Petit western de série B de Ray Enright, tant par sa mise en scène que par un scenario pas spécialement bien écrit, pas très bien découpé et aux dialogues plutôt comiques. Il en est de même du traitement du sujet, sur la rivalité entre éleveurs de bovins vs ovins, qui a du sans doute marquer l’histoire du far west mais assez mal traité pour être suffisamment intéressant.
Après avoir éradiqué les questions indiennes, et s’être débarrassé des espagnols, les terres grasses et fertiles morcelées entre petits colons deviennent la proie de très gros éleveurs sans cesse avides de tout s’approprier sans scrupule. Ils ne supportent surtout pas la concurrence avec les bergers et leurs milliers de moutons, dont ils règlent sans vergogne par meurtres interposés la moindre hardiesse de s’installer dans leurs parages. Ce qui va à l’encontre des valeurs d’alors, où chaque colon à sa place et sa chance dans ce nouveau monde. L’arrivée d’un australien et de son bétail va provoquer l’ire irraisonnée des grands patrons.
L’histoire est sympathique et provoque notre curiosité sur ce thème entrelacée d’amour et d’amitié, de trahison et de fraternité. Mais la réalisation semble bâclée et hachée, avec des scènes qui n’aboutissent pas toujours, des personnages qui disparaissent en court d’histoire. Si d’une manière générale, ça se laisse malgré tout regarder sans déplaisir, c’est avec indulgence pour son brin d’humour et son manque de crédibilité, dont la romance qui se termine un happy end typiquement hollywoodien.
Errol Flynn, sur la pente descendante de sa carrière, ne force pas son talent, comme peu enthousiasmé par cette aventure. La jolie rousse Alexis Smith est plus drôle que sérieusement crédible et moins encore langoureuse, mais marque par son aura. Le reste de la troupe est dans le même état d’esprit avec S.Z. Sakall et James Brown, Douglas Kennedy et Ian MacDonald, Charles Irwin et Paul E. Burns.
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