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3 août 2021 2 03 /08 /août /2021 10:06

Un très beau film de Naomi Kawase, sorti en 2020, d'après le roman homonyme de Mizuki Tsujimura, qui aborde la problématique de l’adoption comme on se refusait jusqu’alors de voir les conséquences d’un marché florissant dans une négation du malheur en un bonheur psychédélique.

Satoko et son mari Kiyokazu Kurihara, n'arrivant pas à avoir d'enfant, choisissent d'en adopter un, dont Hikari Katakura la mère adolescente forcée par sa famille à abandonner. La jeune femme survit avec difficulté pendant les années qui suivent l'abandon de son bébé. Six ans après l'adoption du petit garçon, Asato, le couple reçoit un appel d'une femme qui annonce être la mère biologique de l'enfant et souhaite récupérer son fils. Un très beau récit, à l’opposé de l’ignoble Juno, qui met en exergue des contradictions face à une réalité occultée sur l’adoption.

En l’occurrence, une adolescente que ses monstrueux parents obligent à abandonner son enfant, quand ils ont largement les moyens d’élever leur petit-fils avec leurs filles, et quand bien même ils seraient pauvres, telle la famille MacGuff dont Jason Reitman vantait le bonheur de l’abandon, que la « réputation » ne justifie pareille extrémité et révèle au contraire leur mauvais fond, abandonnant ensuite Hikari à son sort. De même cette famille sans scruple d’arracher l’enfant de cette jeune fille pour un égoïsme primaire afin de satisfaire un égo, quand bien même la souffrance de la jeune file les touche au final. Au-delà, c’est tout le système commerciale des « bien-pensants » qui n’hésitent pas à arracher des enfants de leurs familles, de leur pays, de leur culture par centaines de milliers, sans que les états ne s’en offusquent, prélevant leurs dîmes sur ce commerce d’enfants au lieu de fournir des aides aux jeunes mères, de construire des orphelinats dignes de ce nom, de mieux contrôler les familles d’accueil.

A travers ce film, c’est une réflexion qui s’impose, quand les chiffres sont parlants. Un quart des enfants adoptés sont rendus, retour au service d’après vente, un nombre très important de suicides des enfants qui vivent mal leur arrachage, de crises violentes. Il faut entendre leurs voix et témoignages. Ce n’est jamais par altruisme que les adoptants s’emparent d’enfants du quart monde, véritable pillage, mais par égo mal placé, au lieu de financer des orphelinats ou familles d’accueil dans leur pays. Que dirait-on d’enfants français adoptés par des pays africains, sud-américains ou asiatiques ? Sinon du racisme inconscient, de la condescendance évidente aux pays émergeant ou pauvres. Et ce sont les enfants qui paient le prix fort, et surtout les mères telle Hikari. Un film fort avec une fin émouvante où les interprètes s’imposent avec talent. Très pénible de mettre les titres en anglais dans une dictature commerciale américaine qui devient pathétique.

Avec les excellents Hiromi Nagasaku, Arata Iura,dont Aju Makita est terriblement marquante Miyoko Asada, Reo Satō, Taketo Tanaka, Hiroko Nakajima, Tetsu Hirahara, Ren Komai, Rio Yamashita, Kokoro Morita, Masami Horiuchi, Hiroshi Yamamoto, Msaki Miura, Shōko Ikezu, Ryuya Wakaba, Munetaka Aoki et Gō Rijū.

3 étoiles

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