Avec l’affiche et le classement en film d’horreur, je suis allé le voir à reculons, tant j’appréhendais le gore bien dégeu. Mais bien m’en a pris car c’est un des meilleurs films de l’année ! Barry Levinson qui est le réalisateur de Rain Man ou Good Morning, Vietnam, est donc une pointure à ne pas négliger. De fait, à la suite d’un documentaire sur la détérioration de la flore sous-marine de la baie de Chesapeake, il avait été sidéré que les médias et les écologistes de tous poils n’aient pas réagit à cette catastrophe. Aussi, prenant cette terrible histoire de pollution industrielle à bras le corps, en a-t-il fait un docu-fiction d’anticipation, sous forme de reportage post événementiel.
Une jeune journaliste, ayant suivi heure après heure avec son cameramen, nous raconte les terribles événements survenus trois ans plus tôt. Son témoignage est illustré de ses interventions, complété par tous les autres supports vidéos et sonores de diverses sources. Caméscopes, portables, vidéos embarquées dans les véhicules de polices, banques ou halls d’hôtels… Souvent sous forme de found footage intelligeamment dosés, nous assistons en direct à la fête nationale du 4 juillet dans une petite bourgade, qui de festive va lentement mais sûrement devenir un véritable cauchemar. Pris de maux violents, d’éruptions cutanées, une puis dix, soixante personnes et plus au fil des heures, de tous âges, vont se trouver malades par une épidémie virale inconnue et mortelle. L’angoisse nous prend très vite, sans jamais nous relâcher tant la tention est très forte et nous concerne tous. Apparemment, une pollution chimique de producteurs de poulets aux produits de croissance intense pour un rendement plus rapide dans une économie de marché et de rentabilité toujours plus massive, plus rapide au détriment de la vie animale et de la notre. De fait, un danger mortel guette les fonds de la baie, prenant une ampleur de catastrophe pandémique. Ainsi, la ville en liesse est rapidement plongée dans l’horreur. L’enquête est magistralement menée, évoquant les différentes responsabilités politiques et économiques, qui finalement, nous pendent au nez. J’ai tout simplement été effrayé, et plus encore depuis. Je n’arrive plus à manger de poisson, déjà que la viande laisse à désirer depuis quelque temps avec les abatages irrespectueux et le hallal qui s’impose, et détestant les salades et fruits, je vais finir par mourir de faim… Film magistrale donc, par son sujet, son traitement et ses interprétations.
Kether Donohue au très joli visage, est excellente, et stupéfiante de conviction. Kristen Connolly, comme Christopher Denham (Argo) ou Nansi Aluka et Frank Deal (Jason Bourne : l'héritage) participent à l’angoisse et l’horreur de l’ambiance.