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13 mars 2020 5 13 /03 /mars /2020 08:52

Un grand merci à Gaumont pour m’avoir permis de découvrir cette comédie réalisée en 1971 par Michel Audiard, d'après le roman Le paumé (A horse's head) de Evan Hunter, quand un looser porte la poisse à qui lui en veut.

Alfred Mullanet est un homme tout à fait ordinaire. Ce qui, paradoxalement, lui vaut de vivre une aventure extraordinaire. Le voici engagé pour servir de cadavre. Hélas, il fait un très mauvais cadavre. Le genre rebelle ; qui profite des dissensions entre deux chefs de gangs, le colérique Monsieur K. et le flegmatique Kruger. Car il y a de l’argent en jeu. Une grosse somme. Qui provoque de grosses envies et de gros dégâts.

Une sympathique comédie qui vaut plus par les dialogues de Michel Audiard et par sa distribution, que par l’intrigue bien que rigolote mais qui pêche par un simplissime et quelques longueurs. Pour autant, les répliques et situations des protagonistes valent leur pesant de rires. Ainsi, l’absurdité est poussée avec ce cave de parieur invétéré de chevaux perdants qui se retrouve au cœur d’un conflit entre mafieux pour un voyage en cercueil avec une veste blindée d’argents. Bien mal en prend à prendre un perdant qui plus est porte malheur à qui veut l’utiliser. Une plongée dans une époque pas si lointaine mais dont le film était déjà en décalage sur son époque, et le parait encore plus aujourd’hui tant les mœurs et l’humour ont changées. Une sorte d’ovni désormais à découvrir avec malice.

Avec Paul Meurisse (La grosse caisse), Bernard Blier (Le tueur) et Michel Serrault (Le bon roi Dagobert), Marion Game, Jean Carmet, Françoise Giret et Maurice Biraud, Romain Bouteille, Stéphane Bouy et Robert Dalban, Gérard Depardieu, Yves Robert, Nancy Holloway, Michel Modo et Corinne Armand, Yves Barsacq, Sylvie Bréal et Carlos, Jacqueline Doyen, Jacques Hilling et Annie Jeanneret, Darling Légitimus et Roger Lumont, Moustache, Carlo Nell et Claude Rollet.

Le film Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques, distribué par Gaumont, est disponible en DVD et Blu-ray dans les meilleurs bacs depuis le 26 février 2020.

2 étoiles

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12 mars 2020 4 12 /03 /mars /2020 15:02

Un très beau film de guerre réalisé en 2019 par Eva Husson, qui relate le courage des femmes dans la lutte contre les islamistes de Daesh, dans leur combat pour la liberté des kurdes et des yézédis, et le droit des femmes, à travers la bataille de Sinjar.

2015, au Kurdistan, Bahar, commandante yézidie du bataillon Les filles du soleil, se prépare à libérer sa ville des mains des extrémistes, avec l’espoir de retrouver son fils avant qu’il ne devienne un kamikaze et se venger des viols perpétrés sur les femmes vendues en esclavage sexuels, comme elle et sa sœur et des milliers d’autres. Une journaliste française, Mathilde, vient couvrir l’offensive et témoigner de l’histoire de ces guerrières d’exception. Depuis que leur vie a basculé, toutes se battent pour la même cause chantée à tue tête pour la femme, la vie, la liberté.

Quelques mois avant la sortie de Sœurs d'armes de Caroline Fourest, dont il est bon de rappeler au monde l’existence de ces amazones, ces guerrières héroïques, véritables terreurs des islamistes que leur combat continu plus que jamais avec les trahisons de nos chefs d’États. Désormais seules, face aux islamistes, aux turcs, aux syriens, aux russes, aux irakiens, seules contre tous, mais toujours fortes pour un juste combat. Le récit évoque les massacres de Sinjar, perpétrés en août 2014 en Irak contre la population yézidis par les djihadistes de Daesh, et de la longue bataille décisive, du 3 août 2014 au 13 novembre 2015. Peuple d’environs d’un million, essentiellement au Kurdistan Irakien, est une communauté ethno-religieuse est considérée comme l'une des plus vieilles religions monothéistes, Longtemps malmenés par les kurdes musulmans, ils sont mieux tolérés et alliés, d’autant que les yézédis sont leurs ancêtres ethnico-culturel.Victimes du génocide par les islamistes,

Le nom du bataillon des  a été choisi par les combattantes yézidies qui croient en la protection du soleil. Un bataillon de combattantes, créé le 2 juillet 2015 en Irak, et fût intégré aux peshmergas, les forces armées du Gouvernement régional du Kurdistan irakien. Fort de 123 combattantes yézidies âgées de 17 à 30 ans commandées par Xate Shingali, une ancienne chanteuse. Le personnage de la journaliste française Mathilde, rend hommage à la journaliste américaine Marie Colvin, tuée le 22 février 2012 dans un bombardement de l'armée syrienne au cours du siège de Homs, lors de la guerre civile syrienne. Est tristement comique cette peur des islamistes d’être tués par une femme qui les empêcheraient d’aller au paradis aux 70 vierges (ou 72 selon les versions). Comique parce que ce fameux paradis est issu d’une mauvaise traduction arabe d’un poème chrétien syriaque dans lequel on ne parle pas de belle et jeunes vierges esclaves sexuelles dont l’hymen repousse après chaque rapport (beurk !) mais une ode à la vigne, aux raisins noirs et non de filles aux yeux noir. Donc pas de paradis sexuel pour ces terroristes, ni l’enfer, juste le néant.

Avec les excellentes Golshifteh Farahani (Un divan à Tunis), Emmanuelle Bercot (L’heure de la sortie) et Zübeyde Bulut, Maia Shamoevi, Evin Ahmadguli et Nia Mirianashvili, Mari Semidovi, Roza Mirzoiani et Behi Djanati Ataï, Zinaida Gasoiani, Sinama Alievi et Zirek et Erol Afsin, Nuka Asatiani, Atai Behi, Djanati Atai, Adik Bakoni, Tornike Alievi, Hamid Mirzoian et Farook Fadhil Hussein, Massoud Seydo et Kakha Kupatadze, Nino Osmanovi et Xavier Muntz, Fahmi Guerbaa et Ivan Anderson.

3 étoiles

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10 mars 2020 2 10 /03 /mars /2020 23:53

Un grand merci à Carlotta pour m’avoir permis de découvrir ce film issu du coffret sur le merveilleux ciénaste japonais Yasujirō Ozu, pour son tout premier film en couleur réalisé en 1958, sur un panel de 20 films retraçant son œuvre de 1931 et 1962, du muet au parlant, du noir et blanc à la couleur dont 10 restauré en 2K et 4K.

Lors d’un mariage à priori classique, Wataru Hirayama prononce un sympathique discours, comparant son union qui fut arrangé et imposé comme la tradition l’oblige, quand ce jeune couple se marie d’amour selon leur désir. Cependant, bien qu’apparemment ouvert d’esprit, Wataru l’est pour les autres mais pas pour ses filles Setsuko et Hisako, dont l’aînée est amoureuse d’un collègue qu’elle souhaite épouser envers et contre tout, et surtout au refus de son père qui a un prétendant de prévu. L’aide de Fumiko, une amie de Setsuko sera très utile pour prendre le père dans ses contradictions. Mais aussi l’exemple de la fille d’un de ses meilleurs amis lui ouvrira sur les changements de mœurs d’un Japon d’après guerre.

Après avoir longtemps résisté, Yasujirō Ozu réalisait enfin en 1958 son premier film en couleur, en l'Agfa-color qui lui confère des teintes de toutes beautés aux rouges éclatants, pour une superbe histoire adaptée du roman de Ton Satomi, sur le thème qui revient dans toute l’œuvre du réalisateur sur le passage à la modernité, notamment au travers du mariage comme dans Le goût du saké et à l’émancipation de la femme.

Une fois de plus, j’ai été enchanté par cette histoire, l’ambiance feutrée et les protagonistes attachants et pétris de contradictions, de désirs coincés entre archaïsme et modernité, des ruses et des hypocrisies qui s’entrechoquent, se permutent et se réconcilient. Il y règne cette poésie lancinante qui prend au cœur et bouleverse l’âme. Je suis toujours transporté par l’univers d’Ozu, qui aborde le thème central de son œuvre avec une infinie délicatesse et beaucoup d’humour. Ses messages passent avec une subtilité qui résonne longtemps dans les esprits, ayant j’espère, comme d’autres réalisateurs de son temps, fait évolué les mentalités archaïques.

Dans une distribution quasi immuable, nous retrouvons les excellents Shin Saburi (Le gout du riz au thé vert), Kinuyo Tanaka (Les femmes de la nuit), la belle Ineko Arima, Yoshiko Kuga (Contes cruels de la jeunesse) , Keiji Sada (Bonjour) et Teiji Takahashi, Miyuki Kuwano (Barberousse), Chishu Ryu (Le fils unique) et Chieko Naniwa (Le château de l’araignée), Ryuji Kita (Le goût du saké) et Nobuo Nakamura (Entre le ciel en l’enfer), Mutsuko Sakura (Voyage à Tokyo) et Fumio Watanabe (Une ville d'amour et d'espoir).

Ce film est issu du très beau coffret Ozu en 20 films – Pack qui comprend notamment Le fils unique, Printemps tardif, Été précoce, Crépuscule à Tokyo, Le goût du riz au thé vert, Voyage à Tokyo, Printemps précoce, Fleurs d'équinoxe, Boujour, Fin d'automne et Le goût du saké.

Histoire d'herbes flottantes - Ukikusa monogatari - 浮草物語

Une troupe itinérante de kabuki arrive dans une ville balnéaire. Le chef de la troupe et acteur très populaire, Kihachi Ichikawa, rend visite à une ancienne maîtresse Otsune, avec qui il a eu un fils, Shinkichi, étudiant qui ne sait pas qu’il est son père. Lorsque l'actrice Otaka, maîtresse actuelle, de Kihachi apprend il voit une autre femme. Elle décide de rendre visite à Otsune. Kihachi est furieux et rompt avec Otaka. Elle paie sa collègue actrice Otoki de séduire Shinkichi pour se venger, mais la jeune femme tombe amoureuse. Kihachi dissous la troupe et retrouve Otsune qui décident d’avouer la vérité à leur fils.

Un très beau film muet réalisé en 1934, également intitulé Histoire d'un acteur ambulant, la censure japonaise a coupé six mètres de pellicule est basé sur le film américain The barker de George Fitzmaurice, Ouzo s'en écarte quelque peu, avant d’en réalisé un reprise en 1959 avec Herbes flottantes. Nous retrouvons l’amour filiale d’un père pour son fils et la ten,tative de recoller le smorceaux.

Avec Takeshi Sakamoto, Chōko Iida et Kōji Mitsui, Emiko Yagumo, Yoshiko Tsubouchi et Tomio Aoki, Reikō Tani, Seiji Nishimura et Kiyoshi Aono, Mariko Aoyama, Mitsumura Ikebe et Mitsuru Wakamiya.

Une auberge à Tokyo - Tōkyō no yado - 東京の宿

Kihachi, ouvrier au chômage cherche désespérément un emploi, avec ses enfants Zenko et Masako, mais les usines n'ont rien à lui proposer. Pour survivre et gagner quelques yens, ils attrapent des chiens errants pour toucher la prime d'un programme de lutte contre la rage, mais Zenko perd le peu qu’ils ont par frivolité. Heureusement, ils rencontrent, Otsune, un vieil ami de Kihachi qui lui trouve un emplo qui leur permet de louer une chambre dans une auberge. Ils y font la connaissance d’Otaka  et sa jeune fille Kimiko, aussi pauvres qu'eux.

Encore un émouvant film muet réalisé en 1935, qui relate la grande misère au Japon durant la terrible crise économique d’alors qui permit aux nationalistes de prendre le pouvoir vers la guerre. Avec ces deux familles de pauvres gens qui tentent de survir dans des emplois précaires, la frontière est mince de passer la ligne du vol ou de la prostitution. Un vol qui entache le père et l’honnêteté mais ressert aussi les liens affectifs quand il s’agit de se rendre à la police. Une narration bouleversante.

Avec Takeshi Sakamoto et Yoshiko Okada, Chōko Iida, Tomio Aoki et Kazuko Kojima, Chishū Ryū et Takayuki Suematsu.

Le film Fleurs d'équinoxe du pack Ozu en 20 films, distribué par Carlotta, est disponible dans les meilleurs bacs depuis le 6 novembre 2019 en DVD et Blu-ray. Il est proposé en version originale sous-titrée français. Dans les suppléments, les films Histoire d'herbes flottantes, et Une auberge à Tokyo.

 

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10 mars 2020 2 10 /03 /mars /2020 16:48

Un grand merci à SAJE Distribution pour m’avoir permis découvrir ce film réalisé en 2016 par Cyrus Nowrasteh, qui relate l’enfance fictive de  Jésus, d’après le roman Christ the Lord: out of Egypt de Anne Rice.

Âgé de 7 ans, Jésus quitte l’Egypte avec ses parents où ils vivaient exilés, pour retourner à Nazareth. Hérode, qui a entendu parler de l’existence d’un prétendu Messie, envoie alors le centurion Severus pourchasser l’enfant, avec pour mission de le tuer. Chemin faisant, l'enfant, sous la menace du diable trouve la force divine à des miracles et repousser le danger. 

Une idée originale d’aborder l’enfance de Jésus, inspiré de l'Évangile apocryphe du Pseudo-Matthieu, lui-même du Livre de la nativité de Marie et la Compilation J. du Protévangile de Jacques. qui découvre à l’âge de raison, ses dons divins. Cependant que l’intrigue se laisse voir sans déplaisir, l’intrigue calque son parcourt d’adulte avec ses miracles, cependant qu’Hérode Antipas reprend le flambeaux de son père le terrible Hérode le grand, dans sa lutte à mort contre le messie. On n’échappe pas à l'erreur de Nazareth où Jésus n’a jamais les pieds. Erreur du copiste grec qui traduisit les Évangiles de l’araméen en grec, buttant alors sur le mot narazéo inconnu du copiste sur la culture juive, qui vient d’une mouvance religieuse, les nazaréens dont le Christ fût adepte, et se transforma après recherches erronées en Nazareto, petit village inexistant.

Jésus de Bethléem ou Jésus le nazaréen ont plus de logique. De même Joseph, d’après les écrits avait 85 ans en épousant Marie 16 ans, pour la protection de l’orpheline d’un père rabbin, parait bien jeune et vigoureux. On aura du mal à imaginer un centurion romain obéir au doigt et à l’œil à un autochtone soumis, fusse t-il roi. Cependant, l’on suit cette histoire fictive, puisqu’il n'y a eu aucun témoignage d’époque, avec curiosité sympathique.

Avec le jeune Adam Greaves-Neal (La foire aux vanités), la belle Sara Lazzaro, Vincent Walsh, Finn Ireland, Christian McKay et Agni Scott, Lois Ellington, Jane Lapotaire, Duné Medros et Rory Keenan, Sean Bean, Clive Russell, Jonathan Bailey et David Bradley, David Burke, Jacopo Alaimo et Dorotea Mercuri, Jarreth J. Merz et Gabriele Dentoni, Douglas Dean et Christopher Jones, Matt Patresi, Matteo Carlomagno et Giselda Volod, Lydia Muijen, Ioan Gunn et Isabelle Adriani.

Le film Le jeune messie, distribué par SAJE Distribution, est disponible en DVD et VOD dans les meilleurs bacs depuis le 19 mars 2020. Il est proposé en version originale anglaise sous-titrée en français, et audio français.

 

2 étoiles

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10 mars 2020 2 10 /03 /mars /2020 14:47

Un très grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir cet excellent western réalisé en 1964 par R.G. Springsteen, pour une vengeance en course poursuite à la prime au mépris du danger et des manipulations.

Alors que de nouveau colons viennent s’installer sur les terres indiennes octroyées par le gouvernement américain, Ben Blazer, grand propriétaire de ranch sans foi ni loi, massacre sans vergogne la famille Kent. Mais ses hommes de mains sont tués, lui-même grièvement blessé, voit son fils abattu par le seul survivant du massacre.par le jeune Kent Taggart. Avant de mourir, Blazer engage trois chasseurs de primes pour toucher 5 000,00$ de prime mort ou vif. Une chasse à l’homme qui se poursuit jusqu’en territoire indien avec l’indécrottable Jay Jason. Quand Ben trouve refuge chez les Stark bien mystérieux, courtisé par Consuela, quand il n’est pas indifférent à la belle Miriam.

Un classique comme on les aime. Des colons tués par colons plus cyniques pour l’exploitation des terres indiennes après génocide, qui se transforme en une chasse à l’homme en terre dangereuse des apaches en guet apens qui se complique avec une famille compromise dans une mine d’or. Et l’amour au bout, bien sûr. Sur un rythme enlevé, l’intrigue se laisse regarder avec amusement et plaisir des westerns qui n’échappent pas à la règle des méchants punis, des indiens stupides qu’on tire comme des lapins, et des femmes veules ou potiches qui syncrétise les mentalités des années soixante avant de grands bouleversement du Nouvel Hollywood et révolution culturelle.

Avec Tony Young, Dan Duryea (Winchester 73) et Dick Foran (La tombe de la momie), les belles Elsa Cárdenas et Jean Hale, Emile Meyer, David Carradine, Peter DuryeaTom Reese, Ray Teal, Claudia Barrett et Stuart Randall, Harry Carey Jr., Raven Grey Eagle, Herman Hack et William Henry, Peter Mamakos, Bill McLean et George Murdock, Sarah Selby et Arthur Space, Bob Steele, Tom Sweet et Aline Towne.

Le film 5000 $ mort ou vif, distribué par Sidonis Calysta et sa page Facebook, est disponible en DVD dans les meilleurs bacs depuis le 25 janvier 2020. Il est proposé en version originale anglaise sous-titrée français, et en audio français. Dans les suppléments, présentation du film par Patrick Brion.

3 étoiles

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5 mars 2020 4 05 /03 /mars /2020 17:29

Un grand merci à Pyramide Films pour m’avoir permis de découvrir cette dramatique réalisée en 2019 par Oliver Laxe, sur le regard et la culpabilité qui marque les esprits après un acte répréhensible .

Amador Coro a été condamné pour avoir provoqué un incendie. Lorsqu’il sort de prison, personne ne l’attend. Il retourne dans son village niché dans les montagnes de la Galice où vivent sa mère, Benedicta, et leurs trois vaches. Leurs vies s’écoulent lentement, au rythme apaisé de la nature. Jusqu’au jour où un feu vient à dévaster la région. Il n’y a pas de fumée sans feu.

Sur une ambiance lourde, où après un acte criminel et au sortir de prison, le passé se rattrape à son mauvais souvenir dans la haine et la vengeance d’un pardon manqué qui réveil les vieux démons. Avec cet incendiaire qui bien qu’ayant été puni par la justice, laisse dans les esprits et les cœurs de chaun une douleur lancinante qui se révèle à la sute d’un nouvel incendie et bien que pour rien réveille les frustrations, les peurs et la vengeance populaire. On pourrait se dire que revenir vivre sur les lieux du crime était un peu inconscient, même si l’exil aurait été une double peine et le pardon faussé.

Sur des dialogue minimalistes, sur un rythme languissant, la trame se déroule tel un thriller inquiétant et angoissant avec la musique, les images et les regards où pointe la haine indicible autant pour le fils que pour la mère dans une réaction incontrôlable. Une belle évocation de malaise.

Avec Amador Arias et Benedicta Sánchez, Inazio Brao, Nuria Sotelo et Rubén Gómez Coelho, Iván Yáñez et Luis Manuel Guerrero Sánchez, Elena Mar Fernández et David de Poso, Alvaro de Bazal et Nando Vázquez.

Le film Viendra le feu, distribué par Pyramide Films est disponible en DVD, dans les meilleurs bacs depuis le 4 février 2020. Il est proposé en version originale espagnole sous-titrée français. Dans les suppléments, Un entretien avec le réalisateur Oliver Laxe.

2 étoiles

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2 mars 2020 1 02 /03 /mars /2020 09:48

Une très belle réalisation de Géraldine Nakache (Nous York), pour une comédie dramatique sensible et subtile entre humour et émotion.

Léon Gasmi est un veuf et père aimant de deux filles Vali et Mina que tout oppose, éloignées par les épreuves de la vie. L’une est chanteuse, rêveuse et émotive. L’autre est thérapeute, distante et rationnelle. Alors qu’il doit passer une chimiothérapie, il trouve en cette occasion réunir les deux sœurs le temps d’un week-end et tenter de les réconcilier. Vali a décroché une audition à Paris et c’est Mina qui va devoir l’y emmener malgré son mépris pour la passion de sa sœur. Deux jours et une nuit mouvementés, qui doit crever l’abcès entre les jeunes femmes, entre douleurs et secrets efouis, pou mieux se retrouver.

Une belle histoire que la mort du mère mal vécue, que l’amour d’un père tente de palier, que la souffrance gardée en soit entraine dans les affres du désespoir trouve à s’exprimer par deux actrices amies et complices avec beaucoup d’émotion et de justesse. J’ai beaucoup aimé le jeu et l’ambiance dans un savant mélage d’humour et d’émotion, sans jamais en faire trop dans l’un ou l’autre extrême, sans pathos ni pesanteur. Un ton juste autant dans le jeu, dans les dialogues que dans la réalisation maîtrisée.

Avec les excellentes Leïla Bekhti (Chanson douce) et Géraldine Nakache (Les aventures de Spirou et Fantasio), Patrick Timsit (Santa & Cie), Pascale Arbillot et Célia Pilastre, Romain Francisco, Johanne Toledano et Vincent Darmuzey, Jean-Gabriel Nordmann et Serge Avedikian, Bryan Marciano, Thomas Lilti et François Favrat, Eric Pucheu, Candice Bouchet et Jenny Bellay, Lorrah Cortesi, Constance Carrelet, Eva Hoolodor, Laura Malvarosa et Ariane Carmin.

3 étoiles

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1 mars 2020 7 01 /03 /mars /2020 10:34

Une belle évocation des combattants d’une guerre beaucoup évoquée contre les effroyables islamistes de Daesh par nos alliés kurdes, dont Caroline Fourest, pour son premier long métrage s’inspire avec émotion à de faits réels rend hommage, notamment à ces combattantes venues du monde entier en brigades internationales auprès des femmes kurdes et yézédies.

Cependant que les musulmans de Daesh sèment la mort et le malheur sur les populations civiles en Syrie, Irak et Kurdistan, ainsi que des attentats meurtriers à Paris contre Charlie hebdo, Kenza et Yaël, deux jeunes françaises, parties se battre en Syrie aux côtés des forces kurdes du YPG. Sur place, elles rencontrent Zara, une rescapée Yézidie dont les femmes sont enlevées et vendues aux marchés d’esclaves sexuelle, qui a été mariée à un djihadiste français et violée dont elle s’est échappée. Les trois jeunes femmes vont s'unir et devenir de vraies sœurs d'armes, et découvrir après un entrainement militaire la dureté des combats.

Nous avons vu des milliers de reportages sur la guerre qui s’est jouée, et se tient encore plus que jamais à cette heure, dans l’ancien califat salafiste, entre différents belligérants des pays voisins de la Syrie, impliquant l’Irak et à fortiori la Turquie, l’Iran, la Russie, les États-Unis et l’Europe. Une petite guerre mondiale qui ne dit pas son nom qui à bien des égards en rappel en 1936 en Espagne. Le danger en étant la paix et la démocratie, la liberté et la tolérance, sont menacés par des nazis sous couvert de religions. Des brigades internationales ont participés à cette guerre épouvantable, dont les femmes ont donnés de leur sang et de leur vie.

Un combat d’autant plus justifié et louable que ces femmes sont les premières victimes en toute circonstance, qui hélas ne datent pas d’hier, les grecs de l’antiquité ne faisaient pas mieux, sauf que nous sommes au vingt et unième siècle. Un très beau film à l’instar Des filles au soleil d’Eva Husson, sur des portraits de combattantes émouvantes, dans un cadre magnifique du Kurdistan bien ensanglanté par quatre pays occupants et d'autres plus lointains mais tout aussi meurtriers. Caroline Fourest nous restitue avec émotion et de belles scènes de combats, le courage et l'abnégation de ces héroïnes sur un vibrant message féministe certes un peu idéalisé mais émouvant. Dans cette partie du monde, les combattantes du CCFR (Collectif des combattantes et combattants francophones du Rojava -Fédération démocratique du nord de la Syrie), mènent la guerre contre Daesh et tous les nationalismes qui occupent le Kurdistan par toutes les violences sur les populations civiles kurdes, yézédies et arabes.

Nos alliés contre les terroristes des attentats contre Charlie hebdo, au Bataclan, à Nice et tous les meurtres en France et dans le monde, contre nos démocraties, nos libertés de pensées et de vivre, que nous avons lâchées et trahies. Or, Daesh n’est pas mort, le combat n’est pas terminé, et c’est la mort du peuple kurde que nous endossons en laissant mais libres aux turcs et tous les suppôts de Satan de la région. Ainsi, sont-ils sans cesse trahis par les américains, l’Europe et en particulier la France si proche des kurdes. Si le film n’a pas la prétention de restituer l’historique des factions, il rend hommage à toutes ces femmes courageuses et héroïques qui se sont engagées dans la lutte contre les islamistes et pour la cause kurde, avec un message féministe. Elles combattent encore et plus que jamais à l’heure qu’il est où les turcs et les russo-syriens ont chassés des centaines de milliers de populations civiles sur les routes et les bombardements. Et dire que chez nous, des voix veulent rapatrier tous les prisonniers djihadistes.

Avec les excellentes Dilan Gwyn (Dracula untold), Amira Casar (Saint Laurent) et Camélia Jordana (Le brio), Maya Sansa (Les femmes de l'ombre), Esther Garre (L’astragale) et Nanna Blondell, Korkmaz Arslan, Noush Skaugen et Mark Ryder, Youssef Douazou, Greig Abbraham et Darina Al Joundi, Zakaria Atifi, Abdelaziz Boujaada et Roda Canioglu, Filippo Crine, Mohamed El Habib Ahamdane et Pascal Greggory, Abdelmoula Hadif et Roj Hajo, Shaniaz Hama Ali, Aya Ibrahim Krdi et Laetitia Loreni, Oussama Oussous, Mouafaq Rushdie et Youssef Soummer.

3 étoiles

 

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29 février 2020 6 29 /02 /février /2020 13:40

Un grand merci à Gaumont pour m’avoir permis de découvrir cette comédie romantique réalisée en 1988 par Claude Pinoteau, pour une projection générationnelle de la jeunesse entamée ave La boum et l’adolescente Vic.

Valentine, étudiante, prépare l’agrégation de Lettres et n’a guère le temps de songer à l’amour. Le temps d’un soir, elle rencontre Edouard, musicien nocturne, qui s’accroche à elle. Les emplois du temps difficilement conciliables finissent par séparer le couple. Mais Valentine est maintenant très amoureuse et le jour de l’agreg, sous le couvert d’un exposé sur Molière, elle lui adresse un message d’amour.

Une intrigue qui se situe quelques années après la Boum et l’éveil à l’amour et à la sexualité sans reprendre vraiment le personnage de Vic, pour relater avec cette Valentine une vision d’une sexualité libre et d’un amour plus adulte dans l’espérance du grand amour.

Dans un style entre Claude Lelouch, et Claude Autant-Lara, la réalisation s’attarde, après un coup d’un soir, aux sentiments amoureux de deux univers inconciliables, pour se terminer par une déclaration d’amour épique et idéalisé de la jeune femme qui convaincra difficilement de la pérennité de cette relation, mais trouve dans la déclaration un accent d’idéalisme de l’amour sincère. Chaque génération à son icône de beauté telles les Brigitte Bardot et Isabelle Adjani, Sophie Marceau en a été le relay de charme et de superbe qui est mise en exergue pour illuminer cette réalisation quelque peu désuet fleur bleue. Un film d’époque, en plein dans les années sida, qui nous replonge dans un quotidien absent des Internet aux réseaux sociaux et des téléphones portables 4G, au point d’être surpris par les cabines téléphoniques à pièces de nos grands-parents… pourtant d’hier.

Avec Sophie Marceau (Mme Mills, une voisine si parfaite), Vincent Lindon (L'apparition) et Élisabeth Vitali (La belle époque), Jean-Claude Leguay, Elena Pompei, Roberto Attias, Brigitte Chamarande et Christian Pereira, Beppe Chierici, Nathalie Mann, Anne Macina et Janine Souchon, Virginie Demians, Hugues Leforestier  et Jacqueline Noëlle, Marc-André Brunet et Isabelle Caubère.

Le film L’étudiante, issu de la Collection : Gaumont découverte Blu-ray distribué par Gaumont, est disponible en DVD et Blu-ray dans les meilleurs bacs depuis le 26 février 2020. Dans les suppléments, un entretien avec la scénariste Danielle Thompson, et un entretien avec Vincent Lindon.

2 étoiles

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29 février 2020 6 29 /02 /février /2020 09:53

Un grand merci à Carlotta pour m’avoir permis de découvrir ce film issu du coffret sur le merveilleux ciénaste japonais Yasujirō Ozu, pour ce film  réalisé en 1956, sur un panel de 20 films retraçant son œuvre de  1931 et 1962, du muet au parlant, du noir et blanc à la couleur dont 10 restauré en 2K et 4K.

A Tokyo, l'employé de bureau Shoji Sugiyama se prépare à partir travailler avec l'aide de sa femme, Masako. Leur seul enfant est mort quelques années auparavant. Au cours d'une sortie avec ses amis et collègues, Shoji passe du temps avec une secrétaire, Kaneko, surnommée "Poisson rouge" pour ses grands yeux. Peu de temps après, ils ont une relation éphémère. Mais Masako soupçonne cette liaison et décide de quitter le domicile conjugal. Shoji, accepte l'offre d'un poste de son entreprise située dans les montagnes, et part pour trois ans. Bientôt sa femme le rejoint.

Encore une belle intrigue sur la difficulté du couple et l’adultère, faute douloureuse qui trouve une réflexion et le pardon, ou du moins une excuse. J’ai beaucoup aimé ce regard émouvant, cette contrition sur un accident qui revêtait déjà le caractère difficile de la monogamie et de la fidélité sur toute une vie quand bien même l’amour est l’union moteur du couple. Ainsi, Ozu développe son récit sur un sujet sensible que toute union est confronté un jour et sur les ressentiments, la remise en cause et les réflexions pour sortir d’un tel dilemme. Toujours cette même lanscinante réalisation avec ses cadrages, ses expressions et cette mise en scène fabuleuse qui a la marque d’Ozu en plus de son regard doux amer, sans jugement ni parti pris sur la vie amoureuse, sur la relation de couple dans une société japonaise toujours entre traduition séculaire et modernité et la place et les sentiments de la femme.

Avec les excellents Ryō Ikebe, Chikage Awashima et Keiko Kishi, Daisuke Katō, Kuniko Miyake et Chishu Ryu, Haruko Sugimura, Takako Fujino et Teiji Takahashi, Sō Yamamura, Kumeko Urabe et Eijirō Tōno, Masami Taura et Kuniko Miyake, Kōji Mitsui, Fujio Suga, Haruo Tanaka et Chieko Nakakita.

Kagamijishi - La danse du lion - Kikugorō no kagamijishi - 菊五郎の鏡獅子, est un documentaire réalisé en 1936, sur le Shunkyo Koshishishishi, une des dix huit nouvelles danses de Kabuki de Fukuchi Sakura Chisaku du théâtre Kabuki. Ozu s’intéressait au renouveau du genre japonais. Produit en tant que film de promotion internationale de la culture japonaise. Ozu filmait la scène au théâtre de Tokyo

Ce film est issu du très beau coffret Ozu en 20 films – Pack qui comprend notamment Le fils unique, Printemps tardif, Été précoce, Crépuscule à Tokyo, Le goût du riz au thé vert, Voyage à Tokyo, Printemps précoce, Fleurs d'équinoxe, Boujour, Fin d'automne et Le goût du saké.

Le film Printemps précoce du pack Ozu en 20 films, distribué par Carlotta, est disponible dans les meilleurs bacs depuis le 6 novembre 2019 en DVD et Blu-ray. Il est proposé en version originale sous-titrée français. Dans les suppléments, Conversations sur Ozu, 90 ans après sa naissance, rétrospective.

3 étoiles

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