Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 février 2015 4 19 /02 /février /2015 11:30

Terrible et éprouvante évocation d’une des affaires les plus sordides que nous ayons connu, relaté avec subtilité par Frédéric Tellier, qui nous plonge au cœur de l’angoisse et de l’horreur, imposées par un monstre effrayant. Une affaire qui nous avait alors traumatisés, et hantera longtemps encore.

Dès son arrivée en cette année 1991 au 36, quai de Orfèvres, le jeune inspecteur Franck Magne se voit confier un dossier sur le meurtre horriblement violent d’une jeune fille, qui hante le service. En étudiant d’autres dossiers semblables, il commence à faire des rapprochements. Par un manque criant de moyens, et des blocages de procédures, il perd un temps fou. Huit ans durant, avec obstination, quasi seul dans son coin, il enquête sans cesse, pendant que les victimes se multiplient de plus en plus violentes, dans un laps de temps de plus en plus resséré. Face à tant de monstruosités la police se mobilise dans une vaste chasse à la bête immonde dans sa macabre série mortelle.

En suivant le récit, entre l’enquête et le procès, entre les faits monstrueux et les témoignages émouvants, par une réalisation sobre et efficace, j’ai revécu avec angoisse le peu que nous savions alors. J’ai été pris durant tout le récit dans l’angoisse, mais aussi dans l’expectative face aux stupidités de certains qui ont bloqués les recherches, et sur l’archaïsme des conditions et moyens d’investigation. Et puis, il y a l’incompréhension des avocats. Je ne comprends pas la solidarité ethnique, affectant des capacités de jugement en plaçant mal le combat, presqu'en complice. Affreusement naïve l'avocate et sa psychologie à deux balles, de l'humanité recherchée en vain derrière le monstre, même si finalement ils finissent par vouloir la terrible vérité.

Il est vrai que face à ces actes, nous nous trouvons démunis et cherchons d’introuvable réponse. Certains se fourvoient à donner des circonstances atténuantes, mettant de côté les victimes avec des arguments sur le mal être des assassins ou de manque d’amour, et qui ne trouveront jamais de justification. Il serait temps d'admettre que telle une anomalie génétique, ces monstres sont dépourvus de toute humanité et conscience, et qu’il n’y a pas à chercher d’excuses. Juste nous mettre à l’abri en les enfermant à vie. Guy Georges ne doit pas ressortir de prison, ni en 2020 ni jamais. Celui qui prendrait la responsabilité, devrait répondre des futures victimes.

Suite à cette terrifiante affaire, il a été instauré un fichier national d’ADN, qui a permis de résoudre depuis des centaines d’affaires. Reste quand même un sérieux hic dans tout ça. Quid du procureur qui a refusé la demande de recherche d’ADN ? Quid de ce commissaire qui a fait de la rétention d’information ? A leur niveau, ils ont de lourdes responsabilités sur la conscience. Quelles sanctions ont été prises contre eux ?

Le casting s’avère époustouflant de crédibilité, avec un Raphaël Personnaz (Le temps des aveux) qui s’est particulièrement investi dans son rôle, face à une Nathalie Baye (Lou ! Journal infime) infiniment excellente, Olivier Gourmet (Deux jours, une nuit) et Michel Vuillermoz (La liste de mes envies) sont parfaits, comme est terriblement marquant Adama Niane, tellement il est convaincant. De même Christa Theret (L'homme qui rit) très émouvante. Ainsi, Thierry Neuvic (Silences d’Etat) et William Nadylam, Marianne Denicourt (Hippocrate) et la belle Chloé Stefani (Je vous ai compris), François Rabette (Malavita) et Anthony Paliotti (Arrête ou je continue), ou encore Olivier Balazuc et Norah Lehembre.

3 étoiles

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

Compteur

Notations

Notation

Liens