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2 août 2015 7 02 /08 /août /2015 16:03

Excellent western tout à fait inattendu d’Edwin L. Marin, réalisé en 1944 d’après l’histoire écrite par Gordon Ray Young, avec une vision franchement féministe et avant-gardiste avant l’heure dans une critique en règle du machisme, avec une belle dose d’humour en total décalage tant de l’époque far west au cinéma et des années quarante, bien salutaire en ces épriodes troubles tels qu'en ces temps de retour des archaïsmes et intolérences en tous genres.

Parce qu’il n’aime pas la présence et les conversations de femmes, dont la jeune et jolie Clara Cardell, Rocklin préfère monter à côté du conducteur phallocrate de la diligence. A son arrivée dans une petite ville de l’Ouest, il a une altercation avec un tricheur au poker qui manque de mal finir. Arleta 'Arly' Harolday, la sœur du perdant, jeune, belle et fougueuse qui manie le pistolet comme le verbe, le fait engager comme cow-boy pour lui donner une leçon humiliante. Cependant, Rocklin cherche le propriétaire Cardell, quand il apprend qu’il a été assassiné. Misogyne et bougon, il mène son enquête et découvre des liens de cause à effet, de manipulations et de meurtres. Avec la belle Arly, passionnément amoureuse et jalouse d’une concurrente possible en Clara, qui n’a pas l’intention de laisser Rocklin lui échapper.

Le discours des deux cowboys dès le début du film laisse craindre le pire, avant de se rendre compte que leur outrance ne peut pas être aussi sérieuse qu’elle en a l’air. Et de fait, le ridicule de leur propos, comme de leur comportement, dans une démonstration lumineuse nous pousse aux éclats de rire après un moment de stupéfaction. Le récit mêle astucieusement le genre western habituel, entre cowboys et propriétaires terriens corrompus, bandits de grands chemins, p’tit vieux râleur alccolique et tout le décors et ambiance westernien classique. Mais très vite, se grippe dans ce schéma, les rouages qui se prennent dans les plis des robes de femmes, ou de leur pistolet, de leurs charmes et beauté, et surtout d’une force de caractère et de volonté, loin de la bigote soumise en bobonne de lessive et cuisine, ou de la prostituée de saloon en esclave sexuelle. La femme a ici sa place qui supplante le macho avec un humour déconcertant souvent, ravageur toujours, quand les hommes sont des caricatures pastiches hilarants du machisme porté au ridicule avec une gentille condescendance pleine de malice subtile.

Je me suis donc beaucoup amusé avec bonne surprise à la découverte de ce film, dont la réalisation vive et alerte nous entraine à cent à l’heure entre enquête rondement menée, et histoire d’amour tout aussi nettement menée par la main ferme, même si douce, des femmes. La mise en scène est tout ce qu’il y a de plus efficace, sans longueur au point même de regretter que ça n’en dure pas plus longtemps pour une fois. Travelings comme plans rapprochés clairs et directs, aspect parfois théâtrale et quasi absence de violence ou morts aux duels. Tout y est aux antipodes du western classique à total contre pied, pour notre plus grand plaisir, ou du moins le mien.

Le Duke John Wayne (Le conquérant) est excellent, face à la très belle Ella Raines, resplandissante de charme et de talent. Ward Bond, George Hayes, la bien jolie Audrey Long était tout aussi charmante que talentueuse, quand Elisabeth Risdon était marquante. Il en est de même de Donald Douglas et Paul Fix, comme de Russell Wade et Emory Parnell, ou encore de Raymond Hatton et Harry Woods, tous dans la veine générale.

4 étoiles

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commentaires

P
Un western hautement sympathique et agréable. Encore une perle dans la carrière du Duke!
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