A l’occasion d’un article lors d’une exposition sur Kevin Carter, l’un des photographes du Bang bang club - Bang-Bang était le nom que les habitants des townships utilisaient pour parler de la violence perpétrée au sein de leurs propres communautés- j’ai été attiré par l’enquête menée et le rétablissement de la vérité sur certaines idées peu amènes qui avaient été dites sur son compte. En effet, le film relate la création et les activités professionnelles de quatre photographes reporters de presse,
véritables baroudeurs, affrontant tous les dangers pour informer par l’image. Métier d’autant plus difficile dans l’Afrique du sud de fin d’apartheid, ou les deux camps ne se font pas de cadeaux. Mais aussi où le danger vient de part et d’autre, car la vérité n’est jamais bonne à révéler. Les exactions violentes et meurtrières commises par la police blanche de Prétoria, font face à celles toutes aussi odieuses du côté de l’ANC. Kevin Carter, Greg Marinovich, Ken Oosterbroek et João Silva, s’ils assurent consciencieusement leur passion, c’est au détriment de leur vie de famille,
de leurs ressentis difficiles et de la mort. Ainsi Oosterbroek sera assassiné par la police d’Etat, quant son camarade Marinovich sera grièvement blessé le 18 avril 1994. Carter se suicidera le 27 juillet de la même année, quant enfin Silva marchera sur une mine à Kandahar, et perdra ses deux jambes le 23 octobre 2010.
Et Kevin Carter dans cette expo ? Suite à une photo choc, d’un enfant et d’un vautour prise au Soudan en 1993 lors d'une famine, il avait gagné le Pulitzer en 1994. Beaucoup se demandèrent pourquoi il n'avait pas aidé l'enfant. L’enquête d'Alberto Rojas lui a rendu justice, car il l’avait bien aidé, et l’enfant est mort quatorze ans plus tard.
Greg Marinovich avait lui aussi gagné le Pulitzer en 1991 pour sa photo sur le meurtre de Lindsaye Tshabalala.
Le film est très prenant, nous mettant au cœur des événements, de la violence, des dangers et de la mort dont les reporters paient un lourd tribut chaque année.
Le casting est riche avec les excellents Ryan Phillippe (Dark world) et Taylor Kitsch (Savages), Neels Van Jaarsveld (Goodbye Bafana) et Frank Rautenbach, sans oublier ma belle Malin Akerman (12 heures) ou encore la non moins jolie Nina Milner, qui apportent beaucoup d'émotion.