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6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 10:58

Film éminemment connu de tous, réalisé en 1967 par Mike Nichols qui obtint l’Oscar du meilleur metteur en scène, qui avait adapté le roman de Charles Webb, a marqué plus d'une génération et son époque en pleine mutation dans l'évolution des mœurs de la société au moment des grands bouleversements et revendications de nos sociétés coincées et bloquées.

Benjamin Braddock ayant fini ses études universitaires rentre diplômé au bercail chez ses parents. En pleine incertitude sur son avenir, il est dragué par Mrs Robinson, voisine et amie de ses parents. Très vite, le jeune homme devient l’amant d’une femme mûre durant des semaines. Quand un jour il aperçoit la photo de la fille de sa maitresse couguar, la belle Elaine, il doit jurer de ne jamais la fréquenter. Quand celle-ci rentre pour un week end, Benjamin se montre odieux avec elle, qui ne comprend pas autant de brutalité, et qui pourtant les rapproche d’un amour naissant, qui effraye la mère et révèle la liaison aux douloureuses conséquences.

Pour l’avoir vu il y a très longtemps, j’en avais gardé un bon souvenir, et une fin erronée. J’étais resté dans l’idée qu’à la fin, les amoureux partaient ensemble, quand en réalité ils ne s’aiment pas, ou plus, mais partent heureux chacun de leur côté, libéré du carcan familial vers leurs vies d’adultes, ayant fait leur petite révolte petite bourgeoise soixante-huitarde. Il faut bien dire que le Benjamin est un petit connard fini, arrogant et méprisant, macho et phallocrate et profondément égocentrique, petit bourgeois en rébelion dans une crise d'adolescent retardé aisé contre son milieu qu'il réintégréra bien sûr en bon conservateur, ne le rend pas très sympathique. Quand à la belle oie blanche, éprise d’idéaux et d’absolu, de générosité et de tendresse, un fossé colossal les sépare. De fait, nous sommes loin de la comédie romantique pour une dramatique froide et sordide, mais reste un excellent film qui marque les esprit par l'audace et le culot et une ambiance extraordinaire.

Si le récit à pris quelques rides au regard de nos sociétés et mentalités qui ont heureusement évoluées, bien que les remarques soient toujours désobligeantes quand une femme mûre sort avec un plus jeune, alors que parait normal un vieux avec une jeunette, il n’est qu’à regarder la plupart des films. L’histoire navigue entre le puritanisme conservateur et la libération sexuelle qui se profile. J’ai beaucoup aimé me replonger dans cette atmosphère, avec la magnifique bande musicale interprétée par l’excellentissime duo Paul Simon et Art Garfunkel, qui envoute totalement et imprègne le film à tout jamais indissociable.

Et comme on s’en doute, le film a fait un terrible scandale à sa sortie, pour avoir osé montrer l'amour entre un jeune homme et une femme plus âgée. Pourtant dans les faits, Dustin Hoffman avait déjà 30 ans, quand Anne Bancroft en avait à peine 36, et Katharine Ross avait tout juste 27 ans. Hollywood n’était pas encore mûr pour de vrais écarts d’âge, du moins toujours dans ce sens, car les vieux messieurs… Film qui a donc marqué durablement les esprits, pour se retrouver en référence dans nombre de films, chansons, séries. Le film La rumeur court de Rob Reiner, avec Jennifer Aniston, Mark Ruffalo et Shirley MacLaine en était un exemple bien mauvais, car revenant au machisme habituel de la jeune femme et du vieillard avec une morale ringarde.

Dustin Hoffman (#Chef) est excellentissime, face à Anne Bancroft (Dracula, mort et heureux de l'être) diaboliquement marquante, et la très belle Katharine Ross (Donnie Darko) adorable, hantant longtemps. William Daniels et Murray Hamilton, comme Elizabeth Wilson et Brian Avery, ainsi que Walter Brooke et Norman Fell donnent de leur talent. A remarquer l'une des toutes premières apparitions de Richard Dreyfuss.

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