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27 janvier 2015 2 27 /01 /janvier /2015 23:50

Très belle et sombre comédie musicale rock horreur, réalisée par Frank Oz en 1986, qu’il avait adapté d’après la pièce musicale jouée à Broadway d'après le compositeur Alan Menken et l’écrivain Howard Ashman. Ils s’étaient eux-mêmes inspirée du film réalisé par Roger Corman en 1960, écrit par Charles B Griffith, avec Jonathan Haze, Jackie Joseph et Mel Welles.

La petite boutique de fleurs tenue par Mr Mushnik n’attire pas franchement le client. Ainsi les employés Seymour Krelborn et la belle Audrey ne sont pas en peine de travaille. Jusqu’à ce que le jeune homme mette en devanture une étrange petite fleur colorée qu’il a baptisé Audrey II en hommage à sa collègue dont il est éperdument amoureux. Sauf que la belle, même si elle est sensible à sa gentillesse, n’arrive pas à décrocher de son amant dentiste extrêmement violent. La magie de la fleur attire de nombreux clients qui embellissent les ventes. Mais ce n’est pas avec de l’eau qu’elle se nourrit, mais avec du sang. Bientôt, la jolie plante minuscule devient de plus en plus grande et gourmande en sang, puis en chaire humaine…

Aux chants vifs et entrainants, sur des paroles flashies, le décalage est flagrant avec une histoire d’invasion extraterrestre, sombre et triste, et une comédie romantique désespérée. J’ai été très vite envouté par cette histoire, par l’ambiance et les chansons qui rythment avec frénésie le pas de danse de la mort. C’est triste et terriblement émouvant, c’est beau et foncièrement sombre. J'ai succombé au charme délicieux qui s'en dégage, à la magie diabolique de la plante, et à cet amour vibrant qui résonne dans les chant des amoureux perdus. Une vison poétiquemnt cauchemardesque de fin du monde sublimé par l'harmonie démoniaque instaurée par une si jolie et inquiétante petite plante pour le coup venue tout droit de l'enfer de l'espace.

Pourtant, si à la base le réalisateur a bien respecté la trame originelle telle que le director’s cut nous le permet, il n’en a pas été ainsi à sa sortie en salle. En effet, après le test habituel auprès d’un public sélectionné, un happy end hollywoodien a été imposé. Aussi, il a fallu rappeler toute l’équipe de techniciens et d’acteurs pour faire le final heureux non prévu, qui ne cadre pas avec l’esprit général. Heureusement, à la sortie en bluray -qui comporte de superbes bonus-, le choix nous ait offert de voir les deux versions. Celle d’origine est évidemment la meilleure, même si elle est épouvantablement triste, mais tout à fait comme l’avait voulu le romancier, et de fait pour nous beaucoup plus émouvante et superbe. Une réalisation superbe à tout point de vue. La qualité des images et des couleurs, les décors soignés et les travelings maitrisés. Mais aussi les effets, surtout pour la plante qui ont demandé des créations grandeur nature avec des grues à l’intérieur de la version géante, roulant sur rail dans son attaque des villes à La guerre des mondes. J’ai adoré les chanteuses et les chansons dans leur ensemble. L’ambiance est délétère à souhait, désespérant romantique qui prend au cœur et emporte l’âme au fils des drames. Un film, une histoire et des personnages qui marquent longtemps, et hante pour toujours.

Le casting est détonnant de talents et d’émotions, avec un Rick Moranis (Chérie, j'ai rétréci les gosses) excellentissime qui envoute son auditoire par son courage de timide, et d’amour absolu pour une Ellen Greene (Léon) à la beauté énigmatique, qui dégage une aura puissante de force de conviction. Quand Vincent Gardenia (La maison de la 92ème rue), stupéfaint d’humanité, ainsi que Steve Martin. Le trio de chanteuses, avec Tichina Arnold, Michelle Weeks et Tisha Campbell-Martin (Zack & Miri font un porno) sont excellentes de voix, de jeu et d’énergie pleine d’humour et de verve. Mais les James Belushi (Happy New Year) et le regrété John Candy (Rasta Rockett) parti trop tôt, comme Christopher Guest (The princess bride) et l’incourtournable Bill Murray (Dumb & Dumber De) ne sont pas en reste. Sans oublier la voix de la plante par Levi Stubbs qui s’impose avec force.

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commentaires

P
Plus encore que triste, le film est profondément cynique. J'ai beaucoup aimé aussi le director's cut qui redonne au film sa trame originale. Mention spéciale pour Bill Murray qui est génial le temps d'une seule scène.
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