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17 mai 2014 6 17 /05 /mai /2014 08:51

Dans mon coffret de la franchise, j’ai la chance d’avoir non pas le second opus sorti en 1980, dont les producteurs avait écarté le réalisateur par un virulent appât du gain et le désir de sortir le premier opus le plus vite possible, en confiant le montage à Richard Lester, mais de voir la version de Richard Donner. En effet, dépossédé de son film dont il avait filmé plus des trois quart, il lui fut offert 25 ans plus tard de reprendre son film selon sa vision prévue en 1976. Après des recherches quasi désespérées, les six tonnes de bobines furent retrouvées, classées, nettoyées, restaurées et montées selon le script d’origine. Des mois de durs labeurs et de passion pour nous restituer l’œuvre initialement prévue.

Nous reprenons donc avec les deux ogives nucléaires lancées par Lex Luthor, une sur New York déviée dans l’espace, et l’autre sur la faille de San Andrea qui tuait Loïs Lane, et qui fut sauver par Superman en remontant le temps. Sauf que s’il sauva bien des vies, la bombe qui explosa dans l’espace avait libérée le général Zod et ses deux dangereux complices kryptoniens. Ils ne leur est pas difficile de prendre le pouvoir des Etats Unis, et du monde. D’autant que Loïs Lane a découvert que son gentil et maladroit petit collègue Clark Kent n’est autre que Superman. Le début de leur idylle amoureux prend une dimension extrême quand par amour pour Loïs, Clark se retire toute sa force et pouvoir pour n’être qu’un humain comme les autres. Ça ne pouvait pas tomber plus mal, quand le monde est en danger.

Avec ce deuxième chapitre, plus porté sur l’amour, la poésie et le sacrifice et don de soit, c’est tout une épique réflexion sur les sentiments et la dualité que le super-héro nous offre de vivre. Comment concilier sa spécificité et différence et son destin envers la communauté. Ainsi, le choix s’impose de lui-même avec d’autant plus d’acuité lors de cette terrible et violente scène dans le restaurant, où Clark humain est impuissant à défendre son amante face au gros con de routier, plus sans doute face à l’agression dont la Terre est affectée avec le trio du mal. Tout en conservant sa part bande dessinée et son humour, la teinte générale de cette trame est plus oppressante de part les grandes décisions qui s’imposent à Superman, qui renonce à l’amour partagé que de perdre la vie de sa dulcinée. Cela nous change des autres Marvel où toutes les amoureuses meurent, sauf dans le dernier Batman qui abandonne sa mission. Mais Kal-El perd aussi ses racines avec son père et son dôme identitaire qui le rattachait encore à la disparue Krypton. Désormais seul, gardien du bien et de la sécurité de Metropolis. Et de fait, j’ai beaucoup aimé la teneur plus sombre qui nous annonce une maturité des personnages, mais aussi de grands espoirs de découvertes et d’aventures. Après tout, Loïs avait deviné Superman dans Clark Kent, son instinct la fera retrouver malgré le retour dans le temps encore abusé, mais pas sans conséquences pour Superman.

La réalisation est superbe, avec toujours entre côté carton pâte, les effets désuets, qui donnent un aspect un peu vieillot, mais accentuent aussi un charme poétique d’une très grande chaleur humaine, qui prend aux tripes. Je ne sais pas si je ne l’ai pas préféré au premier tant il est différent, mais j’ai éprouvé plus de ressenti et d’émotion. Richard Donner a retrouvé dans son travail le sens de la personnalité du super-héro malgré lui en gardant toute la fraicheur des sentiments, de l’humour en instillant cette belle poésie qui fait battre les cœurs des fans.

Christopher Reeve (Piège mortel) était vraiment excellent, personnifiant le héro avec une intensité remarquable de l’extraterrestre plus humain que les terriens, plus super puissant que ces derniers congénères, Gene Hackman est absolument diabolique avec un humour dévastateur, et Margot Kidder (Amityville) est encore plus attachante, Ned Beatty et Valerie Perrine, sont toujours aussi déjantés, quand, le trio maléfique de Terence Stamp (Song for Marion), Sarah Douglas et Jack O'Halloran et amusant en méchant. On retrouve bien sûr Jackie Cooper et Marc McClure, et un héroïque Président en E.G. Marshall.

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