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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 09:09

Encore une très belle surprise avec ce western de George Sherman, sur un scénario de Silvia Richards, et réalisé en 1951. Surprise d’autant plus grande de par le ton et le parti pris pro-indiens, sans doute l’un des tout premiers ouvertement à ce point, avant la grande vague des années soixante-dix avec notamment Little big man ou Soldier bleu.

L’histoire nous conte un épisode du far west et de la conquête de l’ouest. D’entré de jeu, nous assistons à une rencontre entre chefs indiens et des représentants du gouvernement américain, politiques, affairistes et militaires. L’objectif est de faire signer un quatrième accord qui vise une nouvelle fois à spolier « légalement » les terres indiennes afin d’ouvrir un passage de colons et chercheurs d’or. Les guerriers sioux sont assistés d’un trappeur blanc qui prend fait et cause pour eux, et relate les manquements aux autres accords et massacres de l’armée sur les populations civiles, et le vol des terres.

Le ton du film est donné et met bien en exergue les bons et les méchants, les victimes et les assassins, chose rarissime alors dans la propagande américaine, que ce soit dans l’éducation nationale, les livres, chants ou au cinéma. La suite du film, montre les combats, qui résulteront des accords de Fort Laramie en faveur des amérindiens. Le film se base donc sur un certains nombres de faits réels de l’histoire du pays, avec notamment Jim Bridger, trappeur et guide, qui s’est marié avec des natives, grand défenseur des indiens, et grand découvreur émérite. A noter qu’avec le traité de fort Laramie de 1868, la victoire fut plus politique que militaire, ayant permis de retarder le vol et massacre d’une dizaine d’année, jusqu’en 1877 qui vit la confiscation complète. Pourtant, ce traité signé, à servi par la cour suprême à la punition de l’Etat américain en 1980.

Le film garde donc du début à la fin, un regard et un discours pro amérindien, avec une très grande force et intelligence, remettant en cause divers point du vue et calomnies sur les us et coutumes indiennes, sur les exactions génocidaires des blancs, sans pour autant sombrer dans un manichéisme primaire. La réalisation est juste magnifique, avec une mise en scène, des cadrages et des perspectives superbes sur les paysages grandioses. Les interprétations sont excellentes, pleines d’émotion, de tendresse et de colère d’injustice et d’horreur. De même dans les exceptions, l’utilisation de vrais amérindiens parlant vraiment leur langue, dans un souci de vérité.

Une fois de plus, les bonus nous offre le point de vue de Bertrand Tavernier que j’adore par son style d’élocution, sa passion et son extraordinaire connaissance du cinéma. En 25 minutes il nous apprend mille milliards de choses, vingt ou trente films qu’il me tarde à trouver.

Le casting est superbe avec un Van Heflin plus souvent de second rôle, et qui révèle ici ses talents, son charisme avec beaucoup d’émotion et de puissance de jeu. Il est juste excellent. La très belle Yvonne De Carlo est excellente de charme et terriblement émouvante, quand Alex Nicol, en « bon » nazi, qu’hélas on retrouve dans toutes les époques, est extrêmement convaincant à marquer au fer rouge. De même que Preston Foster, Jack Oakie, Tom Tully. John War Eagle, véritable amérindien. Rock Hudson et la très jolie Susan Cabot à la triste et terrible fin, battue à mort par son fils.

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