Un très grand merci à Showshank Films et à L’agence Cartel pour m’avoir permis de redécouvrir ce téléfilm réalisé en 1975 par Sutton Roley, pour un thriller diabolique qui a tant marqué toute une génération, dans une qualité entièrement restaurée, pour des frissons garantis.
A la suite d’un appel de détresse d’un voilier en perdition, un hélicoptère des gardes de côte avec à son bord J. Haig et Pagnolini se rendent en mission. Deux cadavres sont repérés. Haig se rend à bord, trouve un autre mort et une survivante, la belle Eva. Suite à un incident technique inattendu, l’hélicoptère est obligé de rentrer à la base et laisse les deux infortunés passer la nuit en plein milieu du triangle des Bermudes surnommé le triangle du diable, à la suite d’étranges disparitions. La jeune femme raconte le calvaire qui a conduit à la mort surnaturelle de l’équipage. Haig lui démontre toutes les causes logiques des décès purement accidentelles.
Pour l’avoir vu comme des millions de téléspectateurs le fameux dimanche 4 février 1979 à 18h30 sur TF1, j’en avais été fortement marqué. De le revoir 37 ans plus tard, c’est avec autant de plaisir et du même frisson final. La décennie des 70’ a en effet été marquée par la surabondance de films, livres, reportages et magazines sur le fameux triangle des Bermudes, où tout a été raconté, extrapolé et inventé jusqu’à plus soif pour disparaitre du jour au lendemain. Des chasseurs
de l’armée avaient été portés disparus après guerre des suites de panne d’essence en confondant les iles du triangle. Drame qui s’était transformé en une histoire surnaturelle, avec des navires engloutis par centaines, des milliers de morts imaginaires jamais retrouvés, dont romanciers ont mis en cause des extraterrestres, des remontés de gaz sous marin, et le diable… Le téléfilm m’avait marqué de par son originalité, et le fameux
sourire démoniaque de Doug McClure ainsi effrayant. la démonstration cartésienne et logique d’Haig pour expliquer les morts accidentelles en pleine tempête, est qui pourtant contredite de belle manière par un revirement magnifique de la véritable cause démoniaque qui glaçait les sangs. Je me suis donc encore beaucoup amusé avec cette histoire, qui tire sa force par un récit efficace dans une réalisation vive et alerte, nous ballotant entre l’humour de ce don Juan face à son acolyte plus sérieux, et le drame
qui se joue dans un huis clos de l’embarcation en perdition et des morts mystérieux. Ainsi, perdu dans une mer calme au ciel bleu devenant brutalement une terrible tempête se joue un drame sans fin. La restauration du film apporte en plus une qualité tant visuelle que du ressenti des émotions et du plaisir.
Avec la délicieuse Kim Novak aussi troublante qu’inquiétante, face à l’excellent Doug McClure (Torpilles sous l’Atlantique) marquant et Alejandro Rey (L'évadé), Ed Lauter (Les aventures de Rocketeer) et Jim Davis (L'ultime chevauchée), ainsi que Michael Conrad, Titos Vandis (L'exorciste) et Zitto Kazann, Peter Bourne et Hank Stohl, Tom Dever et Trent Dolan.
Le triangle du diable, de Sutton Roley, distribué par Showshank Films, est disponible en dvd dans les meilleurs bacs depuis le 18 octobre 2016. Il est proposé en version originale anglaise sous-titrée français, et en version française. Dans les suppléments, Le mystère de la diffusion du Triangle du Diable, Jérôme Wybon, auteur de l’ouvrage Nos années temps X, relate l’impact qu’à eu la diffusion qui a tant marqué les spectateurs. un comparatif avant et après restauration du film, et le générique d'époque.