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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 10:27

Petite comédie sympathique de Benjamin Guedj qui, passé le premier quart d’heure sur une réflexion de la masturbation, aussi peu palpitante qu’inintéressante, donne le ton et la mesure d’une trame sur les pensées et mode de vie d’un trentenaire à l'unique motivation de ne rien faire d'autre que de dormir, ainsi réfugié des responsabilités et tourments de la vie.

L’histoire nous conte la philosophie d’un glandeur, qui décide de ne rien faire que rester prostré sur son lit. Ayant été invité à partager la collocation d’une ancienne camarade de fac, car le bougre est surdiplômé, Sébastien quitte le foyer familiale et retrouve Anna et son colocataire Bruno. Une vie à trois où l’on comprend très vite qu’Anna est amoureuse de Sébastien quand Bruno est amoureux d’Anna, et que Sébastien n’est amoureux de personne, sauf de lui-même. Pas de plan à trois ni à deux, ni même tout seul. Très vite, il se doit de trouver des subsides pour payer sa part du loyer et entretenir sa fainéantise. Aussi, il s’inscrit tout naturellement pour obtenir le RSA. Ainsi, problèmes financiers résolus, il n’a plus qu’à mener une existence tranquille. Jusqu’à ce qu’il tombe enfin amoureux sur une vieille interview d’une militante passionnée.

Si encore il avait des moyens de subsistances personnelles comme Alexandre le bienheureux, ce serait amusant et un brin provocateur anar. Mais non content de développer et mettre en pratique sa vison bien personnelle de la vie de limace, il vit aux crochets de tous ceux qui comme vous et moi, travaillent et cotisent pour qu’il puisse jouire à nos dépends, percevant RSA, SMU, APL et tous les sigles magiques qui apportent les privilèges afférant et qui choque. Car des crevards comme lui, j’en connais à la pelle, entretenus sur notre dos, augmentant nos cotisations et toutes les conséquences pas très réjouissantes. Du coup, peu de sympathie se dégage d’un tel ténia version lamproie, qui agace assez vite à suivre son néantissime quotidien, quand bien même la fin rehausse quelque peu la morale.

La réalisation sent l’adaptation théâtrale, avec une mise scène qui alterne intérieur extérieur, côté cour, côté jardin. Les dialogues sont succulents, sonnant souvent juste, avec beaucoup d’humour. Mis de côté le caractère du personnage, je reconnais m’être amusé, surtout par toutes les vaines tentatives de séduction de la jeune femme, dont la déclaration est désespérante d’émotion. J’ai beaucoup aimé le style sarcastique qui ponctue les points de vue d’une philosophie bien particulière. Quelques petites longueurs cependant gâchent par-ci par-là le rythme bon enfant.

Baptiste Lecaplain (Nous York) est assez convaincant, quand Charlotte Le Bon (Yves Saint Laurent) se révèle excellente, drôle et émouvante. Félix Moati (Livide) est  sympathique, de même que Denis Podalydès (L’amour est un crime parfait), Isabelle Candelier (Belle comme la femme d'un autre) et Jean-Yves Berteloot (Supercondriaque). La très jolie Suliane Brahim (Ouf) est marquante à souhait. J’aime bien retrouver  Bernard Ménez (L'amour dure trois ans) avec son style déjanté, ou encore Elisabeth Vitali, qui a ce petit côté troublant que j’aime bien.

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