom de New York, de découvrent des variétés d’architectures. Réalisé par Célia Lowenstein.

4. Mosquées, arts et espaces : Créé par Mahomet au VIIème siècle à La Mecque, l’islam parti à la conquête et la soumission du monde, ils construisent à Jérusalem le Dôme du Rocher sur le Mur des lamentations. À Cordoue, au Caire et Istanbul jusqu’à Ispahan et Delhi et le Taj Mahal la plus grande mosquée de toute l'Inde. Réalisé par Bruno Ulmer.

Quatre très beaux documentaires de 90 minutes qui explorent les plus beaux édifices pour raconter comment a évolué la relation des hommes à d’autres hommes par l’entremise des religions. Des architectures superbes de tous les temps pour des édifices symboles de la soumission des peuples à des pensées et des obéissances à des rois, empereurs, papes, molhas ou rabbins, synomymes de guerres et d'intolérances. Quatre vision architecturales s’imposent aux travers des œuvres magistrales de toute beauté. Sur de très belles images, avec des textes explicatifs d’exégètes et historiens, sur l’arts architecturales et culturelles avec des entretiens passionnants, qui ouvrent des portes sur ces édifices pleines de révélations.

Avec la narration d’Anna Flori-Lamour, ainsi que Aline Alliot, Jean-Christophe Frèche, Vanessa Guillemot, Jean-François Roubaud, et Chloé Sitbon.

Le documentaire Monuments sacrés, distribué par Arte Éditions et sa page Facebook, est disponible depuis le 8 janvier 2019 en DVD et VOD. Il est proposé en version audio français, anglais et audiodescription pour aveugles et malvoyants.

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20 janvier 2019 7 20 /01 /janvier /2019 10:35

Un très grand merci à Docks66 pour m’avoir permis de découvrir ce très beau et passionnant documentaire réalisé en 2016 par Fanny Tondre, qui nous plonge dans un univers familier et pourtant inconnu que celui du BTP avec ces hommes dans un métier fabuleux de constructeurs aussi moderne qu’ancestrale me par une passion absolue.

Ce film est l’histoire d’un chantier colossal, immense. Des milliers d’hommes travaillent collectivement à la construction d’un même ouvrage architectural. Comme un immense théâtre graphique et sonore, chacun y joue une partition bien précise. Malgré la fatigue, les intempéries, malgré le danger, les impondérables, les accidents… ils sont portés par un seul et même objectif.

Durant près de deux ans, la réalisatrice s’est plongée dans une immersion totale d’hommes passionnés par leur métier. Dévorés jusqu’à la dévotion de l’amour de leur travail, sur des constructions tel les compagnons d’autrefois sur les cathédrales. Fanny Tondre suit ainsi le quotidien de très tôt le matin jusque très tard le soir, de Joao, Filipe, Olivier et Grégory, quatre ouvriers d’un panel de générations, d’origines et de métiers divers et variés, d’où surgit une passion issue d’une véritable vocation du travail bien fait.

Ainsi, nous sommes happés dans l’intimité de leur travail sur un chantier titanesque, nous partageons leur ressentis à travers des entretiens émouvants de sincérité.

Documentaire passionnant et émouvant, dans lequel j’ai retrouvé des impressions d’admiration. De la fenêtre de mon bureau, j’avais eu l’occasion de voir durant des semaines la refonte de la rue. Des pavés et bitume, de la route aux trottoirs, des luminaires aux installations électriques, c’était un spectacle fascinant de mille métiers qui chaque jour m’envoutait au point de regarder régulièrement l’avancée des travaux tellement j’étais illuminé et enthousiaste par les prouesses de ces ouvriers bâtisseurs constructeurs artisans artistes millénaires. Ce documentaire rend hommage à ce corps de métiers méconnus autant qu’indispensables.

Avec Joao Correia, Filipe Goncaves, Olivier Tardiveau et Grégory Volpe.

Le documentaire Quelque chose de grand, distribué par Docks66 et sa page Facebook est disponible dans les meilleurs bacs depuis le 8 janvier 2019 en DVD. Il est proposé en version originale française, et sous-titrée anglais. Dans les suppléments, un entretien avec la réalisatrice Fanny Tondre, passionnante et bouleversante.

3 étoiles

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19 janvier 2019 6 19 /01 /janvier /2019 12:04

Un très grand merci à Les Mutins de Pangée pour m’avoir permis de découvrir ce très beau documentaire photos réalisé en 1966 par Chris Marker, qui nous offre l’humeur d’une époque du monde sur une décennie à travers ses voyages par le biais de ses photos.

« La photo c’est la chasse. C’est l’instinct de la chasse sans l’envie de tuer. C’est la chasse des anges... On traque, on vise, on tire et clac ! Au lieu d’un mort, on fait un éternel. » Chris Marker défini ainsi avec poésie l'essence même de l'âme du photographe que ces mots trouvent écho à ses photos et son regard du monde et des gens.

 

Dans une succession de 800 images fixes prises dans 26 pays entre 1955 et 1965, de Tokyo à La Havane, en passant par Pékin, Moscou, Stockholm, Rome et Paris, se dresse un portrait et l’humeur du monde vu par le réalisateur, écrivain, photographe Chris Marker, dans un enchainement de pays et de thématiques divers et variées avec des commentaires drôles et sensibles, délirants autant que philosophiques.

À bien des égards, ces images et commentaires des années 50 à 60 semblent d’une actualité criantes. Est-ce par la continuité du monde ou un retour aux heures sombres entre Nord et Sud, guerres et paix, richesse et pauvreté, stars d’alors aux stars d’aujourd’hui comme des simples quidams ? J’ai beaucoup aimé cette succession de superbes photos prises sur le vif, qui chacune raconte l’histoire universelle des êtres humains d’il y a soixante ans comme de nos jours. Les commentaires ajoutent à cette humeur d’époque une illustration aux images avec beaucoup de facétie et de recule. 800 clichés photos magnifiques en noir et blanc criant d’humanité. Le titre, tiré d’un poème de Guillaume Apollinaire, résume parfaitement l’ambiance poétique des photos et des dialogues.

Avec ses quatre dromadaires

Don Pedro d’Alfaroubeira

Courut le monde et l’admira.

Il fit ce que je voudrais faire

Si j’avais quatre dromadaires.

Guillaume Apollinaire

Le Bestiaire, ou Cortège d’Orphée, 1911

 

 

Commentées par Chris Marker et ses amis Pierre Vaneck, Nicolas Youmatoff et Catherine Le Couey.

Le documentaire Si j’avais quatre dromadaires, distribué par Les Mutins de Pangée, est disponible dans les meilleurs bacs depuis le 2 mai 2019. Le DVD est proposé dans un bel écrin accompagné d’un dépliant accordéon. Chacune des faces raconte une histoire en 7 photos. Le Dvd et les photos seront réunis dans une boîte évoquant les boites d’archives photographiques.

3 étoiles

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12 janvier 2019 6 12 /01 /janvier /2019 10:13

Grosse déception avec ce documentaire de Kaku Arakawa qui nous entraine durant deux ans d’une retraite bouillonnante dans le sillage du maître incontesté de l’animation 2D.

Ainsi, après avoir annoncé sa retraite, le cinéaste d’animation de génie Hayao Miyazaki, fermait le Studio Ghibli, licenciait ses collaborateurs et rentrait chez lui… 16 mois plus tard, il se lance avec de jeunes créateurs dans la réalisation d’un court métrage numérique 3D, Boro la chemille. Nous le voyons donc tâtonner, s’obstiner avant finalement de les planter pour se lancer dans la réalisation d’un long métrage dans sa bonne vieille méthode qui a fait ses preuves en 2D.

Amusant gag du faux départ à la retraite tant le désirs de dessiner est toujours intact. Bon… okay ! Sauf que de le voir boire son café et manger ses ramens et de l’entendre geindre qu’il est vieux à longueur de journée, quand il n’a que 75 ans et en parfaite santé n’apporte rien. En ce qui nous intéresse, son court métrage qui a l’air très beau, nous n’en voyons rein, cela eut été au moins le plaisir de nos yeux au final que l’on nous prive. Sans quoi il n’y a rien de passionnant qu’un vieux râleur, désagréable avec ses collaborateurs. Certes, ceux qui viennent lui présenter le numérique IA du futur ses sont planter tout seul quand ils lui montre leur réalisation qui ne pouvait que déplaire au roi de la 2D, de la poésie et de la beauté graphique et scénaristique, en montrant le summum de l’horreur et de la douleur. Somme toute une demi heure aurait suffit.

Avec Hayao Miyazaki, Toshio Suzuki, Yuhei Sakuragi, Yukinori Nakamura, Nobuo Kawakami, Dwango Atsushi Okui ou encore Michiyo Yasuda.

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10 janvier 2019 4 10 /01 /janvier /2019 13:26

Un grand merci aux Éditions Montparnasse pour m’avoir permis de découvrir ce très beau coffret de 10 documentaires passionnants réalisés en  2014-21017 par Clara et Julia Kuperberg, pour une .

Un très beau coffret qui nous plonge au cœur de l’industrie du rêve du septime Art, qui démystifie la légende pour une réalité plus passionnante et des révélations incroyables. De sa création par les femmes, chassées par les affairistes et le machisme phallocrate, censuré par les conservateurs hypocrites, des héros espions, des traitres mafieux, des fachos d’extrême droite, de la libération sexuelles, des manipulations ou des propagandes, c’est toute les mentalités de la société américaine qui défile au travers ces dix documentaires.

Hollywood :pas de sexe s’il vous plaît : Du cinéma ultra libéré des années folles, suivi par un cinéma conservateur muselé par le code Hays, jusqu’à la libération sexuelle des années 70, la représentation du sexe est multiple.

Gene Tierney, une star oubliée : Pour Martin Scorsese, Gene Tierney est certainement l’une des actrices les plus sous-estimées de l’âge d’or du cinéma américain. Derrière ce visage d’actrice caméléon, qui inspira les plus grands réalisateurs, se cache aussi une histoire personnelle plus compliquée que nous racontent ses petits-enfants, Martin Scorsese et surtout Gene Tierney elle-même.

Les Espions qui venaient d’Hollywood : Les espions ont toujours fasciné Hollywood, mais qui aurait pu se douter que des stars qui jouaient les espions face à la caméra avaient également joué un rôle lors de la Seconde Guerre mondiale ? La déclassification récente des dossiers top secret du FBI a révélé cette histoire fascinante et inédite. Cary Grant, Greta Garbo, Lili Marlène, Joséphine Baker ont profité de leur statut international pour passer les douanes et transmettre des informations confidentielles ou espionner pour l’OSS, ancêtre de la CIA.

Hollywood Gossip, les commères d’Hollywood : Louella Parsons et Hedda Hopper, puissantes dans le Hollywood de l’âge d’or faisaient et défaisaient les carrières. Scandales, critiques de films, show à la radio, rôles au cinéma, sur la seule base tyrannique  de leurs étroitesse d'esprit et opinions politiques fascisantes.

Et la femme créa Hollywood : À l’origine était la femme. Ainsi, les Alice Guy, Lois Weber, Frances Marion, Mary Pickford, Dorothy Arzner, toutes ont été oubliées. Il aura fallu attendre 2010 et Kathryn Bigelow pour qu’une femme soit enfin récompensée aux Oscars dans la catégorie Meilleure Réalisation. Si elles sont sous-représentées, les femmes ont pourtant toujours fait partie de l’Histoire du 7ème Art.

Ronald Reagan, un président sur mesure : Ronald Reagan et la mafia pour le pouvoir. Une enquête qui dévoile les relations étroites du 40ème président des États-Unis avec la mafia. Un parcours qui en rappelle une autre avec Donald Trump. Inspiré du livre Dark Victory - Ronald Reagan, MCA and the Mob de Dan Moldea, conseiller historique de ce documentaire.

La censure à Hollywood : Entre 1929 et 1934, Hollywood a vu une série de films tournés dits « Pré-Code », qui révélèrent toutes les futures grandes stars des années 30 et 40 de Bette Davis à Joan Crawford, de Clark Gable à James CagneyBilly Wilder, Lubitsch, Capra, Hitchcock, ont dû inventer un art du sous-texte, du sous-entendu pour déjouer les règles de la censure. Après 1950, les films bravèrent les interdits et les plus audacieux se sont arrangés pour éviter l’infamant certificat X.

This is Orson Welles : Génie incompris, superstar, ange déchu d’Hollywood,  Orson Welles a marqué d’une pierre blanche le 20ème siècle.  une découverte de l’homme derrière le mythe, à travers un entretien rare d’Orson Welles et les témoignages exclusifs de ses admirateurs et ses proches tels que Martin Scorsese, Henry Jaglom, sa fille ainée Chris Welles, Peter Bogdanovich et le critique Joseph Mc Bride.

Los Angeles, cité du film noir : Avec les témoignages de James Ellroy, Eddie Mulle et Alain Silver, des extraits de films et d’images d’archives, se raconte l’histoire du Film Noir à travers un prisme inédit, celui de Los Angeles et de ses décors. Une virée dans les tréfonds d’une cité des anges hostile, en passant par des chefs-d’œuvre du Film Noir.

Steve Schapiro et les icônes américaines : Steve Schapiro, célèbre photographe américain des années 60 et 70, dresse un portrait de l’Amérique des cinquante dernières années de l’Amérique d’alors, entre la marche des droits civiques avec Martin Luther King, à la campagne de Robert Kennedy. Il Couvre aussi bien des films cultes de référence.

Passionnants, ces documentaires sont aussi à l’image d’Hollywood. Belles évocation de ces femmes pionnières du Cinéma et honteusement déboulonnées qui n’ont toujours pas retrouvées leur place encore aujourd'hui. Méritait meilleur traitement les acteurs espions, qui n’ont pas été aussi déterminants pour la victoire de la guerre mais ont très utiles et courageux. On ne voit pas bien à quoi rime cette pseudo histoire de Carry Grant qui se perd dans sa mission au profit d’une « histoire d’amour » pour une ennemie. Ainsi, à travers ece voyage, c’est l’histoire du cinéma américain et de l’évolution et son influence au grès des époques qui sont évoquées. Manque l’affaire Weinstein et les abus sexuels jusqu’à  #Metoo.

Le coffret Il était une fois… Hollywood, distribué par les Éditions Montparnasse et sa page Facebook, est disponible en DVD depuis le 20 novembre 2018. Il est proposé en version originale anglaise et française, sous-titrée français.

3 étoiles

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10 janvier 2019 4 10 /01 /janvier /2019 10:24

Un grand merci à Docks66 pour m’avoir permis de découvrir ce passionnant documentaire réalisé en 2017 par Jonathan Millet, pour une plongée dans la solitude lors d’une expérience immersive.

Dernières nouvelles des étoiles est une expérience immersive au cœur d’une des bases les plus reculées d’Antarctique. Quinze scientifiques y partent pour treize mois d’hivernage, sans possibilité de retour, pour y faire fonctionner l’un des télescopes les plus puissants du monde. On découvre le territoire infini, l’immensité glacée. Et puis le dernier avion s’en va et l’isolement commence.

Documentaire fiction dont la thématique principale est la solitude, que ce soit en milieu clos perdu dans un désert de glace ou en société, l’ennui et la perdition est plus que sensible et ténu. Nombre de question nous assaille sur ce qui ronge dans une sorte de négation de soit et la maitrise de ses émotions.

Mais l’utilité d’une telle mission ne parait pourtant pas évidente.

Quelle est l’utilité d’envoyer ces femmes et ces hommes polluer un espace naturel de l’Antarctique quand aucun d’entre eux n’ira dans l’espace intersidérale, quand la définition de leur télescope aux pixels grossiers ne vaut pas ceux des satellites ou des télescopes dans l’espace. On y retrouve le machisme avec les femmes à la vaisselle les hommes attablés, ou ce sein en gros plan… Jonathan Millet s’est perdu dans la solitude jusqu’à sa compagne. Nul doute qu’il porte sa solitude en lui où qu’il aille.

Un documentaire qui porte un regard sur l’ennui avec efficacité tant on la partage également dans ses dialogues et sa mise en scène. L’histoire ne nous dit pas s’il est le seul à souffrir de ce syndrome, ou les autres sont plus actifs à donner de l’ambiance. Dans ce cas, manque d’animateurs et de coordinateurs, voué  d'avance à l’échec. Pour les voix, il aurait été bien plus judicieux de prendre des acteurs professionnels. Les images sont superbes, bien que longues et trop statiques, mais nous offre un paysage grandiose. d'immensité froide et solitaire Une belle illustration de ressentis négatifs et désolants à l'image de l'état d'âme du réalisateur.

Le documentaire Dernières nouvelles des étoiles, distribué par Docks66 et sa page Facebook est disponible dans les meilleurs bacs depuis le 4 décembre 2018 en DVD. Il est proposé en version originale française, et sous-titrée anglais. Dans les suppléments, un entretien avec le réalisateur Jonathan Millet, des entretiens avec l’équipe artistique : Vincent Tricon, monteur Mikaël Kandelman, ingénieur son Wissam Hojeij, compositeur Sylvain Coisne, effets visuels. Un court-métrage, Old love desert de Jonathan Millet (2012).

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