Don Jon

Joseph Gordon-Levitt pour son premier long métrage, n’y va pas avec le dos de la cuillère, tant avec cette histoire, que dans sa réalisation parfaitement maitrisée, avec un point de vue très juste qui pourrait bien faire école de relation de couple et de bonne approche de l'autre.

Il a excellemment bien vu les rapports entre hommes et femmes, et les hypocrisies amoureuses et sexuelles. J’ai toujours été sidéré que les femmes n’aiment les hommes, non pour ce qu’ils sont mais pour tels qu’elles veulent qu’ils soient. Cela va de nos habitudes vestimentaires et alimentaires, de nos amis qu’elles n’aiment pas des masses, et même jusqu’à des conversions religieuses, qui se révèlent être de la pure prostitution dans ces cas là.

Sans aller jusque là, le film nous raconte une histoire somme toute classique de la vie. Un cavaleur de première, tombe éperdument amoureux d’une véritable bombe à se damner ne serait-ce que pour avoir un regard sur vous. Prêt à tout pour elle, il se range des voitures, reprend des études, change ses habitudes de vie, s’exécute à toutes les exigences de sa belle, qui de son côté ne cède rien à rien. Sauf qu’il a une saine habitude de se masturber régulièrement, comme tous les hommes il faut bien le reconnaître. Je concède bien volontiers que notre héro a une pratique qui force l’admiration, et que cela frise sans doute une certaine forme addiction par ses scores impressionnants. Sauf qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien. Mais voilà, certaines n’ont pas compris le sens de cette pratique, que le protagoniste explique assez bien. Sans passer pour un malade. Car, passé l’épreuve du missionnaire, qui va un temps pour commencer en forme de préliminaire, s’il n’y a rien d’autre, ça vire à l’ennuie cauchemardesque de la petite routine pépère qui tue plus sûrement tous désirs pour l’un comme pour l’autre des amoureux, bien relaté.

Sur une tonalité résolument comique, cette comédie romantique ose soulever certains aspects de la sexualité, sans jamais sombrer dans le trash ni la vulgarité, et ce avec beaucoup d’humour et de culot.

J’ai beaucoup aimé l’ensemble de la trame, même si j’émet un petit bémol sur une petite morale qui considèrerait qu’avec cette pratique c’est en quelque sorte se perdre, et que la fin le couple qui se forme se perdent ensemble dans des manques affectifs, que je ne partage pas trop. C’est bien filmé, dans une mise en scène efficace sur un rythme endiablé avec un super casting.

Joseph Gordon-Levitt (The way(s)) est super convaincant et très drôle, quand à la sublimissime hyper craquante Scarlett Johansson (Hitchcock), elle est phénoménale de réalisme. Inutile de redire que j’adore Julianne Moore (Carrie, la vengeance), qui une fois de plus dégage énormément d’émotion qui me touche. Tony Danza, est impayable, tout comme Rob Brown (The dark knight rises). Glenne Headly (Un anglais à New York) est tordante, et Brie Larson (American virgin) absolument excellente.