Geronimo

Voila encore une réalisation de Tony Gatlif (Indignados), qui donne un aperçu de son univers mettant bien mal à l’aise comme à son accoutumé, tant il se complet sur des sujets de sociétés et une visions des fonctionnements de certaines communautés avec un regard contemplatif où les chants et les danses ne sauraient être artistiquement admirable.

Geronimo est une jeune éducatrice qui s’investi totalement dans la communauté multi ethnique du quartier Saint Pierre, veillant sur les jeunes autour desquels règne des tentions qui virent régulièrement à la délinquance en tous genres. Lorsque belle et jeune adolescente Nil Terzi, d'origine turque refuse son mariage forcé et s’enfuit avec son amoureux, un jeune gitan Lucky Molina, cela sème la discorde entre les deux clans. Geronimo va tout faire pour arrêter la folie sanguinaire qui s’empare de tous.

J’ai toujours eu beaucoup de mal avec Tony Gatlif et son regard admiratif sur un monde qui n’est en rien admirable et moins encore attirant. Cette forme de contemplation d’un monde archaïque où trônent des valeurs inacceptables. Reste son style habituel interchangeable de chants et danses, où tel des toreros dans l’arène se saignent à lames recourbées sur des valeurs tribales. La trame en soit est assez terrible dans des décors cauchemardesques, décrivant des mœurs et modes de pensées critiquables et condamnables issu d'un monde révoltant. Je n’ai pas ressenti de sa part, de prise de position claire contre ces archaïsmes, mais une forme de fascination dérangeante. En tout cas, d’incompréhension plus que de d’intégration qui suscite un rejet total de ma part pour ces barbaries et cette vision opéra manouche.

Céline Sallette (Mon âme par toi guérie) est belle et pleine de talent et particulièrement convaincante. Rachid Yous et David Murgia (Je suis supporter du Standard), la belle Nailia Harzoune, comme Vincent Heneine, et Adrien Ruiz, ainsi qu’Aksel Ustun, Tim Seyfi, ou encore Sébastien Houbani et Finnegan Oldfield, mais aussi Arthur Vandepoel, Maryne Cayon et Sergi López (Le beau monde), apportent tous autant que possible le meilleur d’eux-mêmes pour nous offrir un spectacle respectable.