Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 09:37

Après avoir vu le désolant Un village presque parfait de Stéphane Meunier, j’ai eu le grand désir de me replonger avec plaisir dans la version original de Jean-François Pouliot, qui signait là sa première réalisation, histoire de comparer surtout avec mes souvenirs et mon bon ressenti lord de sa sortie, et je n'ai pas été déçu.

Sainte-Marie-la-Mauderne est un petit village sur une petite ile isolée. L'activité de la pêche est arrêtée, plongeant les cent vingt villageois au chômage et à la morosité ou à l’exil. La possible implantation d'une usine permettrait de leur redonner vie et fierté. Cependant, c’est conditionné avec la présence d’un médecin permanent. Le maire du village, Germain Lesage, avec ses amis Yvon Brunet et Henri Giroux, ainsi que de la complicité de leurs femmes et tous les habitants du village, va tenter de convaincre le docteur Christopher Lewis de Montréal, qu’ils ont réussi à faire venir contraint et forcé, à rester pour au moins cinq ans. Le sachant fan de cricket et de jazz fusion, ils sont prêt à tous les moyens pour le séduire.

Et de fait, j’ai retrouvé dans cette trame toute l’émotion et l’humour qui manque dans le remake français, en attendant de découvrir la version anglophone. Je laisse donc de côté toute comparaison stérile dans ce cas. Il y règne une ambiance douce amère, sur des gens désespérés par la crise économique qui les plonge dans une morosité d’assistés et de perte de fierté et de confiance en soit, et qui se réveillent avec l’espoir de renaissance avec l’humour que la solidarité rend humble et digne sans jamais tomber dans le pathos. Il y a une poésie et une belle âme dans ce récit, où l’arnaque de départ devient une véritable histoire d’amitié et d’amour entre un village et une proie raconté avec intelligence et subtilité. Chaque profil des protagonistes, même en un regard, est complexe et plein de vie et de profondeur.

C'est dans le village réel de Harrington Harbour, qui a vu depuis la réalisation un tourisme important se presser pour voir les lieux du tournage, que s’est déroulé la grande aventure. Sur la base d’un récit simple, la réalisation est belle et maitrisée, la tonalité toujours tendre et l’humour ne tourne jamais dans la comédie facile, ou dans la morosité ou le misérabilisme. C’est ainsi que les protagonistes nous plongent, il y a déjà plus de dix ans, dans la crise économique mondiale et la désertification qui touchent nos pays aux conséquences désastreuses.

Raymond Bouchard (Les profs) est absolument parfait, entre tendresse et humour, pour nous faire partager avec ses petits camarades cette belle aventure humaine. Ainsi de Pierre Collin et Benoît Brière (Voyez comme ils dansent), comme David Boutin et Guy-Daniel Tremblay. Nadia Drouin et Rita Lafontaine sont drôles, comme Roc LaFortune (Sortilège) et Réal Bossé, Guy Vaillancourt et la belle et envoutante Lucie Laurier. Mais aussi Ken Scott qui a écit le script, Jean-Pierre Gonthier et Marc Legault, Caroline Girard et le jeune Dominik Michon-Dagenais, la bien jolie Caroline Bouchard, fille de Raymond, et Jean-Pierre Gonthier.

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
Il y a quelque chose de Pagnol dans cette délicieuse comédie sociale québecoise. On se laisse gentiment porter par cette fable tendre qu'on croirait sortie d'un cinéma d'un autre temps. Je n'ai pas vu les remakes anglais et français. J'hésite tant l'original se suffit à lui-même...
Répondre

Présentation

Compteur

Notations

Notation

Liens