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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 21:23

Eprouvante histoire de l'excellent Richard Fleischer (Mr. Majestic) pour une adaptation d'après le roman de Meyer Levin, qui s'est inspiré d’un terrible d’un fait divers réel qui fait froid dans le dos de par la froideur et l’absence totale de remord des jeunes meurtriers et de leur épouvantable motivation.

Judd Steiner et Artie Straus sont deux jeunes étudiants de 18 et 19 ans, imbus d’eux-même et de leur condition sociale élevée et d’une intelligence supérieure à la moyenne. Ils se considèrent tellement au dessus de leurs congénères mais aussi de toute loi, qu’ils se sentent intouchables et l'incarnation parfaite de la réussite. De fait, ils décident de réaliser un crime parfait, et prépare avec un soin l’enlèvement d’un gamin de 14 ans sous une fausse demande de rançon et qu’ils assassinent avant de faire disparaitre le corps. Et pourtant, aussi monstrueusement génial qu’ils se croient, ils font une erreur en perdant des lunettes de vues. Vite arrêtés, l’issue de leur procès ne fait aucun doute jusqu’à l’arrivée de Jonathan Wilk, célèbre avocat, farouche adversaire de la peine de mort, qui décide d'assurer leur défense.

Très beau film qui prend aux tripes de part la froideur comportementale de deux assassins sans scrupules, qui se prennent tellement pour des êtres supérieur qu’ils s’arrogent le droit de vie et de mort sur un gamin, juste pour prouver qu'ils sont les meilleurs. Bâti en trois actes, l’explication de la réalisation de l’horreur, l’enquête policière, et le procès. Je n’ai évidemment pas pu m’empêcher de penser au film d’Alfred Hitchcock, La corde (Rope) de 1948, qui en effet était inspiré de la pièce de 1929, Rope's end de Patrick Hamilton, déjà à partir de l’affaire Leopold et Loeb. Une affaire qui se retrouve dans de nombreux romans comme Native son, et films Swoom (et son remake Funny game).

La réalisation, tel un plaidoyer, relate les événements circonstancier dans un énoncé des faits avec rigueur et recul d’une totale neutralité impartiale. La mise en scène presque théâtrale est sans faille, mettant en scènes les différents protagonistes et leurs divers points de vus, donnant un éclairage des liens qui les lie à la tragédie. Ainsi des apprentis assassins dans une symbiose amoureuse, une élucubration sans fondement du romancier Meyer Levin -homophobie insidieuse ?- des leurs camarades et familles jusqu’aux policiers et enfin l’avocat. Enfin le procès, qui apportent toutes les argumentations pour défendre non l’acte indéfendable du meurtre commis, ni d’excuses impossibles des deux adolescents tourmentés, mais du combat contre le peine de mort pour la condamnation à vie, bien plus terrible encore. Les arguties portent avec puissance, calme et solennité, mais aussi avec forte émotion, même si je ne partage pas sa défense sur l’âge des prévenus, ni sur leur classe sociale ni ne sont pas pour moi des excuses ou des motifs de culpabilité d’objection. Un film qui hante longtemps.

Et de fait, le film reprenait cette véritable histoire de Nathan Freudenthal Leopold, Jr. et Richard Albert Loeb qui eut lieu en 1924 à Chicago. Deux riches étudiants en droit, responsables du meurtre de leur petit voisin de 14 ans, Bobby Franks. Afin d’apporter la preuve leur supériorité face aux institutions de la société, ils réussirent presque le crime parfait. Mais une paire de lunettes de vues, perdue sur les lieux du crime, permettra à la police de remonter jusqu’à eux, car elle était dotée d'un mécanisme de charnière particulière, dont seulement trois clients à Chicago en avaient achetés. Excellemment défendus par leur avocat Clarence Darrow, après un plaidoyer de douze heures, ils échappent à la peine de mort et furent condamner à 99 ans de prison. L’attendu de ce retentissant procès a été la porte ouverte à la prise de conscience des américains et la baisse rapide du nombre de condamnations à mort jusqu’à sa très forte régression. Loeb a été tué par un codétenu en 1936, quand Leopold a été remis en liberté conditionnelle en 1958, est parti vivre à Porto Rico où il s’est marié, et mort d’une crise cardiaque en 1971. Il a publié un livre autobiographique Life plus 99 years mettant le meurtre sur le dos de son complice, quand il s’avère être le réel coupable. Il tenta même en vain de bloquer la réalisation du film.

Avec dans ce magnifique casting, l’excellentissime Dean Stockwell, l’inoubliable Al Calavicci de Code Quantum, face à Bradford Dillman, extrêmement marquant, et Orson Welles (La soif du mal) encore une fois magistral. E.G. Marshall (Superman II) et Martin Milner, comme l’excellente Diane Varsi (Johnny s'en va-t-en guerre), Richard Anderson et Robert F. Simon sont terriblement impressionnants.

3 étoiles

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commentaires

J
Super blog j'ai adoré !!!
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