Nannerl, la sœur de Mozart

Un très beau film pour une très belle histoire, celle de la sœur de Mozart. Il est une fois de plus triste de constater que le machisme a bridé des vies et des talents. Dans une réalisation naturaliste sobre, René Féret nous convie dans l’intimité d’une famille d’artistes aimante, cherchant à joindre les deux bouts, entre désirs et réalisme économique en opposition avec la création et le talent. Le soin apporté à la reconstitution d’époque, de la qualité de lumière et du jeu de caméra donne une immersion totale qui nous transporte, ainsi qu’une musique envoutante. J’ai beaucoup aimé l’ambiance restituée avec brio par un réalisateur perfectionniste. Il y a beaucoup de charme dans les regards et les poses de ces filles. Celles du roi, cloitrées, celles du petit frère génial, sacrifiées. Beaucoup d’émotion donc et de tendresse transmises par une Marie Féret très élégante dans son style rayonnant. Il en est de même de Delphine Chuillot, David Moreau ou de Marc Barbé. Tout comme Clovis Fouin et l’émouvante Lisa Féret, ainsi que Valentine Duval et Salomé Stévenin très marquantes.