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31 décembre 2013 2 31 /12 /décembre /2013 15:04

S’il n’y avait eu tous ces clichés sur la jeunesse, un thème aussi récurant, l’histoire de Tristan Séguéla, bien que faiblarde eut pu mieux passer. Hélas, il n’en est pas ainsi, car beaucoup trop excessif, trop de simplicité et de manque cruel d’originalité. Reste quelques gags et mimiques amusantes et deux ou trois bons mots.

L’histoire d’un mec qui nous fait à sa crise de la quarantaine sur une poussée aigue de la crise de l’adolescence qu’il n’a jamais eut par une enfance trop studieuse de petit géni, n’est pas franchement en soit nouveau. Sauf quand c’est une crise avec tous les excès que nous pouvons avoir eu à seize ans. Sauf que la crise ado ne ressemble pas forcément à une phase de rap black-blanc-beur sos-racisme, fourre tout et n’importe quoi, entre fast-food, drogue et alcool à l’image de la banlieue, surtout dans le seizième, ça passe moyen. Méga cliché, méga à côté de la plaque et surtout racoleur d’un public qui de toute façon ne se reconnaitra pas dans ce portrait, tant il est vrai n’est pas très flatteur. Ça aurait du être plus travaillé que cette superficialité simplisime qui nous est proposée.

Du coup, c’est assez long, surexcessif et absolument peu intéressant, ni très drôle au point d’en être désopilant. Tout repose sur les solides épaules du protagoniste principal, qui à défaut d’être assez chiant, joue juste. Je me suis profondément ennuyé tant la succession de poncifs est digne des épisodes débiles télé. Nous sommes loin d’un Will Ferrell et des productions américaines qui maitrisent ce genre du comique déjanté, mais bon, c’est déjà bien d’essayer.

De fait, Laurent Lafitte (L’écume des jours) joue excellemment bien, mais devrait quand même chercher à varier ses rôles, car il s’enfonce dans la sombritude mortelle, c’est ce qui est arrivé à Christophe Malavoy (De feu et de glace) quand c’est un super acteur. Judith El Zein (Le prénom) est belle est joue juste avec humour décalé, quand Jonathan Cohen (Amour & turbulences) nous l’a refait comme d’hab comme François Rollin. Ensuite, nous avons une cohorte plutôt pas mal, avec Victor George et Alexandre Prince, ou la jolie Roxane Bret et Lina Benzerti, Khadim Sylla, Théo Chavannes et Thomas Bonsang.

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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 18:00

Très belle découverte encore au pied de mon sapin de Noël avec ce ce sublime chef d’œuvre. Comédie champêtre de Keisuke Kinoshita qui n’est pas si légère qu’elle en a l’air. Il y a un peu de l’esprit avec Jour de fête de Jacques Tati dans une moindre mesure. Ce film a une particularité très importante, celle d’être le premier film japonais en couleur en Fujicolor.

L’histoire, apparemment simple, nous narre la venue d’Aoyamade de son nom pseudo Lily Carmen et de son amie Maya Akemi, à la campagne pour voir son père et sa sœur le temps d’un week end, et la fête au village. Précédée de leur réputation d'artistes, les jeunes femmes arrivent avec des vêtements colorés modernes, et une aisance de libre fierté de mouvement et de vie, qui laisse admiratif certains villageois et en choquent d’autres. Le choc des cultures entre Japon traditionnel et moderne de ce début des années cinquante se confronte diversement. Rapidement, elles sentent que leur entrée dans le cercle du village ne se fait pas sans résistance, avant finalement d’en être rejetées. Leur comportement, leur liberté de femmes émancipées et leur profession de stripteaseuses leur ferme toutes les portes, même celle du père. Dans une dernière bravade, avant de rentrer à Tokyo, elles montent leur spectacle qui fera salle comble, et offriront la recette au père. L’hypocrisie de chacun, se révèle dans l’afflux à les voir sur scène, et accepter l’argent.

J’ai beaucoup aimé ce film, d’une beauté naturaliste, par sa couleur, par sa mise en scène relativement neutre, qui décrit une société en pleine mutation. Les images sont magnifiques, tant en cardages rapprochés, tantôt éloignés pour mieux nous montrer tant les situations proches et parfois amicales, ou l’éloignement des deux mondes. J’ai adoré le spectacle de danse et les regards des spectateurs face à celui des filles qui en dit très long. Dans les bonus, un étrange entretien avec le réalisateur en 1982, donne une impression étonnante. Répondant à la question sur le type de femme que Keisuke Kinoshita aime, il nous décrit avec admiration, non celle de la femme émancipé mais la femme traditionnelle, épouse soumise au mari et aux enfants, restant sagement à ma maison. J’ignore s’il s’agit d’un humour au second degré, et dans le cas contraire m’interpelle sur le sens à donner de cette histoire.

La très jolie Hideko Takamine (Les soeurs Munakata), la "Shirley Temple japonaise", est magnifique d’émotion, de futilité et de blessures qu’elle retranscrit avec talent, de même que la belle Toshiko Kobayashi (Contes cruels de la jeunesse), émouvante et gracile. Chishu Ryu (Voyage à Tokyo) est excellent, comme Shuji Sano et Kuniko Ikawa. Les Takeshi Sakamoto et Bontarô Miyake, Keiji Sada ou Koji Mitsui (La forteresse cachée) tout comme Yuko Mochizuki (Kwaidan) sont à tous égards marquants.

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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 17:25

Après avoir vu Carrie, la vengeance qui a remué mes souvenirs plus ou moins confus, je me suis précipité dessus pour revoir la version de Brian De Palma. C’est librement inspiré du premier roman de Stephen King, dont quatre adaptations seront réalisées, et notamment une suite à celui-ci avec l’unique survivante du carnage pour une histoire semble t-il similaire.

Donc, Carrie, une jeune fille de seize ans, mal dans sa peau, introvertie, maltraitée par sa folle de mère fondamentaliste religieuse qui la torture psychologiquement, subit depuis toujours les insultes et humiliations de toutes parts, malgré ses efforts pour se faire accepter. Lors de sa douche après le court de volley, elle prend peur panique à la vue de ses premières règles et demande de l’aide à ses camarades. Celles-ci se moquent d’elles à n’en plus finir, déclenchant le réveil d’une étrange faculté. Loin d’être la proie du diable, elle possède des pouvoirs de télékinésie. Sue, une jeune camarade de classe, est la seule à se sentir sincèrement coupable, et tente de se rapprocher d’elle pour se faire pardonnée. Elle demande à Tommy son petit ami de l’emmener à sa place au bal de fin d’année. Une soirée d’abord idyllique, où le jeune homme se sent attiré par la douce et frêle jeune fille, avant de virer dans le pire cauchemar ancré dans nos mémoires collectives ne survienne.

La très grande force dans cette réalisation, c’est l’extrême émotion doublé de la violence des sentiments plus que des actions. Si l’horreur du massacre est évidemment terrifiant, il est aussi quelque part surréaliste tant dans la vision de la jeune fille et des ses actes. L’émotion qu’elle dégage de solitude, de souffrance et de son intense désir d’être accepter comme une fille aussi normale que les autres fait peine à voir face aux refus réels ou imaginaires tant elle est aux prises de l’injustice. Qui dans sa scolarité n’a jamais vu ou entendu, ou subit des injustices de la part de ses camarades ? Moi je l’ai vécu un an durant, de moindre intensité que dans cette terrible histoire, sans oser en parler tellement ça me paraissait aberrant, et que j’ai fini par rater mon année. Aussi, j’ai ressenti ce drame avec une infinie tristesse, bien que la réaction soit disproportionnée bien évidemment. Bien que vieillissant, le film n’en garde pas moins sa force d’émotion et d’horreur, tant l’expressivité de l’actrice principale est si puissante qu’il en trouble durablement.

Ainsi, Sissy Spacek (Blackbird) jouait avec une telle intensité qu’elle en hante à vie. De même la belle Amy Irving est très émouvante, ainsi que William Katt très sensible ou John Travolta (Savages) en bad boy, et les pestes comme Nancy Allen, Betty Buckley et P.J. Soles et enfin la terrible Piper Laurie.

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29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 10:21

Après L'Auberge espagnole et Les poupées russes, Cédric Klapisch (Ma part du gâteau) nous revient avec les aventures éperdues de Xavier, Kelly, Isabelle et Martine. La quarantaine arrive pour tous, et des changements surviennent dans leur vie, entre des désirs de stabilité, d’enfants ou de renouveau souvent dans l’ancien.

Xavier, après dix ans de vie commune avec Kelly et deux enfants se fait larguer, et pour ne pas perdre de vue ses enfants partis avec leur mère à New York, se voit embarqué dans une nouvelle vie tumultueuse et pleine de surprises et de rebondissements. Heureusement, il y retrouve Isabelle qui y vit avec son grand amour de June. Martine ne va pas tarder le rejoindre pour décrocher un contrat…

C’est n’est sans doute pas le meilleur de la franchise, mais je me suis bien amusé à suivre les pérégrinations de la troupe qui se croisent et s’entrecroisent, s’entrechocs et s’entraident comme au bon vieux temps qui visiblement ne passe pas sur eux, entre émotions et fous rires. Les balades dans cette ville mythique m’ont donné envie d’y retourner, tant j’ai trouvé sympa de la filmer autrement que les points touristiques habituels.

La réalisation a le mérite de rester alerte et sans temps mort, drôle sans excès de trash ou de vulgarité, tout en l’étant assez pour mieux nous surprendre. La trame est assez classique dans le fond vaudevillesque, mais traité avec suffisamment de subtilité, et un regard assez neutre sur cette vie compliquée dans laquelle notre héro se trouve constamment embarqué, et qui pourtant ressemble à nombre de connaissances.

Beaucoup trouvent que Kelly n’a pas un rôle sympathique. C’est un fait, mais c’est la résultante d’une irresponsabilité de Xavier qui ne s’engage jamais en rien avec personne, semant le trouble dans les cœurs, semblant promettre amour et bonheur, quand il ne donne finalement pas grand chose.

Que donnera tout ce petit monde à la cinquantaine, dont on imagine aisément qu'il y aura une suite logique...

Romain Duris (Populaire) est assez drôle et émouvant dans ce rôle de père affectueux, et toujours aussi barge avec ses amies, joue avec beaucoup de conviction. J’adore Audrey Tautou (L’écume des jours) pour son jeu, son charme qui dégage humour et tendresse, quand Cécile de France (Möbius) est excellemment tordante, et la très belle Kelly Reilly (Flight), plus en retrait est toujours aussi marquante. J’aime beaucoup Sandrine Holt (Resident evil et également dans The L word) au charme troublant joue juste, quand Flore Bonaventura (Comme des frères) est absolument superbe. Les enfants Margaux Mansart et Pablo Mugnier-Jacob sont sympas. Enfin, Li Jun Li est attrayante, comme Dominique Besnehard (Max) très drôle.

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28 décembre 2013 6 28 /12 /décembre /2013 14:38

Le postulat de base est d’entré de jeu consternant. La suite n’en est que la triste démonstration de la nullité d’un scénario écrit à quatre mains gauches. Robert Luketic a été bien plus inspiré avec en particulier L'abominable vérité que dans l’adaptation du roman de Joseph Finder. J’ignore si celui-ci est écrit d’aussi naïve manière, mais le film manque de crédibilité.

La trame nous mène dans l’espionnage industriel informatique, notamment dans les téléphones mobiles toujours plus innovants. Un jeune surdoué infiltré chez le concurrent de son patron, va en quelques tours de mains trompé tous ses nouveaux collaborateurs, dont une romance amoureuse s’engage tout aussi vite avec l’une des meilleures de la boite, et en deux pot à cuillère, arriver à s’emparer des secrets de fabrications… La suite se complique un peu, mais rien jamais n’arrive à être aussi peu crédible. La paranoïa en l’occurrence ne sert pas à grand-chose tant tous les moyens prodigieux pour mieux espionner les uns et les autres se démasquent avec facilité à un point grotesque.

Impossible d’imaginer que des documents aussi ultras secrets puissent trainer dans un ordinateur portable à porter du premier venu. Impossible d’imaginer dans un monde aussi paranoïaque que les mobiles ou portables ne soient pas surprotégés par des codes, d’antivirus ou anti-troyens et toute la panoplie à porté du premier d’entre nous. S’ensuit des dialogues creux, des rebondissements infantiles, avec aussi peu de personnalité pour au moins les protagonistes principaux.

Le casting est d’inégale qualité, avec un Liam Hemsworth (Hunger games) pas spécialement percutant, comme Harrison Ford (La stratégie Ender) pas très bon non plus, quand Gary Oldman (The dark knight) fait ce qu’il peut. Idem pour que la très belle Amber Heard (Machete kills) qui joue le mieux possible un personnage mal écrit. Ensuite, les Richard Dreyfuss (Vacances à la grecque) et Josh Holloway (Mission impossible), comme les jolies Embeth Davidtz (The amazing Spider-man) et Angela Sarafyan (The immigrant), ou encore Julian McMahon (Red) et Lucas Till (Stoker) s’en sortent comme ils peuvent.

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28 décembre 2013 6 28 /12 /décembre /2013 10:02

Etonnant film, qu'il est sympa de découvrir sur grand écran, qui d’émouvant passe avec beaucoup d’humour dans un thème fantastique amoureux sur un sujet plus politique sans que l’on ne s’y attende. Et pour cause. En fait, la réalisation de Michael Powell (49ème parallèle, Le voleur de Bagdad) et Emeric Pressburger, est un film de propagande commandé par le gouvernement britannique afin d'apaiser les querelles entre anglais et américains juste après la fin de seconde guerre mondiale. Il faut savoir que la concentration de centaine de milliers de soldats américains sur le sol britannique n’a pas été sans problème. Nombre d’exactions, de viols et meurtres de jeunes anglaises, ont dressés des barrières de haine entre alliés, attisées par les rancœurs historiques et culturelles. Les discours n’étaient pas franchement politiquement corrects avec le sentiment de supériorité des américains qui se sentaient en terre conquise.

L’histoire commence donc avec une magnifique vision de l’univers pour nous amener à notre microscopique petite planète où se déroule une guerre extrêmement meurtrière. Un jeune pilote anglais et une jeune radio américaine tombent amoureux par la voix durant les quelques minutes d’entretien avant que celui-ci ne se jette dans le vide, préférant mourir écrasé que brulé avec son avion en flamme, n’ayant plus de parachute. Par cet amour naissant, spontané et puissant, un « bug » au paradis va créer un précédent inattendu. Le jeune Peter se doit de quitter la Terre et la vie et donc June son amour merveilleux qu’il a commencé durant son sursit. S’ouvre alors un procès en très haut lieu avec un jury composé d’un côté de représentants anglais et toutes ses composantes coloniales, et les américains et leur courte histoire, avec l’emblématique querelle de la révolte des colons ayant fait scission et la création des Etats Unis d’Amérique…

La réalisation est très belle, en technicolor pour la vie sur Terre et un triste noir et blanc en paradis –qui ne donne pas envie d’y aller- avec une mise en scène émouvante et drôle, mais ça s’arrête assez vite en intérêt. Le procès est très long et désuet, que seul sans doute les intéressés trouveront de l’amusement. Je me suis passablement ennuyé dans ces querelles qui ne pouvaient pas masquer la dure réalité de l’occupation américaine et de leurs comportements désastreux, surtout en tant qu’amis. Du coup, ce film de bonne facture visuelle, n’a de passionnant que cette romance hélas en second plan, symbolisant le rapprochement entre les deux peuples.

C’est heureusement excellemment bien joué par un David Niven (The moon is blue) drôle et sensible, et la jolie Kim Hunter, qui dégage une très grande sensibilité émouvante. Elle fut victime du maccarthysme, et mise sur liste noire, suite à la délation volontaire d’Elia Kazan. Elle jouera masquée le rôle du singe Zira dans la franchise de la planète des singes. Marius Goring, bien qu’anglais ayant fait des études en France, est génial et quasi sans accent. Raymond Massey (Dallas ville frontière), comme Roger Livesey, est parfait. A noter le court passage de Richard Attenborough (Grey Olw, Chaplin) quand Lois Maxwell faisait ses premières armes au cinéma, et sera surtout connue pour sa participation dans les quatorze premiers films des James Bond.

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27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 20:40

Sur la lancé de mon beau coffret, après avoir redécouvert Batman begins, de revoir ce second volet de Christopher Nolan en bluray d’après des images en Imax, c’est juste une tuerie.

Certainement l’opus le plus sombre de la franchise, il est tout aussi génial à voir. Et là aussi, en sortie de salle je n’avais pas été emballé à ce point, par sa noirceur profonde. Il est vrai que comme les deux autres films, l’historie est extrêmement riche et dense en multiples actions, cascades, rebondissements, révélations et tournures des personnages comme le juge Harvey Dent qui de chevalier blanc devient un monstre épouvantable. Il faut dire que le Joker est d’un cynisme monstrueux qui de drôle passe à l’horreur. Batman a toutes les peines du monde à intervenir pour sauver les uns et les autres et pas toujours.

La réalisation est d’une parfaite maitrise, avec des innovations magnifiques, des prise de vue et des cadrages variés et impressionnants, sans compter les courses poursuites aux trashs terrifiants.

Un film qui m’a tenu en haleine avec passion et un enthousiasme jouissif comme on devrait l’avoir de toutes les aventures dignes de ce nom.

A une exception ou deux près, on retrouve quasiment avec plaisir la même équipée. Aussi, Christian Bale (L'empire du soleil) est toujours aussi passionnant, face au regretté Heath Ledger, absolument magistral et un Aaron Eckhart (La chute de la Maison Blanche) époustouflant de dureté et de violence désespérée, quand Maggie Gyllenhaal (White house down) est fabuleusement émouvante. On poursuit heureusement avec Michael Caine (Voyage au centre de la Terre 2) toujours aussi parfait, et Gary Oldman (Des hommes sans loi) avec encore plus de force, comme Morgan Freeman (Last Vegas) impeccable de retenue, quand Cillian Murphy (Broken) est toujours aussi barge, et enfin la très belle Monique Gabriela Curnen (Contagion) dont j’ai crains une terrible fin.

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27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 08:55

Dans la hotte du père noël Platinoch cette année, je n’ai eu que des films japonais et quasiment que des films d’Akira Kurosawa, c’est peu dire qu’il connait mes gouts.

Librement inspiré d’Hamlet de William Shakespeare, une fois n’est pas coutume dans l'œuvre du maître, bien que je n’en perçoive pas des masses de similitudes. Cependant, marquant jusqu’au traumatisme tant la trame est émotionnellement très forte, le film est sombre, bien loin de l’univers des histoires de samouraïs.

Ça commence par un mariage, qui ressemble à une scène de théâtre, entre les convives d’un côté et des journalistes et policiers de l’autre. De fait, le décor est planté. Autour des jeunes mariés, se présentent les acteurs d’une comédie dramatique, où tous se tiennent par des secrets de corruptions et de détournement de fonds jusqu’aux meurtres. Quand deux pièces montées arrivent, une traditionnelle, et une autre représentant un superbe immeuble avec une rose rouge plantée au septième étage, certains protagonistes s’inquiètent qu'une ancienne ne ressurgisse… La justice s’intéresse de très près aux dirigeants d’une entreprise où tous les cadres sont présents à cette cérémonie, soupçonnés de malversations et diverses sans trouver de preuves flagrantes pour les inculper, malgré l’aide d’un corbeau. Pourtant, des agents de la comptabilité et du service juridique de l’entreprise se suicident afin de ne rien divulguer qui puisse compromettre leur patron.

Pas facile d’être aussi salaud que les salauds, la différence étant une question de conscience que n’ont pas les vrais salauds. Vengeance et face aux manipulations de toute part vont égrener cette histoire et révéler bien des noirceurs épouvantables. Akira, abordait un thème qui reste toujours autant d’actualité au Japon comme ailleurs, et chez nous bien sûr. La corruption est la gangrène de nos sociétés, dictatures ou démocraties, depuis la nuit des temps, et que l’ont ne risque pas d’éradiquer tant c’est très profitable. J’ai en mémoire récente le « je vous le dis droit dans les yeux, je n’ai pas de compte en Suisse… ». Il n’est le premier ni le dernier salaud à se foutre de nos gueules, hélas.

La réalisation est époustouflante de cynisme qui fait froid dans le dos. Tel un thriller, j’ai ressenti une ambiance à la Georges Simenon –autre que ses Maigret- façon Henri-Georges Clouzot, dans laquelle baigne une atmosphère putride, où en effet, les salauds dorment en paix. La trame en noir et blanc est superbe, sur une mise en scène calibrée de telle manière que les effets sont magnifiques, avec des dialogues et des protagonistes excellents.

Difficile dans ce jeune homme, de reconnaitre Toshirô Mifune (Les sept samouraïs), qui excelle d’émotion et de rage qui ne demande qu’à éclore, Masayuki Mori (Les contes de la lune vague après la pluie) est superbement cynique, quand la jolie Kyôko Kagawa (Voyage à Tokyo) est bouleversante de tendresse et de désespoir. Excellents également les Tatsuya Mihashi et Takashi Shimura (Kwaidan), Kô Nishimura et Takeshi Kato (Le château de l’araignée) ou encore Kamatari Fujiwara (Le garde du corps).

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25 décembre 2013 3 25 /12 /décembre /2013 09:17

Western très drôle dans une comédie comique d’Henry Hathaway (L'attaque de la malle-poste) qui m’a beaucoup détendu et fait mourir de rire par son histoire déjantée et son bon fond, me rappelant un peu La blonde et le shérif. Pour une fois, il y règne une ambiance drôle et vivifiante où le machisme n’est pas à l’ordre du jour comme bien trop souvent dans le genre, bien au contraire, à la différence de cette merde répugnante Le grand McLintock déjà avec le Duke.

Donc, deux amis et associés font enfin fait fortune avec le gisement d’or de leur concession en Alaska. L’occasion est enfin réunie pour George de faire venir sa fiancée française. C’est son ami le grand Sam qui est chargé d’aller la chercher et de la ramener saine et sauve. Sauf que la belle n’a pas attendue trois ans comme Pénélope et s’est déjà mariée. Aussi le pauvre diable pense avoir trouvé une solution de rechange avec une femme de petite vertu, française également, pour en faire une remplaçante idéale. De quiproquos en maladresses, il semble que l’un et l’autre soient tombés amoureux, ce qui va complique les choses.

J’ai aimé le ton léger dans cette comédie romantique, mais aussi des messages de tolérance envers les prostituées face aux coincées du bénitier, envers les femmes de caractères, et contre les hypocrisies masculines qui leur jette l’opprobre quand ils sont les meilleurs clients. Le rythme est alerte, les décors sympas, et les protagonistes sympathiques. Tout est ici réuni pour une offrir un divertissement de qualité, bon enfant, gentil et drôle, ce qui fait du bien, et étonne avec plaisir.

Le Duke John Wayne (La maison des sept péchés), Stewart Granger est bidonnant de sensiblité, Capucine (Germaine Lefebvre) une des rares stars françaises d’Hollywood, à la triste fin tragique, est excellente, charmeuse, belle et drôle. Fabian et Ernie Kovacs comme Mickey Shaughnessy sont parfaits d’humour.

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24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 09:19

Pour avoir découvert Marthe Keller récemment dans Fedora, je me suis souvenu de sa belle prestation dans ce film qui m’avait terriblement marqué.

John Schlesinger avait adapté le roman de William Goldman, qui s’était inspiré pour son effrayant personnage du docteur Szell, de l’épouvantable docteur Josef Mengele, médecin nazi en chef à Auschwitz de sinistre mémoire.

Et de fait, de l’avoir revu en version complète –la scène de torture avait été abrégée à sa sortie- m’a remis plus que mal à l’aise. L’histoire en soit est déjà terrible, avec cet étudiant particulièrement marqué gamin par le suicide de son père, suite aux pressions fascisantes du maccarthysme, se trouve mêler à la mort de son frère dans une sombre affaire d’anciens nazis.

Déjà que, comme vous peut-être, la séance annuelle chez le dentiste est synonyme d’angoisse, alors cette scène de torture dentaire est juste une monstruosité qui résonne de mes racines jusqu’au plus profond de mon être. L’histoire désormais classique dans la culture populaire, raconte donc, cet étudiant faisant sa thèse, passionné de marathon, ayant un frère qu'il croit travailler dans le pétrole, avant de découvrir qu’il est un agent du gouvernement. Au même moment, il tombe éperdument amoureux d’une jeune suissesse et semble filer le parfait amour. Avec l’assassinat de son frère, sa propre vie est en danger et le plonge dans l’horreur…

Divers thèmes sont abordés dans cette terrible histoire, où suspens, trahisons et meurtres trouvent leurs origines dans les camps de la mort. Les nazis arrachaient les dents en or de leurs victimes, qu’ils ont emportés dans leur fuite à la débâcle. Sur un rythme d’enfer sans temps mort, la réalisation est superbe et ne nous laissant pas le temps de souffler et de nous remettre de nos émotions, ni de respirer un peu histoire de trouver un peu de calme avant la prochaine tempête, tant tout se joue en vérité en quelques heures. J’ai encore été autant scotché à suivre cette trame qui ne prend pas une ride que la première fois que j’ai l’ai vu. Certaines scènes sont d'anthologies, comme la première avec la dispute mortelle entre le frère nazi et un ancien déporté, comme celle finale dans le quartier juif où l'agitation est bien révélatrice entre la génération de l'holocauste et celle d'après guerre. Contrairement au livre, la superbe fin, à été intelligemment modifiée à la demande de Dustin. En effet, dans le roman, c’est Babe qui tue Szell, acte qui déplut à l’acteur qui fit changer en mieux, telle que nous la connaissons avec cette ironie de la lame diabolique.

Les bonus, qui datent de 2001, sont riches et passionnants, avec les témoignages des principaux interprètes et réalisateur, alimentés du making of, des coulisses comme des répétitions. Il s’en dégage une grande cohésion d’amitié et d’admiration entre les interprètes qui nous révèlent bien des petits secrets de tournage.

Dustin Hoffman (Mon beau-père et nous) est prodigieusement génialissime, face à un Laurence Olivier à faire frémir, Roy Scheider est puissant, notamment dans son agonie, alors que William Devane (The dark knight rises) est terrible de monstruosité. Marthe Keller (Les géants) y est excellente, dégageant avec talent émotion et colère.

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