Je ne suis pas surpris que ce premier film de George Lucas ait été un bide retentissant à sa sortie en 1971. Quelque peu avant-gardiste, avec forces critiques de la société, de l’arrivée de l’informatique et de la psychanalyse sans oublier la spiritualité, il développe de nombreux thèmes que l’on retrouvera dans son œuvre, dont Star wars. Donc, dans une société souterraine, archi contrôlée, super fliquée par des caméras et policiers robots et où la délation est encouragée, un jeune couple amoureux se trouve en illégalité condamnable de mort pour relations sexuelles, comme de vouloir d’une autre vie que celle lobotomisée qui leur est imposée. Procès, mise à mort ou internement est leur condamnation. Il y a une certaine même vision développée par Michael Anderson avec son L'âge de cristal en 1976 que j’avais beaucoup aimé. Celui-ci est plus hermétique, plus froid, et trop long. A l’origine, il s’agissait d’un court métrage, et ça se sent par un étirement de scènes qui souvent n’en méritent pas tant. Cependant, avec le recul, j’ai bien aimé l’ambiance et les relations entre les protagonistes. Il y règne une ambiance particulière, insane et crispante que la dernière image peine à rassurer. C’est superbement réalisé mais surtout un jeu d’acteur solide, aux réactions émouvantes parfois, angoissantes toujours.
Robert Duvall (La servante écarlate) était excellent de profondeur de folie et de volonté. La très jolie Maggie McOmie, saluée pour avoir osé raser son crane, malgré son talent n’a hélas pas poursuivit sa carrière d’actrice, alors qu’elle est bouleversante et talentueuse. Donald Pleasence (Soldier blue) est encore superbe de force et de persuasion. De même que les autres interprètes tels Don Pedro Colley et Ian Wolfe, Marshall Efron ou la jolie Irene Cagen, apportent toute la crédibilité d’ensemble nécessaire à une telle aventure.