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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 16:02

Très bon film de Dalia Hager et Vidi Bilu, dont l’ironie du titre nous laisse bien présagé du contraire et ne nous laisse pas indifférent par son histoire, ses personnages et ses messages. Comme tout citoyen israélien, hommes et femmes doivent obligatoirement faire leur service militaire, surtout dans une société un état de guerre permanente. La place de l’armée est importante, étant une passerelle vers une vie professionnelle élevée pour les hommes et leur assise dans la famille, quant la femme, malgré sa participation active est laissée pour compte par le machisme ambiant. Nous suivons donc un groupe de jeunes filles, et plus particulièrement deux fraichement arrivées. Elles ont pour but de patrouiller dans les rues et les bus, et de noter les identités de tous les palestiniens qu’elles croisent, ou des fouilles au corps de toutes les palestiniennes qui entrent ou sortent de Jérusalem. C’est véritablement choquant tant par les procédés, que par l’aspect humiliant et dégradant que ces actes nous rappellent durement ceux d’un monde totalitaire. Certes, il s’agit avant tout de sécurité pour lutter contre le terrorisme qui ne manque pas l’occasion de frapper. Mais c’est un cercle vicieux depuis 1948, dont le « jeu » violent de la répression face à l’agression qui répond à tant de ségrégation, d’expropriation dont le problème tarde à trouver une solution équitable pour tous, et n’en fini plus d’attiser les haines et engendre cette violence sans fin. Dans ce groupe de jeunettes tout juste sorties de l’adolescence, où les esprits sont plus à la camaraderie, aux flirts de leur âge, il leur est bien difficile d’accomplir ces tâches souvent révoltantes. Certaines exécutent leurs missions avec sérieux et sans scrupules, quant pour d’autres, c’est au dessus de leurs valeurs morales et de sens du respect, et se révoltent. C’est du coup l’occasion de nouer des amitiés très fortes entre ces jeunes filles dans ces conditions difficiles. J’ai beaucoup aimé la réalisation et les différents profils de personnages, à l’image de la société. Ce qui est magnifiquement intriguant, c’est le regard neutre et terriblement humaniste de la caméra, sans parti pris qui nous laisse notre libre arbitre face aux nombreuses descriptions qui souvent posent de graves problèmes de conscience. En effet, le racisme -contre les arabes- y est démontré avec beaucoup de subtilité et de violence, que de tendresse et de tristesse.

Naama Schendar est merveilleusement belle, et terriblement émouvante, sans doute que d’avoir fait son service avec beaucoup de douleur dans ce même quartier lui a-t-il rappelé des souvenirs avec d’autant plus d’authenticité pour son personnage. Quant à Smadar Sayar, elle est tout autant bouleversante et particulièrement marquante. Il en va de même pour Irit Suki en parfaite officier partagée entre devoirs militaire et ressentis féminines. Les parents, Katia Zimbris (Or - Mon trésor) et Ami Weinberg (Miral) sont excellents et criants de vérité. J’ai beaucoup aimé également les jeunes femmes Lana Ettinger, Anna Stephan et Shiran Fresco, entre autres parmi toutes, avec chacune un profil bien choisi.

3 étoiles

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