Le grand homme

Pour son troisième long métrage, Sarah Leonor s’attaque au grave sujet de la mort et la façon de vivre avec, sous le regard et témoignage d’un enfant, dans une forme docu-fiction où s’entremêlent sans rapport direct entre eux divers sujets de société.

La narration est découpée en plusieurs parties correspondant aux hommes de l’histoire. Le père, l’ami et le gamin. Deux amis d’armée, des abrutis de première se perdant dans la steppe afghane pour une chasse au guépard des montagnes sans autorisation de leurs supérieurs ni utilité, et qui tombent dans une embuscade talibane. La vie de l’un est sauve grâce l’autre qui réussi à le porter jusqu’aux secours, mais perd sa place et son billet d’entrée en France d’une naturalisation promise. Il rentre clandestinement récupérer son fils qu’il n’a pas vu depuis cinq ans. Commence alors une nouvelle vie cachée, d’emploi précaire et l’accident.

Sur un style épuré et froid, dans lequel manque cruellement vie et chaleur humaine, s’ajoute des portraits de personnages dont aucune n’attire de sympathie, pas plus des adultes que de l’enfant. Un malaise palpable s’en dégage, presque dérangeant sinon agaçant. J’ignore en définitive quel est le sens voulu par la réalisatrice, ni même ce qu’elle souhaite exprimer au final, tant c’est parfois cliché mais aussi assez hermétique souvent. Non que le récit soit incompréhensible mais d’abord peu agréable tant dans la narration of du gamin qui déclame d’une voix malhabile, mais par le regard de la caméra, ses cadrages et travelings qui déroutent souvent. Me laissant mener par la mise en scène théâtralisée, sans jamais m’ennuyer, je n’ai pas réussi à entrer dans la trame à l’ambiance très particulière.

Le jeu de Jérémie Renier (Cloclo) est à l’image du film, excellent mais peu enthousiasmant, de même de Surho Sugaipov et Ramzan Idiev. Quand Laura Arsangereeva et Issita Arslanov, Daphné Dumons et Manon Gineste, ou encore Miglen Mirtchev (Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire), et Sabine et Paul Massé.