Tip top

J’ignore ce qu’il faut comprendre d’une telle démarche dans le financement et la réalisation d’un navet aussi incroyablement démentiel. Blanchiment d’argent ? En tout cas, sur une histoire sans queue ni tête, impitoyablement mal filmé, mal cadré, et des longueurs à n’en plus finir, j’ai eu du mal à aller jusqu’au bout, avouant m’endormir par à coup, et finalement jeter l’éponge pour quitter la salle honteusement peu avant la fin, non pour ma désertion mais pour avoir été voir ça. Lille est une magnifique ville qui n’en sort pas grandi par la glauque attitude ambiante. Je ne pense pas d’ailleurs qu’il y est une quelconque idée dans ce truc qui ressemble à une réflexion, ou tentative de démonstration de quelque chose de particulier. Un indic est retrouvé assassiné, sans doute lâché par un flic, et deux bœufs carotte sont chargés de faire une enquête. Une déplacardisée, atteinte de voyeurisme pathologique, et sa supérieure atteinte d’un égo surdimensionné. Le duo étant un assemblage censé déclencher des situations comiques qui ne génèrent que de l’ennuie profond. La réalisation est assez statique, sans que l’on sache ce qu’il y a à regarder dans la longueur des séquences, des fois qu’il faille retenir un détail déterminant pour la suite de ce qui semble être une histoire.

Etonnamment, je n’ai même pas trouvé que ce pouvait être mal interprété. Ainsi, alors qu’Isabelle Huppert (La religieuse) est ce que je considère comme une des plus mauvais actrices du cinéma français, tout autant de Sandrine Kiberlain (Rue Mandar) m’ont surpris par un jeu certes lénifiant, mais savamment bien dosé et qui passe très bien. Sans doute sont elles suffisamment mauvaises pour être bonnes dans un navet. A l’inverse, François Damiens (Gare du Nord) que j’aime beaucoup, est très mauvais et décevant. Pour les autres, comme Karole Rocher (Les Neiges du Kilimandjaro) qui est vraiment pas mal, Aymen Saïdi (Paulette) et Saida Bekkouche (De l'huile sur le feu) tirent leur épingle du jeu de massacre.