Puisque je commence à me faire une réputation de collectionneur de navets, j’en tiens un bon ! Y’a pas photo, celui-ci est extrêmement mauvais. Sur un scénario des plus convenus, qui n’est pas sans rappeler Les babas cool, pourtant beaucoup mieux en comparaison, quand celui-ci n’apporte strictement rien. C’est très mauvais en tout, les pseudos gags éculés sont tirés en longueur pour meubler le vide sidéral d’une histoire mal écrite, mal réalisée et pitoyablement interprétée. Les dialogues sont d’une nullité incommensurable. Quelle morale faut-il en tirer ? Le monde des hippies, dont les adeptes sont des camés, échangistes voire gogols, serait tout aussi corrompus que la société capitaliste ? Tous les clichés et poncifs nous sont servis avec un manque cruel d’originalité et d’humour. Pourtant, le casting est impressionnant avec Paul Rudd, Jennifer Aniston, Justin Theroux ou Malin Akerman… tous sans exception sont très mauvais, à moins qu’ils ne l’aient fait exprès ? Mais que sont-ils venus faire dans cette galère ? et moi donc !

C’est étonnant que Roland Joffé se soit vautré dans cette daube des plus idiotes. L’idée de départ pourtant était amusante. Deux petites fans de t.a.T.u. se rencontrent et tombent amoureuses dans un Moscou underground pouvait donner lieu à une histoire sympa en faisant un parallèle entre le devenir artistique et celui de leur groupe fétiche. Mais la référence aux deux chanteuses Elena Sergueïevna Katina et Yulia Olegovna Volkova qui jouent leur propre rôle, qui s’étaient fait connaître par leur fausse histoire saphique tombe très vite à plat. La romance entre les jeunes filles, une pauvre petite riche américaine, droguée à donf, et une jeune ouvrière russe et pauvre qui vont s’aimer et devenir mieux que leurs idoles car elles vont devenir à leur tour chanteuses et vraies lesbiennes est passablement ennuyeuse. L’histoire, même sous forme de fable, parfois sombre, n’est pas très crédible dans les milieux mafieux du showbiz. Ça manque de passion, c’est trop cliché limite ridicule. Dommage car j’aime beaucoup Mischa Barton, qui joue avec beaucoup de conviction, quand Danielle Panabaker est excellente.

C’est étonnant comme les américains n’aiment qu’eux et méprisent le monde, ce qui n’est pas nouveau, mais qu’ils puissent nous haïrent autant me flingue toujours. Même dans un petit film d’animation pour enfants, ils ne peuvent s’empêcher d’être radicalement cons. La preuve avec Chantal Dubois, fliquette française foncièrement laide, méchante et teigneuse de bout en bout, et les ridicules commentaires genre « la France ne travaille que deux semaines par an… ». Sans oublier l’éternel képi du 19^ème siècle. Il m’a même semblé entendre du Edith Piaf… Dommage, car des trois opus, c’est certainement celui qui était le mieux en couleur, en animation et en émotion. Beaucoup de cascades, de loopings et d’imagination rendant le film attrayant. L’amitié avec Vitaly est sympa (oui, le russe est plus fréquentable que nous). Les pingouins sont très drôles, et la romance entre Alex le lion et Gia la jolie jaguar est émouvante. Car d’amour il en est question en plus de l’amitié et de la fidélité. Suite à n’en pas douter d’un numéro 4.

S’il n’y avait cette atroce musique, ce film serait presque réussi. L’histoire est belle, tendre et filmée avec finesse. Les images de Venise dans un quotidien pas forcément des plus chaleureux son belles et poétiques. La rencontre entre cette jeune chinoise déracinée et ce retraité d’origine yougoslave va donner lieue à des rumeurs intolérantes dans les deux communautés. J’ai beaucoup aimé l’ambiance comme le jeu des acteurs. Je regrette juste quelques petites longueurs et certaines incertitudes sur la nature de l’argent qui libère la jeune femme par l’amie (pourquoi et comment ?) sur la nature des liens entre le jeune femme et le vieillard (difficile de croire à des sentiments amoureux). Une belle surprise donc, sur une réalisation plus que sur maitrise scénaristique. Zhao Tao joue avec beaucoup de naturel et d’émotion, même si j’ai une préférence pour Wang Yuan plus jolie et plus convaincante. Rade Serbedzija est quant à lui excellent.

Dans le cadre de la 7^ème édition de l’opération « un dvd pour une critique » par Cinetrafic, j’ai eu le plaisir de voir L’oiseau, une comédie dramatique d’Yves Caumon.

L’histoire nous conte le quotidien d’une femme dont on ne sait pas vraiment si elle est timide, introvertie ou limite schizophrène. Et puis, lentement mais sûrement, se dévoile l’ampleur d’un trauma, par petites touches, tout en nuances et en délicatesse. On découvre un ex mari, un enfant, un drame… L’arrivée d’un oiseau dans sa maison va la sortir de sa torpeur sépulcrale vers la lumière de la vie qui doit reprendre son cours. La réalisation est belle, dévoilant au travers de gestes anodins et un rythme volontairement lent, tel un cœur qui bat au ralenti, le tourment qui enferme cette femme dans la douleur et le retour progressif vers la vie. Les images sont belles et maitrisées, nous faisant passer du sombre vers la couleur, illustrant de belle manière l’état d’esprit qui évolue pour un nouveau départ. J’ai bien aimé cette histoire. Le grand regret, c’est le choix de l’actrice principale. En effet, Sandrine Kiberlain est totalement inexpressive, n’évoquant rien du début à la fin, alors qu’elle porte tout le film. D’autant plus regrettable qu’en face, Clément Sibony est excellent. De même Bruno Todeschini ou Serge Riaboukine qui assurent avec conviction. Belle surprise de voir Alice Belaïdi dans un rôle court mais marquant qui nous change de l’éternelle louloute de banlieue au jargon fleuri. Un beau film qui aurait pu être beaucoup plus percutant.

Le film L’oiseau d’Yves Caumon, distribué par Arte, est disponible depuis le 5 juin en DVD. Les bonus « Jouer Anne », est une conversation entre Sandrine Kiberlain et Yves Caumon. Des scènes non montées complètent les suppléments.

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Un grand merci à Cinetrafic et ses partenaires pour me faire partager cette belle aventure.