Un immense gâchis ! C’est extrêmement long et épouvantablement chiant ! Pourtant, l’histoire sur un thème aussi difficile et très intéressant méritait un bien meilleur traitement. Si le regard sur la tenue vestimentaire portée par cet homme est bien vue, sans doute à l’extrême, je regrette qu’il n’y ait pas eu une introspection plus poussée, sur son enfance, sur son ressenti, sur ses luttes internes… A ce titre Ed Wood par Tim Burton était bien mieux abordé. C’est la réalisation que je n’ai pas aimé, qui est tout simplement très mauvaise. Nombres de scènes sont longues et inutiles, avec des dialogues souvent creux et sans aucun intérêt et aux chuchotements inaudibles, sans oublier la bande musicale insupportable. C’est une très grosse déception, tant je n’ai entendu que des louanges… Certaines scènes cependant sont particulièrement émouvantes, mais j’ai eu un mal fou à entrer dans le film. Il y a une bonne heure de trop, ou de mal utilisée. Dommage, car c’est excellemment bien joué. Pourtant, Melvil Poupaud campe son personnage avec beaucoup de conviction et de talent, et il est très beau ainsi paré. Suzanne Clément est extraordinairement talentueuse, en plus d’être belle et craquante. De même que Nathalie Baye qui est terriblement émouvante au possible. Susan Almgren, Monia Chokri et Magalie Lépine Blondeau sont toutes excellentes.

Film en trois parties de Zero Chou, construit d’étrange manière tout aussi intrigante que passionnante. Trois génération de lesbiennes de Taiwan d’hier et d’aujourd’hui qu’un train du temps relie astucieusement. La première histoire nous conte une très belle histoire d’amour entre une jeune chanteuse aveugle, la très belle Serena Fang, et une musicienne butch, l’intrigante Diego (Chao Yi-Lan), sous le regard jaloux de la petite sœur (Chih-Ying Pai), absolument adorable. Les chansons sont douces, envoutantes et terriblement émouvantes comme l’histoire. La deuxième partie, nous relate des personnes âgées, un gay sidéen, Yen (Sam Wang) excellent, et Lily (Lu Yi-Ching) une lesbienne alzheimer que l’on voit à la fin du premier acte lors d’un mariage arrangé. C’est triste et beau en même temps, par leur admirable solidarité. Dans la troisième partie, on retrouve dans leur jeunesse, la jeune Lily (Herb Hsu) et Diego dans leur premier amour lesbien et s’accepter telles qu’elles sont. Il ressort de l’ensemble, une atmosphère triste, difficile mais pleine d’amour et d’espérance, que j’ai préféré au très poétique Spider Lilies.

Après ses excellents American Trip et Sans Sarah rien ne va ! que j’avais adoré, j’attendais avec impatience le nouveau Nicholas Stoller. Et si je n’ai pas été déçu, je lui ai malgré tout trouvé une bonne petite demi-heure de trop. Pour autant, l’histoire est intelligente pour une comédie romantique, qui pose de bonnes questions sur l’amour et l’engagement. Beaucoup d’humour et d’émotion, mais aussi de la gravité tout en évitant les pathos et clichés moralistes. Loin d’être aussi déjanté et trash que les précédents, l’histoire est très plaisante à suivre tant par sa réalisation que par sa mise en scène qui reste toujours virevoltante. J’ai bien ri et beaucoup aimé la scène finale avec les choix proposés, et décidément, je n’aime pas les psy… cons en tous genres. Avec tout ça, il faut bien dire que je ne suis jamais déçu par Jason Segel, que j’aime beaucoup, tant il a toujours des rôles sympas dans de bons films. J’aime énormément Emily Blunt, que je trouve belle, pleine de charme et bourrée de talent. Chris Pratt est drôle et Alison Brie est super sympa, Dakota Johnson (fille de Don Johnson et Melanie Griffith) est tordante.

Film composé de trois moyens métrages d’inégale qualité comme trop souvent dans ces films chorals.

Interior Design de Michel Gondry. Belle histoire qui relate les difficultés que rencontre un jeune couple pour s’installer dans cette mégalopole aux loyers prohibitifs, et que leurs ambitions de la vie, personnelle et professionnelle, vont lentement séparer et que la solitude va transformer la jeune femme délaissée de manière triste et amusante. De belles images de la ville, avec la pate du réalisateur. Ayako Fujitani est jolie et joue avec beaucoup de poésie. Ryo Kase (Restless) est excellent de délire.

Merde de Leos Carax dont on retrouve dans cette histoire, longue et pénible tous les éléments qui lui serviront ensuite à Holy motors. Denis Lavant y joue à peu près le même rôle de Monsieur Oscar, avec la même conviction mais tout aussi très vite lassant. Jean-François Balmer, égal à lui-même dans la série télé, n’est pas spécialement emballant. Et Tokyo dans tout ça ? Des vues de haut, de loin de dessous…

Shaking Tokyo de Joon-ho Bong. J’aime à peu près tout ce que j’ai pu voir de ce réalisateur de génie. Cette fois encore, il nous régale d’une belle histoire poétique d’un hikikomori (Teruyuki Kagawa) qui par amour d’une livreuse de pizza (Yû Aoi) devenue entre temps à son tour hikikomori, va devoirs chercher au plus profond de lui le courage et la force d’aller la retrouver pour la sauver, et lui aussi, de fait.

Une gentille et sympathique petite comédie romantique tendre et drôle, bien plus maligne qu'elle en a l'air. J’ai trouvé que le concept de base était original. Et en effet, qu’est-ce qui nous rend amoureux ? Un geste, un regard, un sourire... d’une personne de toute façon à la base totalement inconnue. C’est très drôle, vif et alerte. Parfois un peu trop excentrique, mais toujours avec beaucoup de tendresse. J’ai aimé cette espèce d’humour déjanté, ce côté parfois gentiment irrespectueux. Le rythme passe du vif au slow avec. Les dialogues sont gentiment trash a souhait mais les réflexions sur l’amour bien questionnées. Jason Biggs joue avec beaucoup de bonheur, très à l’aise dans rôle déjanté. En plus d’être jolie, Isla Fisher a pour elle un charme fou qui me fait fondre et donne envie de prendre dans ses bras.