Landes

Premier film de François-Xavier Vives, qui s’inspire en partie de l’histoire de sa grand-mère, beaucoup moins progressiste que son personnage romancé, et s’avère une bonne surprise. L’intérêt de la trame, est de nous replonger dans la France des années 20, et de la situation ouvrière agricole bien particulière, celle des gemmeurs, travailleurs de la forêt des Landes. Une toute jeune veuve, prend les affaires laissées par son défunt mari, dont le rêve était d’apporter l’électricité à New York. Sauf que la jeune fille découvre également la situation économique précaire des ouvriers proche du servage. Et tous les riches propriétaires locaux ne veulent pas voir leurs sorts s’améliorer. Se liguent contre elle, deux courants de luttes contraires, les ouvriers agricoles et les propriétaires, dans des intérêts opposés, et une belle histoire d’amour entre deux feux. L’histoire est joliment racontée, superbement filmé qui nous mettent dans l’ambiance d’une époque, entre mentalités, luttes des classes, mais aussi la mode, les voitures, les innovations modernes qui nous semblent tellement évidentes de nos jours. J’ai aimé cette poésie pudique dans les gestes, les regards et les mots. La sobriété du ton donne plus de force aux thématiques développées.

J’adore Marie Gillain (La clef) qui dégage beaucoup de sensualité avec un jeu bien à elle, particulièrement émouvant. Jalil Lespert (Love and bruises) est excellent Miou-Miou (Arrêtez-moi) est superbe. La chipounette Swan Mirabeau, joue avec beaucoup de naturel. Steve Driesen est puissant dans son jeu, face à Rosalia Cuevas percutante. Christelle Cornil (Sur la piste du Marsupilami) et Céline Peret sont deux jolies petites rousses bien marquantes.