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11 juin 2014 3 11 /06 /juin /2014 10:39

Et donc Gareth Edwards (Monsters) s’est lancé à son tour dans une adaptation du monstre d’énergie avec il faut l’avouer un certain cynisme très américain étonnant pour un british quand au dédouanement des ses propres responsabilités dans l’utilisation de la bombe nucléaire, tout particulièrement au Japon sur les populations civiles.

Godzilla : PhotoA la base, Godzilla a été créé par Tomoyuki Tanaka, la référence du Kaijū Eiga -cinéma de monstres- dont la saga aborde des thèmes écologiques avec  le traumatisme du nucléaire dans un Japon d'après-guerre durement touché par les bombardements américains. Le nom du monstre est issu de gorira "gorille" et kujira "baleine" sorte de croisement mythique symbolique entre les deux animaux en voie de disparition, principalement par les japonais eux-mêmes. Pas moins de 30 films de Godzilla ont été réalisés depuis le premier en 1954 par Ishiro Honda, qui sera d’ailleurs à l’époque censuré par les américains, et remonté en Godzilla, King of the Monsters! pour le public des states, supprimant la responsabilité de leurs essais nucléaires dans le réveil du monstre. Cette version n’échappe pas au manque de pardon de l’Amérique au Japon pour leur méfait, véritablement crime contre l’humanité. Le succès au Japon ne s’est jamais démenti, et des dérivés ont vu le jour en série télé, animé, comics et mangas, et jeux vidéo.

Godzilla : Photo Aaron Taylor-JohnsonL’histoire nous narre la découverte par hasard dans une ancienne mine souterraine où reposent les restes d’un de ces monstres, dont l’un d’eux s’est réveillé et sème la terreur, rasant des villes et tuant par millions les populations civiles. Et la belle astuce, d’une malhonnêteté flagrante et honteuse, tente d’insinuer que l’utilisation nucléaire sur Hiroshima et Nagasaki comme étant des cibles contre le monstre avec en gros dommage collatérale et non plus acte volontairement génocidaire nazi. Il fallait le faire. Procédé qui avait déjà plus ou moins été utilisé avec l’opus précédent en 1998 avec Jean Reno, qui visait la France et la relance des essaies nucléaires à Mururoa comme responsable du malheur du monde. Oublié Bikini et tous les autres essais.

Quand à la réalisation, rien de bien passionnant à en retenir, dans laquelle il ne se passe pas grand-chose, ni en effets, ni en émotion, ni en intensité dramatique tellement tout est édulcoré. Entre la femme qui meurt sous les yeux de son mari, scène autrement pathétique, celle du fils qui retrouve son père qui meurt quasiment dans ses bras, l’histoire du ptit’n’enfant qui retrouve ses parents, et du héro… de quoi d’ailleurs, qui retrouve bonbonne, il n’y a pas de quoi passionner les foules. La grosse bêbête qui menace le monde mais que l’équilibre animal va réguler et nous sauver est très tiré par les cheveux. Alors, sans s’ennuyer vraiment mais sans aucune passion non plus, s’il n’y avait ce discours typiquement reaganien, cette insipidité serait passé à la trappe. Une suite Godzilla 2 est prévue, qui pourtant ne se justifie aucunement.

Avec un casting assez hétéroclite sans grande saveur, dans lequel on retrouve un bien pâlichon Aaron Taylor-Johnson (Kick-Ass 2) avec Bryan Cranston (Argo) et Ken Watanabe (Tampopo), ou encore la jolie Elizabeth Olsen (Captain America, le soldat de l'hiver) et ma Sally Hawkins (Blue Jasmine). Caméo de Juliette Binoche (Camille Claudel 1915) inattendu, accompagnée de David Strathairn (Lincoln), Victor Rasuk, et CJ Adams.

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