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3 mars 2016 4 03 /03 /mars /2016 10:34

Un grand merci à Wild side vidéo pour m’avoir fait découvrir ce magnifique film d’Akira Kurosawa, réalisé en 1948 sur un thème sociétal pleine d’intense émotion dans une sorte de poésie pestilentielle au son d’une musique envoutante qui hante longtemps.

 

Dans un quartier glauque de Tokyo, sorte de sordide village bidonville, aux abords d’une marre infestée, Sanada un vieux médecin alcoolique tente tout ce qu’il peut pour soigner les habitants avec les moyens du bord. Un soir, il soigne Matsunaga, un jeune yakusa du quartier, blessé par balle. En l’auscultant, il détecte qu’il est atteint de tuberculose. Tourne autour d’eux, dans une atmosphère glauque et sombre, une ambiance lourde et menaçante, avec cet air de guitare de malheur, entre la maladie qui frappe tout un chacun. Une fille amoureuse et les mafieux qui rodent, laisse planer la menace. Le médecin a fort à faire avec son passé douloureux et son humanité qui se bat pour soigner autant qu’il le peut, dont cette jeune écolière.

Autour de cette marre putride, véritable personnage central du film, Kurosawa nous plonge à la Zola et Dickens, dans un univers ce petit monde qui survit dans une sorte de cloaque nauséabond avec des chants envoutants -notamment la chanson magnifique Jungle powers écrite par Akira- et des danses qui font oublier la misère et les difficultés, entre les proxénètes et les prostituées, les écoliers et les travailleurs, le chômage et la précarité. Dans cette ronde, les amours sont souvent déçus et maltraités comme les amitiés souvent trahies, et pourtant brille sans cesse une lueur d’espérance en un lendemain meilleur, comme avec cette écolière, dont la scène finale est absolument diabolique d’émotion.

Afficher l'image d'origineSur la quinzaine de films que j’ai pu voir jusqu’à présent d’Akira Kurosawa de sa trentaine de réalisation, son septième film demeure à ce jour comme étant mon préféré et LE chef d’œuvre. J’ai tout adoré dans ce film. L’histoire est belle et troublante, les réparties inoubliables, la mise en scène est parfaite dans un décor de ville entièrement construite et conçue par Takashi Matsuyama pour un film précédent, Shin baka jidai de Kajirô Yamamoto -mentor d’Akira Kurosawa qui a été son directeur adjoint dans 17 films, et celui qui a propulsé la carrière de Mifune-, et les protagonistes aux portraits très marqués et en constantes évolutions. Le film eut un tel succès qu’il y eut des représentations théâtrales avec Shimura et Mifune reprenant leur rôle. Certaines scènes sont d’anthologie, comme le combat dans le couloir et la peinture… Un pur chef d’œuvre.

Casting magnifique avec Takashi Shimura (Le garde du corps) absolument phénoménal, et Toshirô Mifune (La forteresse cachée) qui jouait son premier film sur les 16 pour Akira, est extraordinaire entre force et faiblesse. Reisaburo Yamamoto est terriblement inquiétant, quand la belle Michiyo Kogure (Kwaidan) est troublante. L’excellente Chieko Nakakita (Quand une femme monte l'escalier), de même l’émouvante Noriko Sengoku (Les sept samouraïs). Shizuko Kasagi et Eitarō Shindō (Les amants crucifiés), Masao Shimizu (Entre le ciel en l’enfer) et la jeune Yoshiko Kuga (Contes cruels de la jeunesse) absolument divine.

Le film L’ange ivre d’Akira Kurosawa, distribué par Wild side vidéo, est disponible dans les meilleurs bacs depuis le 2 mars 2016 en blu-ray et DVD. Il est proposé en version originale japonaise sous-titré français. Dans les suppléments, un entretien avec Kurosawa, et les témoignages de ses collaborateurs nous apportent une mine d’informations et d’anecdotes.

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1 mars 2016 2 01 /03 /mars /2016 16:26

Petite comédie adolescente sympathique et sans prétention, réalisée par Amy Heckerling (Trop jeune pour elle), sortie en 1982 d'après le roman de Cameron Crowe, qui parait cependant avoir un peu mal vieilli, avec des baisses de régimes malgré quelques bonnes références et clins d’œil, mais sauvé surtout par un casting de jeunes interprètes devenus des stars.

Afficher l'image d'origineDernière année de lycée pour Brad, qui envisage de se séparer de sa petite amie Lisa, afin de multiplier les conquêtes avant l’université. Pendant ce temps, sa petite sœur Stacy, adolescente de 15 ans entre au lycée avec l’ambition de découvrir le sexe, et déjà déçue de sa première fois. Sa meilleure amie Linda, cherche de son côté prudemment. Le timide Mark « Rat » Ratner a le béguin pour Stacy, et demande des conseils à son meilleur pote Damone. Quand Jeff Spicoli, plus passionné par le surf et la marijuana, plane et rate tout ce qu’il entreprend.

Afficher l'image d'origineSur le ton qui brasse aussi bien American graffiti et American pie et nombre de films teenagers, entre deux zut et flute bien propret, ce n’est pas l’apprentissage de la turlute avec une carotte au réfectoire qui fera rougir, encore moins nous faire pouffer de rire. Avec l’humour gentillet pâlichon et suranné, on a du mal à se croire dans les années quatre-vingt Afficher l'image d'origineet de s’intéresser au sort de ces boutonneux puceaux. De grosses longueurs viennent casser le peu de rythme de l’intrigue, notamment avec les interventions du professeur, et de l’insupportable Spicoli à la sous sauce Stifler. Ça se laisse cependant regarder avec une infinie indulgence sans rester impérissable.

Afficher l'image d'origineUn casting qui nous donne un Judge Reinhold (Gremlins) vraiment drôle, face aux belles Jennifer Jason Leigh (The spectacular now) et Phoebe Cates (Paradis) amusantes et sympas, quand Sean Penn (La vie rêvée de Walter Mitty) est pénible. Alors que les Robert Romanus (Les Runaways) et Brian Backer, Ray Walston et Scott Thomson (Vamps), Vincent Schiavelli et Amanda Wyss, Forest Whitaker (Taken 3) et Kelli Maroney, Nicolas Cage (La sentinelle) et Pamela Springsteen, la belle Lana Clarkson morte assassinée à 40 ans, et Eric Stoltz (L'effet papillon), dans l’ambiance générale.

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1 mars 2016 2 01 /03 /mars /2016 08:06

Les Naufragés : Photo Laurent StockerTrès sympathique petite comédie de David Charhon (De l'autre côté du périph), qui nous gratifie d’un nouveau duo impensable et qui fonctionne avec d’autant plus de surprise inattendue de deux caractères aussi différent, sur une trame classique, simple mais efficace d’humour sans prétention pour rires et fou-rires bon enfant garantis .

Les Naufragés : Photo Daniel AuteuilDans un aéroport, Jean-Louis Brochard, recherché par toutes les polices pour une énorme escroquerie, profite du jet privé sans pilote réservé par William Boulanger, fraichement trompé par sa femme pour s’envoler précipitamment en dépit d’une météo dangereuse. Pris dans la tourmente, ils se crashent et se retrouvent perdus sur une ile déserte. Une coexistence difficile s’instaure entre deux caractères incompatibles. William pousser à bout tente sa chance seul en s’aventurant de l’autre côté de l’ile avec une énorme surprise.

Les Naufragés : PhotoSur un canevas classique, sur un duo à la Jack Lemmon - Walter Matthau, le récit bien que léger se suit avec plaisir tant l’esprit est bon enfant tout en abordant avec une gentille morale les financiers escrocs qui bâtissent des fortunes sur le dos des contribuables en ne payants pas leurs impots, et détournent les fonds des particuliers. Dans un cadre paradisiaque, l’enfer peut-être redoutable. Surtout quand le Vendredi de service se rebiffe et trouve une bonne surprise. De fait, je me suis bien amusé. Ce n’est pas trop long ni trop lourd, tant les gags et répliques ne sombrent jamais dans la facilité de la vulgarité avec plus de subtilité.

Les Naufragés : Photo Daniel Auteuil, Laurent StockerLe duo Daniel Auteuil (Nos femmes) et Laurent Stocker (Ange & Gabrielle) est donc la bonne surprise qui fonctionne avec humour et belle complicité. De même Julie Ferrier (Jamais de la vie) et Philippe Morier-Genoud (Yves Saint Laurent), Ken Samuels (Babysitting 2) et Laurent Bateau (Le goût des merveilles), ainsi que Julia Faure (Camille redouble) et Laurent Poitrenaux (Microbe et Gasoil), Toma Robinot et Alain Fourès (De l'autre côté du périph), comme Claudine Delvaux (Tiens-toi droite), Guillaume Clément (Mais qui a re-tué Pamela Rose ?) et Sabine Beaufils, qui animent joyeusement l’atmosphère.

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29 février 2016 1 29 /02 /février /2016 23:30

Un grand merci à Condor Entertainment pour m’avoir fait découvrir ce thriller très efficace de Carlos Vermut pour son second long métrage, dans lequel il maitrise l'art des surprises et de l'angoisse avec des retournements de situations et des personnalités qui nous surprennent à tout instant.

http://www.bandejadeplata.com/wp-content/uploads/2014/10/Jos%C3%A9-Sacrist%C3%A1n-y-Luis-Bermejo-en-Magical-Girl.jpgParce qu’Alicia, petite fille de douze ans est en stade terminale de sa maladie, son père Luis désire réaliser un dernier vœu. La gamine aimerait la robe de Magical girl Yukiko, son héroïne préférée d’un manga japonais. Le coût est exorbitant pour cet ancien enseignant au chômage. Il profite d’un instant de faiblesse de Bárbara, une jeune femme mariée et fragile, pour la contraindre à un chantage auquel elle doit céder. Mais la somme récoltée ne paie que la robe, quand des accessoires qui la complètent sont encore à un prix inouï. Luis décide cyniquement de réitérer sans se douter de la réelle personnalité de la jeune femme et de ce qui l’attend.

La Nina de Fuego : Photo Bárbara LennieHistoire intrigante jusqu’à devenir effrayante, de part le caractère des protagonistes, que par la tension surréaliste qui nous entraine dans un univers sordide. J’ai beaucoup aimé cette trame, dont je reconnais avoir été dérouté aux entournures, et passablement mis mal à l’aise à souhait. Les personnages ne sont pas des plus sympathiques tant ils sont tous à des degrés divers aussi déjantés. Ainsi, cette galerie de portraits qui se croisent, nous plonge dans une ambiance délétère sans pourtant faire de vague, avec une efficacité marquante et qui hante longtemps.

Une réalisation froide, tant par les décors, la musique et l’apparence des interprètes, qui nous imprègne dans un récit particulièrement soigné. La montée crescendo de la tension est palpable et inquiétante, tant on se doute qu’il va se passer une réaction imprévisible sans savoir quand ni comment. La mise en scène est donc particulièrement efficace, sans jamais trainer en longueur, avec une certaine lenteur traine le rythme pour mieux nous pousser au paroxysme de l’angoisse sur une fin magistrale.

"Magical Girl", film de Carlos Vermut, 2José Sacristán est terriblement puissant, face à la belle Bárbara Lennie (La piel que habito) impressionnante. Il en est de même de Luis Bermejo et Israel Elejalde, comme de la jeune Lucía Pollán, d’Elisabet Gelabert, Miquel Insua et de Teresa Soria Ruano.

Le film La niña de fuego de Carlos Vermut, distribué par Condor Entertainment, est disponible dans les meilleurs bacs depuis le 22 février 2016 en DVD au prix conseillé de 19,99€. Il est proposé en version espagnole sous-titrée français. Dans les suppléments, un long et intéressant making of est ponctué d’entretiens avec le réalisateur et les interprètes, qui donne une idée de la construction du film et chacun de leurs ressentis.

3 étoiles

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29 février 2016 1 29 /02 /février /2016 07:15

http://asianwiki.com/images/8/80/Rika5.jpgKen'ichi Fujiwara clôturait donc en 2008 la trilogie des Nihonbi, commencée avec Zombie self-defense force suivi de The girls rebel force of competitive swimmers, qui sans être véritablement une suite, ni vraiment avoir de rapport entre eux, sauf les zombies, ni en qualité et en ambiance.

http://asianwiki.com/images/1/15/Rika2.jpgSe rendant chez son grand-père, Rika et son amie YNami débarquent dans une petite ville zombirisée, dont elles ont du mal à s’extraire avec l’aide un jeune homme. Dans une belle maison isolée, elle trouve le vieux grand-père Alzheimer, avec sa jeune femme et l’amant de celle-ci, accueillis par trois jolies soubrettes. Bientôt, la maison est assaillie, et le massacre se poursuit sanguignoliment, ne laissant plus d’espoir aux derniers survivants, jusqu’à ce que le grand père intervienne. Des révélations sur des chasseurs de zombies, d’un bras armé d’un samouraï et du terrible Glorian.

http://asianwiki.com/images/c/cf/Rika1.jpgLa trame n’a en soit rien de bien nouveau, sauf peut-être cette touche d’anti-américanisme primaire qui en devient un tantinet risible. Pour le reste, entre le gore bien sale, les nibards à tous va et une fin des plus drôle et osons le dire plutôt originale et au combien symbolique, je me suis beaucoup amusé. On ne perd pas de temps, dans ce pasticho-comique du genre, où les gags s’enchainent entre révélation, dénuement sexy des jolies filles, et réparties désopilantes. La réalisation est des plus simples, pour une mise en scène rapide et sanglante, aux effets spéciaux volontairement amateurisé. Les couleurs et lumières sont vives et flashies.

Afficher l'image d'origineAvec les belles Risa Kudo et Mai Minami  très efficaces, face à Takeshi Yamamoto, ainsi que Tsugumi Nagasawa et Ryunosuke Kawai, Kesuke et Eiichi Kikuchi, ou encore Yuya Matsuura parmi tant qui finissent mal.

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28 février 2016 7 28 /02 /février /2016 10:36

Un grand merci à Rimini Edition pour m’avoir fait découvrir cet excellent film de guerre japonais, réalisé en 1959 par Kon Ichikawa d’après le roman en parti autobiographique de Shōhei Ōoka, qui eut un retentissement énorme de part l’évocation de la défaite japonaise, notamment lors de la bataille de Leyte aux Philippines.

Afficher l'image d'origineDans la tourmente de la guerre, l’armée japonaise subit une nouvelle défaite aux Philippines face à l’armée américaine et la guérilla locale. Le soldat Tamura, atteint de tuberculose, tente de survivre entre l’enfer des bombardements, de la guérilla et de la maladie. La bataille de Leyte, face rage de toute part, et il ne peut compter sur lui-même dans la recherche d’eau et de nourriture et des camarades tout aussi affamés que lui et terriblement dangereux.

Film impressionnant de part le tabou du sujet, à savoir la défaite militaire du Japon, qui aujourd’hui encore est peu évoquée et toujours aussi mal vécue. Ainsi, la violence est surtout d’ordre psychologique et moral, quand bien même les scènes de guerre sont terribles. Les instincts de survit s’avèrent également d’une brutalité engendrant avec la faim à des extrémités barbares. Je me suis senti happé par cette ambiance qui semble irréelle, avec ce décor déroutant entre paradis et enfer, où l’ennemi se fait peu voir. Un film qui fit scandale à sa sortie, et qui se révèle un véritable chef d’œuvre par un des grands plus réalisateurs japonais de son époque.

Afficher l'image d'origineLa réalisation est absolument fabuleuse, sur un noir et blanc qui en jette plein la vu d’une rare efficacité visuelle. La mise en scène, d’ntrée de jeu avec le rejet du soldat par son chef, puis par l’hôpital tant tous craignent sa maladie quand on meurt par milliers sous les feu de l’ennemi et de faim, donne l’ampleur de l’absurdité qui se joue. Se ressent ainsi une immense solitude qui nous submerge avec une rare intensité magique.

Afficher l'image d'origineTournée en noir et blanc accentue le formidable impact du récit dans une ambiance d’angoisse et d’horreur d’une fin du monde inexorable. Il faut que l’action se situe en 1944 où se jouera deux batailles de Lyte aux Philippines. L’une sera une bataille navale gigantesque entre deux puissantes armadas doublée d’une bataille aéronavale fabuleuse et l’apparition des premiers kamikazes, et l’autre terrestre engageant des forces considérables. La flotte japonaise subira des pertes importantes, quand au sol, les soldats laissés quasiment à l’abandon ne devront compter plus que sur eux-mêmes dans un dénuement complet.

Afficher l'image d'origineExcellemment interprété par Eiji Funakoshi qui hante longtemps, ainsi qu’Osamu Takizawa et Mickey Curtis, Mantarô Ushio et Kyû Sazanka, Yoshihiro Hamaguchi et Asao Sano, Masaya Tsukida et Hikaru Hoshi.

Le film de Kon Ichikawa, distribué par Rimini Edition, disponible dans les meilleurs bacs dès le 1er mars 2016 au prix conseillé de 14,99€ en DVD, et 19,99€ en bluray. Il est proposé en version japonaise sous-titrée français. Dans les suppléments, un passionnant entretien avec Bastian Meiresonne, qui nous restitue l’historique et le contexte du film et du roman.

3 étoiles

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28 février 2016 7 28 /02 /février /2016 10:20

Afficher l'image d'origineAprès la célèbre série télévisée Chair de poule d’après les romans horreur et angoisse pour enfants de  l'écrivain R.L. Stine, c’est à Rob Letterman (Les voyages de Gulliver) qu’incombe de passer du petit au grand écran en un film plutôt réussi dans l’ambiance et la comédie horrifique.

Afficher l'image d'origineA peine installé dans une nouvelle ville avec sa mère, le jeune Zach Cooper , un peu perdu se lie rapidement d’amitié avec Champ, mais surtout fait la connaissance sa très belle et mystérieuse voisine Hannah. Celle-ci est sévèrement surveillée par un père visiblement caractériel, qui s’avère être le romancier R.L. Stine, célèbre auteur des bestsellers horrifiques pour la jeunesse les fameux Chair de poule. Par inadvertance, en renversant un livre original, la démoniaque marionnette Slappy s’échappe du livre et prend vie. Elle va bientôt libérer tous les monstres de l’œuvre de l’écrivain mettant la ville en danger. Zach et Hannah, Champs et Stine vont alors partir à la chasse.

Afficher l'image d'origineAyant reconstitué avec réussite l’ambiance de la série, j’ai retrouvé le plaisir de l’œuvre. Ainsi, le film nous rafraichi la mémoire en nous faisant défiler tous les monstres dans un récit débridé et loufoque avec beaucoup d’humour et bien entendu du romantisme teenager. Car, il ne faut pas l’oublier, cette histoire s’adresse à un public de préado avant tout. Cependant, les trentenaires s’y retrouveront, comme les plus vieux, car le jeune tonton que j’étais, devait suivre l’actualité d’alors pour la jeunesse afin d’être en phase avec nièce et neveu, tout en prenant un grand plaisir à suivre la série et lire les romans. La réalisation est donc fidèle à la série, améliorant juste ce qu’il faut les effets, pour garder l’esprit général.

Afficher l'image d'origineOn retrouve un Jack Black (Sex tape) qui ne force pas dans ses excès habituels et s’en trouve mieux. Les jeunes Dylan Minnette (Last days of summer), la belle Odeya Rush (The giver) et Ryan Lee (40 ans : mode d'emploi) sont sympas. Amy Ryan (Birdman) et Jillian Bell (22 jump street), Timothy Simons (L'interview qui tue !) et Amanda Lund, sont souvent très drôles. De même la belle Halston Sage (Manuel de survie à l'apocalypse zombie), et le caméo de R.L. Stine.

3 étoiles

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25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 20:48

L'Odeur de la mandarine : Photo Georgia Scalliet, Olivier GourmetTrès beau film dramatique de Gilles Legrand (Tu seras mon fils) situant son récit sur la fin de la première guerre mondiale, entre deux êtres et deux blessures de la guerre, qu’une union aussi antinomique rend une situation encore plus douloureuse pour tenter de se reconstruire autant que faire se peu, entre des caractères forts et déterminés dans une grande tourmente.

L'Odeur de la mandarine : Photo Georgia ScallietEn ce mois de juillet 1918, en Picardie à quelques kilomètres du front, une jeune femme se présente pour un poste d’infirmière à domicile. Charles, officier de 50 ans a été amputé d’une jambe quelques semaines plus tôt. Il accepte Angèle, jeune femme de 25 ans dont son compagnon et père de Louise 9 ans, est mort dans les tranchées. Une relation amicale débridée se noue entre deux blessés, dont la passion commune pour l’équitation via la jument Mandarine le rapproche. Malgré l’importante différence d’âge et de caractère, Charles plus vieille école souhaite épouser Angèle plus féministe. Une union de raison sans amour pour la jeune femme qui impose des closes drastiques dans leur contrat de mariage.

L'Odeur de la mandarine : Photo Georgia Scalliet, Hélène VincentSi l’action se situe lors de la grande guerre, la trame est intemporelle. En effet, mis à part les uniformes, bruits de canons et allusions à la guerre, on ne voit jamais le conflit, qui pourrait situer l’action en d'autres temps d'autres guerres. La thématique étant plus centrée sur une histoire de relation aussi peu romantique que possible, entre deux êtres meurtris, l’un dans sa chair, l’autre dans son cœur. Une union dont le contrat de mariage pour le moins pointilleux jusqu'au jour, lieu et heure des relations conjugales spécifiées, qui change la donne dans la L'Odeur de la mandarine : Photo Georgia Scalliet, Olivier Gourmetrelation amicale et joyeuse qui disparaît pour un quotidien lourd dans une ambiance délétère, qui se détériore naturellement. J’ai beaucoup aimé ce récit dramatique, avec un ton résolument moderne dans les propos et dans les mœurs. J’ai éprouvé un grand malaise pour les deux protagonistes, se fourvoyant dans une union difficile, dont la fin me parait un peu trop naïve. La réalisation est superbe, sur des images magnifiques et une mise en scène maitrisée, pour une ambiance qui hante longtemps.

Afficher l'image d'origineD’autant que le jeu des interprètes est superbe, avec Olivier Gourmet (Jamais de la vie) fabuleusement excellent, et la grande révélation d’un immense talent dont Georgia Scalliet, pensionnaire à la Comédie française, nous offre avec autant d’émotion et de charme. Dimitri Storoge (Belle et Sébastien) est parfait, ainsi qu’Hélène Vincent (Attila Marcel), de même Fred Ulysse (Ma part du gâteau) et la jeune Marine Vallée qui est marquante. Romain Bouteille et Michel Robin (Vous n’avez encore rien vu), comme Urbain Cancelier (Bienvenue parmi nous) et Alix Bénézech (La belle saison) sont de l’ambiance générale.

3 étoiles

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24 février 2016 3 24 /02 /février /2016 16:46

Un bien mauvais thriller de Nicolas Boukhrief, dont la sortie prévue juste après les horribles attentats terroristes du vendredi 13 novembre fût déprogrammé pour la mi-janvier, et finalement annulé pour une diffusion limitée en VOD.

Made in France : Photo Dimitri Storoge, François CivilProfitant de sa religion musulmane, Sam, journaliste indépendant, enquête dans une mosquée intégriste de la banlieue parisienne. Il intègre un groupe de quatre extrémistes désireux de faire le djihad. Ils sont bientôt retenus pour créer un cellule par un chef à la réputation de djihadiste avec pour mission de semer la terreur dans Paris. Commence alors les préparatifs, dont Sam voudrait en savoir plus sur les commanditaires et les autres réseaux. Mettant en danger sa famille, il s’isole dans un hôtel, mais les Renseignements Généraux finissent par le repérer. Sam va devoir jouer sur le fil du rasoir.

Made in France : PhotoS’il n’y avait eu les attentats de janvier 2015 avec ses 16 morts, et ceux de 11 novembre et ses 130 morts, ce pseudo docu-fiction aurait pu prêter à sourire, mais voilà… Sur la forme, il s’agit d’un banal polar aux ingrédients classiques sur lequel il n'y à pas grand chose à en dire, comme on en a vu souvent. Sur le fond, le message est beaucoup plus insidieux qu’il n’y parait, et en pareille circonstance soulève plutôt colère et indignation. De manière assez pernicieuse, ce récit véhicule un message Made in France : Photo Judith Davis, Malik Zidisubliminal qui, à la lumière des événements récents, ne passe pas. Ainsi, Boukhrief, d’une manière assez maladroite, nous fait une lecture entre le bon et le mauvais musulman, quand à part la méthode, le résultat se rejoint dans une volonté hégémonique. Ainsi, fils d’un père musulman, le personnage a pris la religion du paternelle, qui à son tour la pérennise également sur sa femme et ses enfants.

Made in France : PhotoCar à travers ce film, le réalisateur ne défend pas les valeurs de la République et de la Laïcité, mais impose une image « propre » d’une religion à la Tarek Ramadan, dont la première phrase du coran, livre qui sauve la vie du protagoniste dans une scène au combien symbolique, est d’écraser le monde ou de le réduire en esclavage. L'un dans l'autre , « modérée » ou « intégriste » ravaillent pour la même cause commune. Le film à le mérite de clairement bien spécifier les croyants, bons et mauvais, et les kouffar (les mécréants), sans jamais faire d'autocritique de la religion. Pour la partie réalisation, ça ne dépasse pas le niveau très moyen d’un téléfilm.

Made in France : Photo Nailia HarzouneAu demeurant, les interprètes ne sont pas mauvais, avec Malik Zidi (La volante) convaincant, de même que Dimitri Storoge (Belle et Sébastien) et François Civil (Catacombes), Nassim Si Ahmed (Mineurs 27) et Ahmed Dramé (Les héritiers), autant que Franck Gastambide (Enragés) et les belles Judith Davis (Trois souvenirs de ma jeunesse) et Nailia Harzoune (Geronimo), mais aussi Nicolas Grandhomme (L'enquête) et Assaad Bouab (Whatever Lola wants), comme Malek Oudjail (Les lyonnais) et Larry Alexandre (Antigang).

1 étoile

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22 février 2016 1 22 /02 /février /2016 08:24

Afficher l'image d'origineL’occasion, après la sortie de Et ta sœur, de revenir sur le film originel de Lynn Shelton (Girls only) qu'elle avait réalisé en 2013, et dont le récit apportait son lot de bonnes surprises et d’émotions, dans une comédie douce amère, sur le deuil, le désir et l’amour.

Afficher l'image d'origineLors d’une soirée commémorative un an après le décès de leur pote, chacun y va de son témoignage affectueux, quand Jack le frère du défunt pète un câble émotionnel. Sa meilleure amie Iris lui offre de se mettre au vert une semaine dans son chalet familial histoire de faire le point en toute solitude. Mais il y trouve Hannah, la sœur d’Iris en pleine rupture amoureuse après sept années de vie commune avec sa compagne. Une soirée très arrosée entre deux blessés finie par une rapide étreinte inappropriée. Quand au matin Iris se pointe et que les révélations vont se déballer, les sentiments et trahisons, surprises et quiproquos vont éclater au grand jour.

Afficher l'image d'origineDans ce genre de situation, on est forcé de comparer le film d’origine à la reprise avec Et ta sœur en l’occurrence. Force es de constater que le remake n’a pas dénaturé le récit. Cependant, si des différences parfois mieux rendues sont au bénéfice de la reprise, dans la version de Lynn on y trouve plus de réelle complicité  fusionnelle entre les deux sœurs, avec des dialogues parfois plus émouvants aussi. Mais également, les blessures sont plus prononcées, ainsi que les sentiments plus forts aux liens resserrés et les surprises plus inattendues. A l’iAfficher l'image d'originenverse, des scènes trop étirées cassent le rythme en dent de scie. L’un dans l’autre, j’ai beaucoup aimé le récit en général, les protagonistes en particulier, et l’ambiance et les dialogues qui sont très marquants. Ainsi, ce huis clos entre délétère et convivial, laisse sans cesse planer une atmosphère tendue et méfiante avant d’éclore en une fin qui se veut plutôt heureuse mais dont on discerne malgré tout une amertume générale qui hante longtemps.

Afficher l'image d'origineLa réalisation à pour mérite de placer un cadre circonscrit en un périmètre closonné aussi bien dans la maison qu’à l’extérieur que dans les vies coincées pour chacun des protagonistes. La caméra navigue donc en plans souvent rapprochés, tournant autour des personnages jusque dans le lit où se conjuguent les espérances et le forfait. La couleur à son importance qui impose les états d’esprit moroses, pour finalement imposer une éclaircie plus lumineuse sans véritable grande clartée en fonction des ressentis de chacun.

Afficher l'image d'origineAvec un Mark Duplass (Lazarus effect) marquant, face aux belles Emily Blunt (Sicario) et Rosemarie DeWitt (Poltergeist) délicieuses de talent et d’émotions dans des registres différents. Participation de Mike Birbiglia (Crazy Amy) et Pete Erickson, d’Evan Mosher et Jennifer Maas, ainsi que Mike Harring juste sur une photo.

3 étoiles

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