Etrangeté inhabituelle qui m’a agréablement surpris en me prenant à contrepied. L’histoire est conçue comme un film épouvante-horreur dans laquelle j’étais constamment sur mes gardes sur qui allait tuer qui et comment, en appréhendant le gore bien sale. Et de fait si l’ambiance est ainsi posée, le suspens nous entraine dans une toute autre direction qui nous manipule vers la folie floue. Le procédé m’a fait penser à El campo que j’avais beaucoup apprécié. Une jeune fille rejoint sa cousine et ses amis au fin fond du Chili pour d’obscures raisons. Un groupe assez cons dans l’ensemble, au point de se demander s’il n’y a pas complot de leur part, ou de vieilles haines rancunières rentrées, et plus particulièrement l’un deux. Du moins, c’est ce que semble vouloir nous orienter la vision de la narration. En effet, la jeune fille semble avoir des difficultés relationnelles, sujette à un manque de sommeil, à une dépression et des angoisses, des frustrations sexuelles et peurs irraisonnées sont des symptômes qui la hantent et la perturbent. D’autant que le jeune Brink est un parfait exemple du connard abruti moyen qui accentue le malaise. La cousine n’est pas mieux, avec sa désinvolture et ses propres soucis. Tout tend à nous démontrer une folie dont la vision de la caméra semblerait celle de la fille, dont on ne sait finalement rien. A-t-elle vécue un traumatisme auparavant l’ayant plongée dans cet état, qui n’a pas l’air ancien, pour avoir rejoint ce groupe en dernière minute et que personne ne prenne conscience de ses réactions ? Je me suis laissé emporter par l’ambiance surréaliste et angoissante, avec beaucoup de curiosité et de plaisir, sauf sur la fin, quelque peu gâché avec cette histoire de désenvoutement vaudou qui tourne mal pour se terminer sur une fin en queue de poisson. D’autant que le casting est lumineux. Ainsi, j’aime beaucoup Juno Temple (The dark knight rises) qui est vraiment époustouflante de talent, de charme et de beauté, et nous prend aux tripes, quant la belle Emily Browning (Sleeping beauty) est stupéfiante et magnifique. De même que Michael Cera (Scott Pilgrim) adopte un personnage à la hauteur de la détestation que j’éprouve à son égard, maîtrisant parfaitement son odieux personnage. La très jolie Catalina Sandino Moreno (Maria, pleine de grâce) et Agustín Silva ferment la nasse à rendre claustro avec conviction et détermination.