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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 14:09

Très beau biopic de Michael Apted (Chasing Mavericks) sur la carrière de la grande chanteuse de country music Loretta Lynn, dont je ne connaissais pas le répertoire, ni son parcours qui s’avère plus qu’intéressant de part ses textes et ses sujets évoqués avec une voix comme nulle autre pareille. Tout aussi fort et vivant, tout autant passionnant et émouvant qu'un Walk the line, très différent à bien des égards.

A l'âge de seulement treize ans (15 ans dans la réalité), Loretta Webb épouse Doolittle Lynn de six ans son cadet, complètement barge. Nuit de noce à pleurer tant il manque d’égard, elle tombe rapidement enceinte et à 19 ans sera déjà mère de quatre enfants. Ils semblent partis pour une vie assez merdique. Couple houleux, mais amoureux, l’entendant chanter avec talent, il lui offre une guitare pour ses 21 ans, sur laquelle elle apprend toute seule, avant qu’il ne la lance sur scène. C’est la révélation. Elle adore chanter en public et semble avoir un vrai potentiel. Envoyant un disque à toutes les chaines de radio locales, n’hésitant pas à les démarcher sur place, le succès est très rapidement au rendez-vous, et une carrière internationale qui ne s’est pas démentie est à la clé.

Loretta, à travers ses chansons, parle de sa vie de couple, mariée trop jeune, vie houleuse, elle parle de son mari alcoolique et violent, même si elle avoue lui rendre le double des coups qu’il lui donne. Elle chante les trahisons conjugales nombreuses de son époux volage, même s’ils sont restés unis durant 49 ans. Mais elle parle surtout de son milieu pauvre, d’un père mineur de fond, des gens de la campagne et des dures conditions d’existence de cette Amérique d’en bas avec une grande émotion. Une très belle carrière, avec beaucoup de succès mais aussi des difficultés de couple, de stress, de fatigue par des tournées épuisantes. Même si son mari est un fieffé salopard, il est toujours à ses côtés pour la soutenir, surtout dans les moments difficiles, dans sa carrière, dans ses fatigues et ses détresses comme lorsqu’elle perd son amie la chanteuse Patsy Cline, et pour s’occuper des enfants –six en tout. Les chansons en sont d’autant plus belles et émouvantes car elles ne sont jamais pleurnichardes mais toujours pleines de courage et d’espoir.

J’ai beaucoup aimé cette belle et terrible histoire, avec une révolte lors de ce mariage plus qu’incongrue, et de cette nuit de noce proche du viol qui m’a mis très mal à l’aise. Et puis le rythme s’impose avec une émotion criante sur une époque, sur des conditions de vie de la femme et des maternités à répétitions, sur la vie des mineurs, dont le père meurt très jeune sans avoir eu le temps de la voir réussir sa carrière. La réalisation est sans parti pris pour mieux nous imprégner dans l’ambiance, avec une mise en scène qui m’a ébloui.

Sissy Spacek (Carrie au bal du diable) une fois de plus, dégage ce sentiment de fragilité contrebalancé par une force du plus profond d’elle, avec un tel talent qu’elle en hante longtemps. Tommy Lee Jones (Malavita) tout jeune fou-fou est impressionnant. Levon Helm (Dans la brume électrique) et Phyllis Boyens tout comme Beverly d'Angelo, jouent avec conviction et émotion.

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commentaires

P
J'ai beaucoup aimé aussi. Toutefois, je serais plus modéré que toi: Doolittle n'est pas le salaud que tu décris puisque comme tu le dis, au final, il est toujours là pour elle et pour la soutenir. Même s'il a des travers. La réalité n'est jamais vraiment toute blanche ou toute noire. Outre la musique et la performance de Sissy Spacek, j'ai également beaucoup aimé le portrait de cette Amérique d'en bas, celle des mineurs du Kentucky, que le cinéma a très rarement montré. Très bon film.
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