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17 octobre 2024 4 17 /10 /octobre /2024 14:30

Un très grand merci à Les Mutins de Pangée pour m’avoir permis de découvrir ce documentaire, sorti en 2006, réalisé par Chris Marker, Valérie Mayoux, Jean-Pierre Thiébaud, Michel Desnois, Bruno Muel et Mario Marret, sur la paole donnée au travailleurs.

Février 1967 : Chris Marker et Mario Marret commencent le tournage de À bientôt j’espère pendant la grève dans les usines de la Rhodiacéta de Besançon. Un an plus tard, lors de la projection du film, les ouvriers exprimèrent leurs opinions, certains jugeant le film trop romantique. Chris Marker tire alors la conclusion qu’un véritable cinéma militant ne peut être en définitive que celui qui serait réalisé par les ouvriers eux-mêmes. Très vite au sein du collectif SLON se constitue un groupe de cinéastes militants qui entreprit de former ces ouvriers aux techniques cinématographiques. Les groupes Medvedkine de Besançon puis de Sochaux étaient nés.

Un très beau coffret complet sur les productions visuelles des ouvriers militants selon la méthode Medvekine. Nous retrouvons tout un historique et un narratif hors des médiats professionnels sur les conditions de travail dans les usines. Ainsi, la parole est donnée à ces salariés, ouvriers et techniciens, hommes et femmes. Ils évoquent leurs vécus avec les cadences et les horaires compliqués pour des salaires minimalistes. Cela se passant dans des régions de plus en plus sinistrées. Il est passionnant d’écouter ces ouvriers et ces ouvrières sur leurs conditions de travail et leurs vies personnelles. Les horaires, les salaires, les comportements de la hiérarchie avec des perspectives d'ascenseur social bloquées. La parole apporte aussi beaucoup sur leur vécu et leurs revendications. C’est aussi le cas des femmes et ouvrières. En plus de leur emploi difficile, elles s’occupaient du logis, du mari et des enfants et du face des propos machistes de leurs époux. un autre combat pour eles femmes en prenant la parole. Des revendications et mouvements de grève dans l’avant Mai 68, aboutiront au protocole de Grenelle. Les salariés obtiendront une augmentation de salaire, des représentations syndicales dans lres entreprises, la réduction des horaires de travail, et l'abaissement de l'âge de la retraite.

La méthode d’Alexandre Medevkine, propagandiste bolchévique, narre son procédé. Avec son train labo ciné, de villes en campagnes. Il donnait la parole aux ouvriers et aux paysans dans le cadre d’application des décisions du Politburo. Ainsi, évoque-t-il les kolkhozes sur les paysans ukrainiens, sans évoquer l’échec de la culture collectiviste, alors que l’Holodomor, se déroulant alors sous ses yeux. Pas un mot sur les cinq millions de morts, affamés par les dirigeants communistes leur volant tout leur blé afin de faire croire en la réussite de cette méthode. Surprenante cette fascination pour la révolution d’Octobre et pour Lénine. C’est oublier la prise du pouvoir par un coup d’État après les seules élections libres dans l’histoire du pays. Furent imposées les terribles lois sur la suppression de la liberté de la presse et du droit de grève. Des milliers de syndicalistes en furent assassinés.

Divers documentaires nous plonge dans une époque paraissant d’un autre temps et pourtant si proche, celui de nos parents et grands-parents. J'ai cru entendre mon grand-père, ouvrier cheminot relater les grandes grèves de 36, comme mes grands-oncles, mon père en 68… Le documentaire sur le 11 septembre 73 au Chili, donne des frissons avec un aperçu glaçant du coup d’État ^militaire et ses effroyables conséquences.

Le coffret nous offre donc trois contenus complets à large spectre des mots et ressentis de salariés·iées d’hier comme d’aujourd’hui.

DVD 1 : Groupe Medvedkine de Besançon

- À bientôt j’espère (Chris Marker et Mario Marret - 1967-1968).

- La charnière (son seul - 1968)

- Classe de lutte (1968).

- Rhodia 4/8 (1969)- Nouvelle société 5 "Kelton" (1969).

- Nouvelle société 6 "Biscuiterie Buhler" (1969).

- Nouvelle société 7 "Augé découpage" (1970).

- Le traîneau-échelle (Jean-Pierre Thiébaud - 1971).

- Lettre à mon ami Pol Cèbe (Michel Desnois, 1971).

 

DVD 2 : Groupe Medvedkine de Sochaux

- Sochaux, 11 juin 1968 (1970).

- Les trois quarts de la vie (1971).

- Week-end à Sochaux (1971 - 1972).

- Avec le sang des autres (Bruno Muel, 1974).

 

- DVD 3 : Groupe Medvedkine de Sochaux (suite) et compléments.

- Septembre chilien (Bruno Muel et Théo Robichet, 1973).

- Le train en marche (Chris Marker, 1971)

- Manuela (CCPPO, 1968).

Le documentaire Les groupes Medvedkine 1967-1974, distribué par Les Mutins de Pangée, est toujours disponible dans les meilleurs bacs et en ligne depuis le 8 février 2006. 3 DVD + 1 libres de 170 pages. Il est proposé en version originale anglaise sous-titrée français.

3 étoiles

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19 septembre 2024 4 19 /09 /septembre /2024 08:57

Un très grand merci à Les Mutins de Pangée pour m’avoir permis de découvrir ce documentaire, sorti en 2009, réalisé par Nicolas Rossier et David Ridgen, sur un combat entre deux intellectuels israélites américains.

Disciple de Noam Chomsky et brillant universitaire, Norman Finkelstein est spécialiste du conflit israélo-palestinien. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages traduits dans le monde entier dont « L’Industrie de l’Holocauste » (2000) et « Mythes et réalité du conflit israélo-palestinien » (2007). Mais, la liberté de ton de Finkelstein dérange, elle lui a valu en 2007 d’être licencié de l’Université DePaul (Chicago) et d’être taxé de « juif antisémite » par des membres de lobbyies pro-israéliens américains à la tête de Alan M. Dershowitz. D’autres historiens américains qui travaillent sur le même sujet ont eu à subir des pressions similaires. Les réalisateurs d’American Radical, Nicolas Rossier et David Ridgen, ont décidé d’aller au-delà des polémiques. Ils ont suivi Normal Finkelstein aux Etats-Unis, au Canada, en Italie, au Japon, au Liban, lors de conférences qu’il donnait ou de colloques auxquels il participait. Partout, son analyse critique sur la stratégie des Etats-Unis au Moyen-Orient et sur le conflit israélo-palestinien suscite le débat autour des usages politiques de l’histoire et de la mémoire.

Dans le contexte actuel en Palestine, entre l’effroyable pogrom du 7 octobre 2023, suivi par l’’horrible répression aux milliers de civils déplacés et des massacres par l’armée israélienne dans une politique de nettoyage ethnique, c’est tout le combat de survit des palestiniens et d’intolérances d’extrémistes de chaque bord qui  se retrouvent dans la guerre intellectuelle entre le radical extrémiste juif américain Dershowitz et l’analyste radical juif américain Finkelstein, que ce documentaire d’il y a quinze ans révélait ce qui arrive aujourd’hui, et pire demain. Yoav Shamir, dans Defamation, sorti la même année en 2009, apportait aussi un éclairage saisissant d’une partie de la société autarcique israélienne vivant en vase clos sur lui-même dans une secte aux mains des juifs orthodoxes radicaux sectaires, quand Jocelyne Saab, évoquait les souffrances des populations palestiniennes civiles aux mains d’extrémistes islamistes.

Sur le terrain, deux réalités, deux souffrances, deux absolutismes religieux qu’il faudra bien un jour y mettre fin en deux États distincts libres et indépendants si c’est encore possible de part la dislocation territoriale et les colonies grandissantes sur les trois éclats palestiniens. C’est tout le sens du discours de Norman Finkelstein face à une puissance de sa communauté de part ses prises de positions pro-palestiniennes anti-israéliennes,  jusqu’à des campagnes et des pressions intolérables de censures pour l’empêcher d’enseigner et de s’exprimer.

N’étant pas issu des deux communautés ni un spécialiste et encore moins un intellectuel, il m’est parfois difficile à discerner les enjeux et positions, que l’horreur de la Shoah fait honte des propos antisémites entendus en France ces dernières élections face à une politique insoutenable d’un gouvernement israélien. Un documentaire passionnant, notamment les entretiens de 2011 avec Dominique Vidal, nous éclairant sur les tenants et les aboutissants d’intérêts dans le conflit intellectuel aux répercutions sur le terrain et sur la vie de millions d’habitants. Avec l’actualité dramatique depuis un an, les positions de Norman Finkelstein prises  cette année face à ce nouveau drame aux conséquences incommensurables, ont de nouveau heurté avec son soutien aux manifestants à l’université de Colombia est révélateur du malaise ambiant dans un antisémitisme aux mots lourds de sens. Lorsqu’il parle de génocide palestinien, lui, issu de parents ayant survécus à la Shoah, cela raisonne difficilement. À ce que l’on sache, il n’ y a pas de trains emmenant des palestiniens dans des camps avec des chambres à gaz et four crématoire dans une politique israélienne délibérée d’extermination. Le terme de massacres de civils est suffisamment atroce.

Avec Musa Abu-Hashhash, Nidal Barham, Noam Chomsky, Alan M. Dershowitz, Norman Finkelstein, Richard Finkelstein.

Le documentaire American radical : les procès de Norman Finkelstein, distribué par Les Mutins de Pangée, est toujours disponible dans les meilleurs bacs et en ligne depuis le 16 juillet 2012. Il est proposé en version originale anglaise sous-titrée français. Dans les suppléments, Entreiens avec Dominique Vidal : L’industrie de l’Holocauste, La campagne Boycott Désinvestissement Sanctions, Diffamation, Extras : He’s a Bum, Being Jewish.

3 étoiles

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5 septembre 2024 4 05 /09 /septembre /2024 15:48

Un très grand merci à Les Mutins de Pangée pour m’avoir permis de découvrir ce passionnant documentaire, sorti en 2013, réalisé par Olivier Azam, Bernard Semerjian et André Minvielle, à la découverte ou immersion dans un monde original.

Un livre interactif et débordant réunissant cinq ans de coopération artistique et amicale entre André Minvielle, l’association Les Chaudrons et la coopérative Les Mutins de Pangée, autour d’un instrument unique : la main-vieille à roue, une pendule à images et sons et bien plus encore ! Des films, de la musique, des mots, des dessins ! Un désir collectif de curiosité pour un monde sensible, burlesque et poétique où il reste encore des âmes en quête d’émerveillement. L’enfance de l’art.

Un magnifique et passionnant livre de 136 pages et 2 DVD sur un artiste d’exception, faisant feu de tout bois dans le chant, la poésie et les percussions diverses, entre paroles bruitages, et onomatopées, en français et en occitan, avec ses instruments à musiques unique en son genre sur la base de sa vielle à roue pour du hopisme fabuleux. Dans un mélange de genres musicaux, mélange entre scat, blues et rap, il nous offre un univers sonore original emprunt d’influences pour les fusionner. Homme engagé, avec sa fille Juliette, il nous transporte dans un monde insondable de bonheur, de recherches avec charme, conviction et humour pour un univers bien loin de ce qui nous assomment sur les ondes. Bien que différent dans l’univers et la rythmique, il y a un côté de François Hadji-Lazaro dans la passion du son et du texte.

Passant du français au béarnais, la magie opère avec les vocalises pour nous entrainer dans un monde hors des normes, hors des conventions pour des sonorités et des rythmiques illusttrants ses propos et discours. On le découvre sur scène face à son public comme dans es coulisses avec sa fille et ses amis. De nombreux portraits et entretiens révèle un personnage attachant, les pieds sur terre, avec ses engagements et prises de positions, parfois des contradictions, comme son art pleine de percussions, pleine de fracas et de fureurs, de poésie et de tendresse. Une plongée dans un univers que l’on partage ou non, que l’on découvre ou approfondis, c’est un vrai bol d’air frais musical. L'occasion de découvrir également d'autres artistes hopistes.

Avec André Minvielle et Maguy Marin, Juliette Minvielle et Bernard Lubat, Marina Jolivet et Olivier Azam.

Le documentaire André Minvielle Hop ! À choper sans achopper, distribué par Les Mutins de Pangée, est toujours disponible dans les meilleurs bacs et en ligne depuis le 16 juillet 2024. Le livre DVD est composé d’un long métrage, André Minvielle, l’homme à la manivelle et de courts-métrages, Les Chaudrons, En suivant Minvielle (aufe ze ricorde), Portraits à la main-vielle à roue, série de portraits et autoportraits et N’autre histoire.

3 étoiles

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18 août 2024 7 18 /08 /août /2024 08:09

Un grand merci à Epicentre films et Arcadès pour m’avoir permis de découvrir ce documentaire sorti en 2022, réalisé par Ana Sofia Fonseca, pour une plongée dans la vie de la célèbre chanteuse capverdienne à la voix inimitable.

Cesária Évora chante son titre Sodade en 1992, la faisant reconnaître internationalement à ciquante et un ans. Longtemps simple chanteuse de bar au Cap-Vert, la légende que l’on connaît n’a pas toujours connu la gloire sinon la pauvreté. Femme profondément libre, généreuse et bien entourée, la « Diva aux pieds nus » (Diva dos pés descalços), a su finalement faire briller sa musique à travers le monde tout en restant fidèle à son Cap-Vert, la consacrant reine de la Morna et reine des cœurs.

Le 17 décembre 2011, s’éteignait la plus grande voix de la Morna et de la Coladeira dans une version accélérée, une musique nostalgique et plaintive, parenté au Fado portugais. Ce documentaire sur la vie et l’œuvre de Cesária Évora, la fabuleuse voix douce de la chanteuse capverdienne de renommée internationale. Elle relate ses débuts difficiles et compliqués, née pauvre et une vie douloureuse en internat où elle apprend à chanter.

Elle va vivre longtemps dans la pauvreté, s’accrochant à sa passion du chant. À travers ces images et ces témoignages, ceux de l’artiste et de ses proches, c’est aussi un pan de l’histoire de ses îles sous occupation portugaise jusqu’à l’indépendance en 1975 et le combat féministe de la femme libre et rebelle. Ainsi, en toute simplicité, l’artiste s’exprime avec pudeur et mystère, laissant la parole aux chansons.

Avec Cesária Évora et Janete Évora, José da Silva et Piroc, Eduardo Évora et Seu Jorge, Miroca Paris et Fernando Andrade.

Le documentaire Cesária Évora, la diva aux pieds nus, distribué par Epicentre films et sa page Facebook, est disponible en DVD, dans les meilleurs bacs et en ligne depuis 16 jjuillet 2024. Il est proposé en version originale portugaise sous-titrée français et anglais, et en audio anglais. Dans les suppléments, Entretien avec Ana Sofia Fonseca, Galerie photos, Bande-annonce.

3 étoiles

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16 août 2024 5 16 /08 /août /2024 08:46

Un grand merci merci à Carlotta films et à Arcadès pour m’avoir permis de découvrir ce documentaire historico-sportif réalisé en 1924, sorti en 2024, par Jean de Rovera, pour l’évocation des huitième Jeux Olympique de 1924 à Paris, cent ans ceux qui viennent de se terminer.

En 1924, Paris et Chamonix accueillent les Jeux Olympiques. Le Français Jean de Rovera va couvrir cet événement majeur en tournant des images de tous les principaux sports à l’affiche. Captivant et singulier, Jeux Olympiques Paris 1924 témoigne de cette ferveur mondiale et met en lumière les exploits de ces grands sportifs, parmi lesquels le nageur américain Johnny Weissmuller, le coureur finlandais Paavo Nurmi ou le tennisman français René Lacoste.

La clôture des JO 2024 vient de se terminer avec les JO avant les Jeux paralympiques que nous attendons avec impatience pour poursuivre le rêve sportif. Pourtant, il y a cent ans, avaient djà lieu les JO à Paris. Quarante cinq nations se retrouvaient contre deux cents six cette année. Très peu de femmes limité dans très peu de sports, étaient interdite jusqu’en 1912, grace à Alice Milliat avait créé les Jeux olympiques féminins. C’est seulement en 2007 que s’impose l’obligation des femmes dans tous les sports. Car pour la gent masculine, la femme n’est là que pour enfanter et couronne les athlètes masculins, ce qui est toujours la cas en cyclisme sans parité. En effet, depuis que Pierre de Coubertin a redonné vie aux Jeux Olympiques de la Grèce antique, le sport a suivi l’évolution de la société. Il reste encore beaucoup à faire dans la parité femme-homme, même si ceux de cette année ont su mettre en valeur les femmes –message pas entendu par la néerlandaise islamiste qui a porté haut les valeurs de l’obscurantisme et de la soumission des femmes dont elle-même, giflant ainsi les millions d’iraniennes qui se battent et meurent pour ne plus porter ce foulard totalitaire- et les minorités qui a tant choqué avec plaisir les conservateurs.

Ainsi, avec l’œil averti de Jean de Rovera comme de la réalisatrice Leni Riefenstahl en 1936, mettait en valeur le sport et les sportifs dans les différentes disciplines que l’on vient de retrouver. En espérant que les paralympiques seront intégrés à part entière comme une seule famille oplympienne. Je regrette que les encarts soient en anglais pour les Jeux à Paris et à Chamonix. Les images sont saisissantes d’actualité du public enthousiaste d'alors, et des sportifs impressionnants, dont l'ouverture des jeux avec les sportifs militairement alignés surprend.

Le documentaire Jeux Olympiques Paris 1924, distribué par Carlotta films, est disponible en boîtier avec fourreau, restauration 2K par Cineric pour le Comité International Olympique (2010), Musiques composées et interprétées par Donald Sosin (2017), en DVD et en Blu-ray dans les meilleurs bacs et en ligne depuis le 16 juillet 2024. Il est proposé en version originale muet aux intertitres anglais sous-titrées français. Dans les suppléments,  Les Jeux Olympiques de Chamonix 1924, réalisé par Jean de Rovera (The Olympic Games Held at Chamonix in 1924, restauration 2K, muet avec intertitres en anglais sous-titrés français), Les Jeux Olympiques de la Grèce antique présentés en images, réalisé par Jean de Rovera (The Olympic Games as they were practiced in ancient Greece, restauration 2K, muet avec intertitres en anglais sous-titrés français).

3 étoiles

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24 juillet 2024 3 24 /07 /juillet /2024 16:02

Un grand merci à Pyramide Films et à Arcadès pour m’avoir permis de découvrir ce très émouvant documentaire sociétal sorti en 2020, réalisé par Lyèce Boukhitine, sur de beaux témoihgnages de femmes immigrées de la première génération.

Elles s’appellent Chérifa, Aziza, Jimiaa, Mimouna… Des femmes dont on n’entend quasiment jamais la parole. Les femmes des Immigrés des Trente Glorieuses. Elles ont dû renoncer à leurs désirs de jeunesse, pour suivre des hommes qu’elles n’ont presque jamais choisis, et se résigner à leur sort, afin d’élever leurs enfants du mieux qu’elles ont pu. Leur victoire, c’est leur résilience, et leur volonté d’émancipation, qui leur donnent au visage un sourire de jeune fille, comme retrouvé au fond du cœur.

De très beaux et tristes portraits de femmes courageuses et admirables avec beaucoup d’émotions dans une touche sensible. Le réalisateur part de sa propre histoire familiale, puis d’autres femmes immigrées du Maghreb, épousées jeunes, très jeunes parfois que s’en est stupéfiant de mineures à des hommes beaucoup plus vieux, sans leur avis, sans amour, souvent violentées et battues aux très nombreux enfants, avec des interdictions de sortie ou d’apprendre à lire et écrire… beaucoup de douleurs et plus encore qu’elles ne le disent qu’à mi-mots et regards, de bonheur avec les enfants dans l'ascenseur social par l'école de la République. Des femmes courageuses et de caractère, à la volonté de s’insérer, la soif d’apprendre, la volonté de prendre leur indépendance et asseoir leur place dans la société et dans leur couple, dont on est surpris que les nouvelles migrantes, les trahissent en se tournant vers l’intégrisme, affichant le voile islamique des terroristes, qui apporte leur propre malheur et à celui de ces femmes et leurs descendantes.

Le documentaire Les visages de la victoire, distribué par Pyramide Films, est disponible dans les meilleurs bacs depuis le 7 mai 2024 en DVD Illustration intérieure par Ernest Pignon-Ernest. Il est proposé en version sous-titrée pour sourds et malentendants. Dans les suppléments, Les volets, court métrage de Lyèce Boukhitine (2006).

3 étoiles

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14 juillet 2024 7 14 /07 /juillet /2024 10:12

J’apprécie beaucoup les documentaires historiques en général, et notamment en ce 80ème anniversaire du débarquement qui vit le début de la libération de la France avant celle de l’Europe un an plus tard avec la chute du nazisme et de toutes les horreurs perpétrées. Pas seulement par les allemands, eux-mêmes les premières victimes avant la déferlante sur le monde entier, que les français comme d’autres nations ont su donner dans la barbarie la plus odieuse à laquelle les Alliés ont aussi fait preuve, comme nos héroïques combattants de l’ombre…

Dans la pourtant sérieuse et passionnante série La case du siècle sur TV5, un effroyable accros avec ce… documentaire ? sidérant encore de nos jours. Marie-Christine Gambart fait ici montre soit d’un amateurisme, pourtant pas une novice dans le métier, visiblement capable du meilleur comme du pire, est d’une charge incompréhensible, sauf d’une vision volontaire contre une femme, sportive, féministe et homosexuelle, dont le titre est explicite : Marie-Christine Gambart se charge d’abattre Violette Morris.

Durant les trois quart de son tire au pigeons, elle amène insidieusement à sa conclusion des plus aberrantes. Ainsi, insiste-t-elle sur la haine que Violette aurait nourrit contre la France et son admiration pour le nazisme jusqu’à devenir une gestapiste tortionnaire… tout un programme. Violette Moriss, nous dit Marie-Christine Gambart, aurait été invitée et reçue par le chancelier Adolf Hitler, sans apporter la moindre preuve photos, vidéo ou texte rédactionnel. Un peu difficile à avaler, elle, française, à moitié juive, féministe et lesbienne, tout ce que les nazis ont envoyé, au mieux au camp de Ravenbrück, au pire à Auschwitz. Et cela continue, parce que que victime du CIO et d’un procès inique, où les avocates « féministes » homophobes telle Yvonne Netter, elle-même juive dont sa vie sera sauvée des nazis par sa meilleure et très proche amie de quarante ans, Françoise d'Eaubonne –lesbiennes ?- réactivera les lois contre les femmes, aurait plongé une femme brillante sur le plan sportif, sur le plan des droits des femmes et sur les droits des homosexuels·les, en une « Hyène de la Gestapo ». Et là, c’est le choc. Imaginer, une fois de plus, une israélite lesbienne au service de la Gestapo, « spécialiste » de la torture en particulier sur les femmes, arrondissant ses fins de mois en marché noir, surnommée « André »… Il aurait été bien venu et professionnel, de vérifier les sources. Violette Moriss, compagne de Joséphine Baker dans une belle histoire d’amour, s’est mise à chanter dans des cabarets avec un réel succès, poussée par la chanteuse vedette. Mais Violette, c’était le sport et les moteurs qui l’intéressait.

En 1940, Violette a travaillé comme des millions de français et a trouvé un emploi de mécanicienne et chauffeur, ses passions, en effet pour un employeur collaborationniste. Que devrions-nous dire d’une Édith Piaf pour qui l’invasion nazie a été une bénédiction et loin d’une Joséphine Baker ou d’un Robert Lynen, résistant·e, a servi la propagande nazie avec d’autres jusqu’à la porte de Brandebourg, ou d’une Simone de Beauvoir, très active durant toute l’occupation dans une radio nazie ? Et d'un Audiard, si "drôles" avec ses écris antisémites ? Violette Moriss a été assassinée par erreur par des FTP communistes et non comme le rapport rédigé beaucoup plus tard après la fin de la guerre. Ils devaient assassiner un boucher et sa femme pour marché noir et ont tué à la place un couple, leurs deux enfants et Violette Moriss. Se rendant compte de leur bavure, ils ont vite caché les corps. Le parti communiste mis au courant, a inventé alors toute une invraisemblable propagande justifiant le meurtre, servant leur homophobie à la manière stalinienne qui perdure encore jusqu'à ce... documentaire. Ces communistes français, dont leur chef a déserté l'armée auprès de Staline, longtemps alliés des nazis jusqu’à saboter l’armée française en 40, permettant l’invasion et l’occupation de la France.

Absurdité encore et rocambolesque qu’après le mitraillage de cinq FTP sur la voiture tuant tout le monde, sauf Violette « indemne », sortant du véhicule et tirant de son pistolet avant d’être abattue, et que deux ans après, on retrouve les cinq corps "nus" (sic !) déterrés, et les cicatrices aux seins prouvent qu’il s’agit de Violette Moriss… sur des squelettes ?

Le final serait comique si aussi cruel envers une femme brillante dans le sport et le combat féministe et pour les droits LGBT+, qu’il serait temps de lui rendre au contraire justice et honneur.

screem

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15 juin 2024 6 15 /06 /juin /2024 16:07

Un grand merci à Pyramide Films et à Arcadès pour m’avoir permis de découvrir ce documentaire sorti en 2023, réalisée par D. Smith, pour une prospection de la sexualité vue par des femmes.

Daniella, Dominique, Koko et Liyah se livrent sans tabou, avec humour et lucidité sur le travail du sexe, la communauté noire-américaine, la transidentité, les rapports femmes/hommes et l’amour. D. Smith, réalisatrice, elle-même transgenre est concernée par ces enjeux, offre un regard cru, nerveux et rare sur la vie de ces femmes extraordinaires. Un documentaire coup de poing, surprenant et éclairant.

Un documentaire au cœur de la prostitution trans à partir de quatre témoignages aussi intéressants que déroutants. En abordant la vie de ces transgenres, des shemales, dont on sait peu de choses sur leurs parcours et leurs ressentis, relatant plus leur professions de prostituées se faisant passer pour femmes quand elles n’ont pas fait leur transition, trompant leurs clients sur la marchandises, au risque en découvrant les organes masculins de sale coups. Devrait évoquer plus travestis ? C’est avec leurs mots crus et leurs émotions ponctué d'humour, que nous appréhendons un univers queer méconnu avec intérêts en regrettant que la réalisatrice ne creuse pas plus avant son propre univers. Un thème abordé notamment dans Tangerine.

Avec Daniella Carter et Koko da Doll, Liyah Mitchell et Dominique Silver.

Le documentaire Kokomo city, distribué par Pyramide Films, est disponible dans les meilleurs bacs depuis le 7 mai 2024 en DVD. Il est proposé en version originale anglaise sous-titrée français. Dans les suppléments, Entretien avec D. Smith lors du Champs-Elysées Film festival.

2 étoiles

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2 juin 2024 7 02 /06 /juin /2024 11:26

Un très grand merci à Les Mutins de Pangée pour m’avoir permis de découvrir ce documentaire sorti en 2023, réalisé par Brice Gravelle,  dresse le portrait d’un patron autodidacte français à la tête d’une chaîne de magasins franchisés.

Philippe Ginestet, soixante neuf ans, est le patron des magasins GIFI. Vendeur sur les marchés, il a su très vite gravir les échelons en assimilant les rouages du capitalisme. Bien plus qu’un portrait de chef d’entreprise, le film nous interroge sur notre rapport au travail, la frontière entre la vie professionnelle et la vie privée et la manipulation induite par les nouvelles méthodes de management. Brice Gravelle pose sa caméra où d’habitude personne ne rentre, à la rencontre de ce grand patron.

Un stupéfiant documentaire sur un patron dont on aurait pu croire des temps anciens à faire froid dans le dos. Dans une version caricaturale du paternalisme, d’un bon père de famille avec ses employés, avec cette culture d’esprit d’entreprise, dans une forme de scoutisme ou de secte, avec jeux obligatoires dans des séminaires d’entreprise avec des applaudissements et des cadeaux en « merci patron »… Un Boss à l’égo surdimentionné, à craindre, sans scrupule tant l’emploi est à la clé. Une chaîne commerciale de produits bas de gamme très bon marché, produits en Asie à très bas salaires et conditions de travail que l’on n’évoque pas mais se devnie d’effrayant. L’entreprise, créée en 1988, Gifi (abréviation de Ginestet Philippe), sous forme de centrale d'achat s'approvisionne directement de produits asiatiques.

Succès fulgurant, que cinq ans plus tard, Gifi ouvrait son 50ème magasin avec le slogan « Gifi, des idées de génie ! ». Dix ans encore, le 100ème point de vente, pour couvrir désormais la France et ceux à travers le monde. L’objectif de mille magasins et dix mille salariés est proche, notamment avec le rachat de Tati, avalé et dilué dans GIFI en gardant la plupart des salariés Tatie eN Gifi, Besson chaussures, et de se diversifier dans l'immobilier, devenant l'un des plus importants bailleurs commerciaux de France de magasins, d'entrepôts et de bureaux. Depuis cette année, des dettes s’accumulent… À travers ce portrait, celui d’un homme estimé à deux milliards d’euros, vingt septième fortune de France, se décrypte une facette du patronat français d’antan, tout sourire crispé qui met mal à l’aise.

J’ai connu ce genre de patron, qui vous tape sur l’épaule, vous tutoie comme son fiston, invite ses salariés, « sa famille » à des fêtes d’anniversaire, avec femme et enfants, qu’il vous refuse de payer les heures supplémentaires, de vous augmenter, et vous vouvoie le jour de vous mettre à la porte sans scrupule, révélant son vrai visage qui met mal à l'aise dans une caricature hallucinante. Dernière acquisition en date, le groupe Le Chamois - Bricolex, vingt et un magasins bientôt Gifi…

Le documentaire Des idées de génie ?, distribué par Les Mutins de Pangée, est disponible en DVD dans les meilleurs bacs et en ligne depuis le 7 mai 2024. Il est proposé en version originale française, avec sous-titres  anglais. Dans les suppléments, L’insoutenable subordination des salariés, entretien avec Danièle Linhart, sociologue émérite au CNRS, Philippe Ginestet découvre le film.

3 étoiles

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27 mars 2024 3 27 /03 /mars /2024 13:27

Un grand merci à Arte Éditions et à Arcadès pour m’avoir permis de découvrir ce passionnant documentaire animé sorti en 2023, réalisé par Stan Neumann,sur l'histoire de la paysannerie socle de l'Histoire de l'humanité.

En quatre films, parcourant l’Europe, historiens, archéologues et paysans d’aujourd’hui évoquent les singularités de cette épopée des communautés paysannes : les siècles d’oppression et de luttes, de solidarités et de rêves, et l’obstination constante à rester « paysans » malgré tout. Au-delà des clichés et des mythes, on découvre la vision paysanne du monde : une « économie morale » reposant sur une gestion des ressources raisonnée et juste. Aujourd’hui, alors que nous réalisons la fragilité de notre civilisation urbaine, les aspirations millénaires des paysans posent une question plus actuelle que jamais : celle de la terre et de son usage.

Âge d’or, âge de fer VIème - XIème siècle.

L’histoire de la paysannerie européenne débute dans les ruines de Rome. Avec la disparition de l’empire et des grandes villes, la majorité de la population se retrouve paysanne. Libérés de l’impôt, ces nouveaux paysans, plus autonomes qu'ils ne le seront jamais, ne produisent qu’à la mesure de leurs besoins. Mais à partir du IXe siècle, les e¿lites guerrières imposent le retour de la domination, des taxes et des corvées, tandis que l’Église traque les anciens cultes ruraux. Voici venu le temps de la féodalité et de l’oppression.

 

Désastres et révoltes XIème - XVIème siècle.

Pour conquérir de nouvelles terres à blé, on détruit forêts et zones humides. Mais l’arrêt de la croissance au XIVe siècle et une longue succession de famines, d’épidémies et de guerres déciment l’Europe paysanne et provoquent de grandes révoltes. De la Jacquerie française de 1358 à la Guerre des paysans allemands de 1525, toutes sont noyées dans le sang.

 

Vers l’émancipation XVIème - XIXème siècle.

En Angleterre, l’aristocratie s’empare des terres communales au nom du progrès et de la rentabilité. Pour survivre, les paysans se font ouvriers agricoles ou vagabonds. La France suit un autre chemin. Sa paysannerie se maintient et joue un rôle majeur dans la Révolution de 1789, qui met fin à mille ans de régime féodal.

 

Paysans envers et contre tout XIXème - XXIème siècle.

Mais lorsque les nationalismes explosent, le paysan, opposé à l’ouvrier, est promu premier défenseur de la patrie. Après les deux guerres mondiales, le modèle productiviste s’impose partout. Le champ devient usine, le cultivateur, technicien spécialisé. Aujourd’hui ce modèle est en crise. Le retour des paysans est-il le recours ?

Un excellent et passionnant documentaire, qui plus est d’actualité après la mauvaise humeur des paysans en Frace et dans toute l’Union Européene, même si, pour des raisons différentes, d’un même point négralgique. Ainsi, en ces quatre parties, sont évoqué l’Histoire de la paysannerie et des paysans paysannes depuis la domestication de la terre. Incroyable d’imaginer le mépris porté à l’encontre des gens de la terre agricole qui nourris et dont ont profité et fructifié fortune les seigneurs et les prélats. Les « vilains », les « mamants ». Des paysans, dont forcément nous venons tous à un moment ou à un autre de nos ancêtres. Ainsi, au fil des siècles, nos sociétés ont vécues grâce au travail des des ces hommes, femmes et enfants, durement pour tirer le meilleur de la terre et des animaux, pour nous nourrir, encore aujourd’hui plus que jamais. Un cours d’hiustoire passionnant, nous éclairant sur la Jaquerie, sur les pandémies, les guerres de religions, et tant de points de repères. L’occasion de mieux connaître leurs conditions de vie, leurs apports, les évolutions et l’exploitation par les maîtres et les prêtres jusqu’à la Révolution où la bourgeoisie va encore plus leur tordre le coup.

Avec la voix de Catherine Dinger, et les participants Szocs-Boruss Moklos Attila, Massimo Montanari, Chris Wickham, Edith Peytrimann, Sheilagh Ogilvie, Jean-Pierre Devroey et Morgan Doy.

Le documentaire Le temps des paysans, distribué par Arte Éditions et sa page Facebook, est disponible en deux DVD de la série + un livret  de 16 pages, et en VOD, dans les meilleurs bacs et en ligne depuis le 19 mars 2024. Il est proposé en version sous-titrée our sourds et malentendants. Dans les suppléments, Entretiens inédits avec Chris Wickham, Massimo Montanari Sheilagh Ogilvie, Lyndal Roper, Tim Soens et Tiago Saraiva.

 

3 étoiles

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