Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 15:47

Billy Wilder (Boulevard du crépuscule, Certains l’aiment chaud) s’était attelé à l’adaptation en long métrage de la pièce de théâtre de George Axelrod, triomphant alors à Broadway. Avec un grand sens des effets comiques en prenant la morale bien pensante à contrepied par des petits pieds de nez. L’acteur principal Tom Ewell interprétait déjà son rôle sur les planches au grand écran. Bien que nous la connaissons tous l’histoire, on ne se lasse jamais de la revisiter.

Avec les vacances d’été, c’est la grande migration des femmes et des enfants vers leurs lieux de villégiatures qui commencent, laissant pour de longues semaines, les maris à leur travail mais aussi au devant de toutes les tentations. Ainsi, dès les trains partis, ils foncent vaquer à leurs plaisirs coupables. Retrouver les potes pour les parties de cartes entre cigares et whiskys, ou bien draguer les belles célibataires restées en ville. C’est ainsi que Richard Sherman décide de résister tout d’abord à l’alcool, la cigarette et les aliments gras, et plus encore aux femmes. Quand le soir, sa nouvelle voisine de l’appartement du dessus fait tomber un pot qui manque de chuter sur lui. L’apparition diabolique d’une merveilleuse jeune femme, belle, quelque peu naïve et d’une joyeuse spontanéité communicative va le mettre à rudes épreuves. En effet, il y a de quoi faire perdre toutes les meilleures résolutions à n’importe quel homme censé. Ainsi, cette belle ingénue ne sera pas insensible aux gentillesses maladroites de son sympathique voisin qui jamais ne la harcèle ou ne tente graveleusement de la séduire.

Près de cinquante ans ont passé depuis l’écriture de cette comédie, qui a pris forcément quelques rides de part la société et les mentalités qui ont énormément changés, mais pas quand à l’humour et la faconde de se moquer de bien des mœurs et coutumes entre hommes et femmes. Bien sûr, la morale est sauve au final sur le bon mari fidèle, qui a résisté après sept ans de mariage à l’occasion venue d’aller voir ailleurs. Reste que si certains passages sont un peu longuets et désuets, les gags et répliques fonctionnent avec toujours autant d’efficacité comique tant certaines situations s’y prêtent. Nous avons tous en mémoire, et plein les yeux, des jolies jambettes de Marylin découvertes par la bouche du métro qui soulève sa robe avec délicatesse sous le regard médusé des passants. Mais il y a également la scène au piano, ou le torticolis à trop regarder le déhanchement de la belle qui monte l'escalier. A noter qu’elle ne porte pas de prénom, restant ainsi aussi évasive qu’un doux fantasme d’une très forte sensualité merveilleuse sans jamais être la précieuse ridicule de l’idiote communément décrite en ces années machistes.

Même si l’on ressent aisément la présence théâtrale dans l’ambiance et la mise en scène, à l’exception de la sortie du cinéma suivi du métro, le bureau professionnel, ou sur le quai de gare, la fluidité des mouvements dans l’espace restreint de l’appartement permet d’aérer l’atmosphère sans la confiner claustro. Ainsi, circulant d’une pièce à l’autre et autour des protagonistes, prend vie comme une danse érotique une sorte de ballet de séduction troublant. Inutile de dire que je me suis bien amusé.

<p>© Fox FPE</p>Marilyn Monroe (Les hommes préfèrent les blondes) était absolument divine de charme, d’humour, de beauté et de fausse ingénuité dont la tendresse transparait dans ses regards. Tom Ewell (Gatsby le magnifique) est diaboliquement drôle. Viennent ensuite en second rôle mais avec autant d’efficacité, Evelyn Keyes et Sony Tufts, Oscar Homolka et Marguerite Chapman, Robert Strauss et Carolyn Jones.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

Compteur

Notations

Notation

Liens