Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 10:15

Certes, avec le recul sur une époque d’après apartheid américaine, l'anti racisme à ce point semble tellement cliché et inversement extrême tant le discours va à contresens de l’effet souhaité.

En effet, dans cette petit ville du Texas, où un meurtre vient d’être commis sur un riche industriel yankee, quoi de plus logique que d’arrêter le premier noir qui passe sous la main, surtout qu’il n’est pas du coin ? Malchance, c’est un super flic, vite lavé de tout soupçon, libéré mais mobilisé pour contribuer à l’enquête.

L’histoire nous la connaissons tous pour l’avoir vu de nombreuses fois. Inspiré du roman In the heat of the night de John Ball. Deux suites seront données à ce film avec suites, Appelez-moi Monsieur Tibbs !, et L'organisation. Une série télé a été également produite.

Il n’empêche que j’ai eu le même plaisir à le revoir, et le même ressenti de ratage par ses excès. Sans nuance aucune, d’un côté nous avons tous les texans racistes et stupides limite dégénérés consanguins, sauf la femme du yankee décédé. Et de l’autre, un beau grand black, costume cravate, imbu de lui-même et méprisant, tellement bien sur lui qu’il en fait un peu trop bien « blanchi » à l’image de ce que d’antiracistes verraient dans l’idéal de l’affranchi bien intégré dans la société wasp. Ça sonne sûrement affreux, mais c’est l’impression qui est donnée par les réalisateurs et scénaristes. Je pense à cette terrible scène violente de la gifle du propriétaire terrien sur le policier noir qui la lui rend aussi virulente, et qui n’était pas dans le roman. D’autant plus inattendue, car demandé par Sidney Poitier, qui si elle se comprend, n’en met les deux protagonistes que sur le même pied d’égalité de barbarie, et fausse le discours des Droits civiques, et la violence Sidney s’y entendait bien dans sa vie conjugale. Une dualité sans concession, qui trouve sa limite finale, où en définitive se rétabli un équilibre avec le flic local qui réagit le plus intelligemment de tous. Alors sans doute qu’il ne faut voir qu’un thriller policier, mais pas aussi innocent que ça, avec différents thèmes abordés, comme le racisme donc, toujours bon à dénoncer, mais aussi les haines Nord/Sud, la sexualité et le machisme et l’avortement. Thèmes sensibles en ces années soixante violentes, où un Président à été assassiné, de même qu’un leader anti apartheid charismatique.

Alors sans doute qu’il ne faut voir qu’un thriller policier, sur une excellente réalisation de Norman Jewison, mais qui n'est pas aussi innocent que ça, avec différents thèmes abordés, comme le racisme donc, toujours bon à dénoncer, mais aussi les haines Nord/Sud, la sexualité et le machisme, et l’avortement. Thèmes sensibles en ces années soixante violentes, où un Président à été assassiné, de même qu’un leader anti apartheid charismatique. Bon film donc, avec une mise en scène maitrisée, sans temps mort sur une enquête un peu trop rondement menée et tirée par les cheveux, mais qui marque surtout par l’excellence de ses interprètes.

Sidney Poitier (La chaine) use de son charme avec efficacité, face à un Rod Steiger, excellentissime, naviguant avec subtilité la rudesse et la sensibilité. Warren Oates avait en plus d’une gueule, un talent extraordinaire qui ont marqué tous ses rôles, une fois de plus ici. La belle Lee Grant, qui émeut par sa douleur et son engagement en plus de son charme. Larry Gates et James Patterson ou Matt Clark sont parfaits, presque trop, comme la jolie Quentin Dean.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

Compteur

Notations

Notation

Liens