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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 23:26

Nicolas Vanier adapte donc la célèbre série de Cécile Aubry dont elle avait écrit les romans. Je me souviens du feuilleton joué par son fils Mehdi qui était trop mignon et dont on s’identifiait alors à lui.

Transposé des années soixante à 1943, en pleine seconde guerre mondiale, pourquoi pas, bien que ça n’apporte pas grand-chose à l’histoire de l’enfant et du chien qui perdent en intérêt premier. En effet, c’est tout ce qui tourne autour d’eux qui supplantent leur histoire d’amitié entre l’enfant et le chien, entre deux solitudes en manque d’amour. Du coup, c’est une autre trame qui s’impose avec l’occupation nazi, les restrictions, réquisitions, chasses aux résistants et aux passeurs de clandestins juifs par delà la frontière Franco-Suisse. Cependant, l’histoire est gentiment racontée, avec beaucoup de naïveté et de bons sentiments un peu trop forcés. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil… comme le méchant nazi qui ne l’est pas autant. Et surtout, cette propension assez pénible dans la dualité manichéenne primaire et erronée, du bon chien et des méchants loups. Symboles j’imagine de l’époque guerrière mais pas si judicieuse en l’occurrence. De même, j’ai un léger doute quant aux armes, même de chasse, que possèdent librement les montagnards, au nez et à la barbe des soldats, par rapport aux témoignages de famille.

Ceci dit, on passe un agréable moment, sans toutefois retrouver le charme de la série. Les paysages sont beaux, et frisent le documentaire entre montagne, neige et bouquetins que nous passent les syndicats d’initiatives dans les stations alpines en vacances. L’histoire est donc un peu trop gentillette, sur une mise en scène de téléfilm, un brin ronflante même pour les enfants, qui sont un peu exclus des aventures de l’enfant et du chien.

Le jeune Félix Bossuet est mignon et sympathique, face à Tchéky Karyo (Jappeloup) qui est solide en gentil bourru, et la très jolie Margaux Chatelier (Paris-Manhattan) qui est émouvante à souhait. Dimitri Storoge (Nuit #1) n’est pas trop mal, sans être époustouflant, alors qu’Andreas Pietschmann passe très bien. Et puis bien sûr, le plaisir de retrouver Mehdi El Glaoui.

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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 21:41

Marco Bellocchio aborde le sujet délicat de l'euthanasie en prenant exemple de la véritable histoire d'Eluana Englaro. Après un accident de la route, une adolescente était restée dans un état végétatif et qui au bout de 17 ans de calvaire a décidé qu’on l’a débranche. Décision personnelle qui a déclenché en Italie un débat exacerbé entre partisans de la fin de vie volontaire et les oppposants conservateurs et religieux. On pense bien entendu à Million dollar baby ou Camino, ou Miele qui en parlait sous un autre angle et bien d’autre sur un sujet aussi sensible. Une affaire privée qui a pris une amplitude telle que le gouvernement de Berlusconi failli faire voter une loi pour interdire le débranchement, qui eut lieu juste avant le vote.

Le film a l’intelligence de ne pas être un reportage documentaire sur la jeune Eluana, que l’on ne voit jamais, mais sur plusieurs histoires de même nature. Un député socialiste confronté au doute de voter comme son parti lui ordonne, ayant sa femme en fin de vie, sert de fil conducteur avec ses doutes et hésitations, ses certitudes et ses lâchetés et son courage. Sa fille milite ardemment contre la mort de la jeune femme par les manifestations et la prière. Un jeune homme dont sa petite sœur ne tient que par une machine souhaite le débranchement pour retrouver une vie normale même si douloureuse de la perte de l’être aimé. Beaucoup de peine et de douleurs, que confrontent les sentiments partagés, exaspérés, désespérés en face de responsabilités, d’amour et de chagrin. Beaucoup de subtilité et de sensibilité, mais aussi beaucoup d’humilité règnent dans cette trame.

Pour ma part, me trouvant dans une telle situation je souhaiterai que l’on ne s’acharne pas et me débranche rapidement. Je ne conçois pas la vie à ce point. Il m’amuse, si je puis dire, que nombre de ceux qui sont contre la fin de vie souhaitée par les concernés, ne s’offusquent pas des avortements qui sont des fins de vie sans consentement des intéressés, ou qui revendiquent le retour à la peine de mort. Il me semble qu’il faille laisser le libre arbitre de chacun, et de répondre à leur souhait de finir dignement. L’acharnement ne revient plus à aimer les personnes en détresse, mais à sa propre peur de mourir. Souffrir dans sa chair ou dans son âme est une torture que l’on ne peut infliger indignement à ceux qui souffrent et veulent partir dignement.

Le film est magnifique, crispant, angoissant et forcément révoltant face aux intolérances, face à l’injustice de la vie et de la mort. La réalisation est belle, toute de sensibilité, sans jamais jeter l’opprobre, ni prendre parti. Chacun fait face à ses certitudes, à ses doutes et à sa conscience face à différents exemples qui interpellent sans laisser indifférent. La politique et la religion n’ont rien à faire dans ce débat, comme dans tant d’autres d’ailleurs.

Là aussi, les interprètes ont leur part de responsabilité dans la qualité du film et du sujet. Ainsi, Toni Servillo (La grande Bellezza) est excellent. J’adore Alba Rohrwacher (La solitude des nombres premiers) toujours aussi percutante d’émotion et de charme, de volonté et de tendresse. Michele Riondino est parfait, émouvant et torturé, de même Isabelle Huppert (Au bonheur des ogres) qui est sobre et émouvante. J’aime beaucoup aussi Maya Sansa (Alceste à bicyclette) belle et terriblement marquante. Ensuite, Piergiorgio Bellocchio (Melissa P.) et Gianmarco Tognazzi (To Rome with love) comme Brenno Placido (Le rêve italien) sont dans la même veine. Et enfin, la très belle Carlotta Cimador que j’espère revoir rapidement bien éveillée.

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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 09:25

Bon thriller bien angoissant d’Alexandra Schmidt, qui pour sa première réalisation, si en définitive s’avère assez classique, n’en reste pas moins solide du début à la fin. J’avoue que me suis laissé agréablement surprendre par cette histoire dont l’écriture et la mise en scène sont parfaitement maitrisées, avec de plus une image soignée, froide et glaciale dans le ton juste du fantastique.

Au départ, des jeux entre deux petites filles dont on ne sait si elles s’inventent des histoires à se faire peur ou si une menace surnaturelle malfaisante rode autour d’elles avec des images fugitives du fantôme d’une gamine qui viennent nous hanter et nous troubler. Quand bien des années plus tard elles se retrouvent par hasard, passée la surprise et la joie, elles décident de retourner sur l’ile des vacances de leur enfance, où un lourd secret va refaire surface, et la mort planer sur elles… La cruauté des enfants n’a aucune limite que celle que l’on ne peut supposer venant d’eux. Et là, les gamines s’étaient surpassées pour déclencher des colères profondes dont la vengeance n’aura de cesse de les rattraper.

Sans doute ma naïveté légendaire ou ma bonne humeur du moment m’a fait baisser ma garde et mon esprit cartésien, mais j’ai suivi l’histoire avec plaisir et trouille. Sans pousser loin ma réflexion, j’échafaudais des scénarii à chaque fois battus en brèche par les évolutions de l’enquête, en me laissant prendre jusqu’à la fin. J’ai été content de mettre ainsi laissé avoir par le suspens et les surprises, d’autant que le savant mélange de contes fantastique, et de mélanges entre rêves et réalités, entre délires et souvenirs d’où les peurs viennent de loin et de très près.

La réalisation est solide, avec des cadrages, des lumières et des couleurs qui donnent une ambiance bien angoissante sur une musique pesante à souhait et des actrices de talent.

Du talent et de la beauté pour Mina Tander qui est excellente de trouble et d’émotion, face à Laura de Boer et Katharina Thalbach, aussi jolies et efficace dans des jeux obscures. Max Riemelt et Clemens Schick comme Thomas Sarbacher sont sur des charbons ardents. Jessica McIntyre est excellente, de même que Valentin Mereutza. Les enfants sont particulièrement talentueux et marquants. Ainsi, les Alina Sophie Antoniadis, Greta Oceana Dethlefs, Mia Kasalo, Anna Thalbach et Ellenie Salvo González, sont excellentes, de même que le jeune William Boer.

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21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 23:34

Afficher l'image d'origineFilm bobo par excellence dont Jia Zhang Ke tente de nous faire passer pour un drame social, au travers quatre faits divers violents et sordides. Quatre histoires, et des personnages censés être le reflet de la Chine contemporaine dont les comportements seraient exemplaire à l’évolution du capitalisme dans le pays avec les laissés pour contre du boom économique. Pour ma part, je n’y ai vu que des psychopathes et prostituées, assassins à la gâchette facile dans un contexte de violence et de corruption qui ne suffisent pas à être une tendance d’un pays en crise. Remettons ces sordides histoires chez nous, en Europe ou aux States, est-ce que nous aurions la même vision ?

Afficher l'image d'origineDe fait, je n’ai pas aimé le style ni le ton donnée dans cette réalisation, limite western, assez longue et confuse, lente et froide, et immanquablement peu passionnante. Difficile de trouver la moindre compassion pour aucun personnage, ni d’excuses à leurs agissements. Entre celui qui tue à tour de bras jusqu’à son patron, l’autre qui tue par plaisir tellement il aime la sensation de tirer, et les autres dans des situations peu enviables semblent moins dans la même optique sadique. En tout les cas, la police chinoise que je croyais extrêmement dangereuse, ne fait pas preuve de rapidité ni d’efficacité, quand bien même elle serait tout aussi corrompue.

En résumé, je me suis passablement ennuyé, n’est pas trouvé la réalisation particulièrement génial, avec des interprètes qui ne m’ont pas non plus emballés plus que ça. Grosse déception en ce qui me concerne.

Avec Wu Jiang et Wang Baoqiang comme Zhao Taoou encore Zhao Tao -l’épouse du réalisateur- mais aussi Luo Lanshan, Jiayi Zhang et Meng Li.

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21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 10:15

Certes, avec le recul sur une époque d’après apartheid américaine, l'anti racisme à ce point semble tellement cliché et inversement extrême tant le discours va à contresens de l’effet souhaité.

En effet, dans cette petit ville du Texas, où un meurtre vient d’être commis sur un riche industriel yankee, quoi de plus logique que d’arrêter le premier noir qui passe sous la main, surtout qu’il n’est pas du coin ? Malchance, c’est un super flic, vite lavé de tout soupçon, libéré mais mobilisé pour contribuer à l’enquête.

L’histoire nous la connaissons tous pour l’avoir vu de nombreuses fois. Inspiré du roman In the heat of the night de John Ball. Deux suites seront données à ce film avec suites, Appelez-moi Monsieur Tibbs !, et L'organisation. Une série télé a été également produite.

Il n’empêche que j’ai eu le même plaisir à le revoir, et le même ressenti de ratage par ses excès. Sans nuance aucune, d’un côté nous avons tous les texans racistes et stupides limite dégénérés consanguins, sauf la femme du yankee décédé. Et de l’autre, un beau grand black, costume cravate, imbu de lui-même et méprisant, tellement bien sur lui qu’il en fait un peu trop bien « blanchi » à l’image de ce que d’antiracistes verraient dans l’idéal de l’affranchi bien intégré dans la société wasp. Ça sonne sûrement affreux, mais c’est l’impression qui est donnée par les réalisateurs et scénaristes. Je pense à cette terrible scène violente de la gifle du propriétaire terrien sur le policier noir qui la lui rend aussi virulente, et qui n’était pas dans le roman. D’autant plus inattendue, car demandé par Sidney Poitier, qui si elle se comprend, n’en met les deux protagonistes que sur le même pied d’égalité de barbarie, et fausse le discours des Droits civiques, et la violence Sidney s’y entendait bien dans sa vie conjugale. Une dualité sans concession, qui trouve sa limite finale, où en définitive se rétabli un équilibre avec le flic local qui réagit le plus intelligemment de tous. Alors sans doute qu’il ne faut voir qu’un thriller policier, mais pas aussi innocent que ça, avec différents thèmes abordés, comme le racisme donc, toujours bon à dénoncer, mais aussi les haines Nord/Sud, la sexualité et le machisme et l’avortement. Thèmes sensibles en ces années soixante violentes, où un Président à été assassiné, de même qu’un leader anti apartheid charismatique.

Alors sans doute qu’il ne faut voir qu’un thriller policier, sur une excellente réalisation de Norman Jewison, mais qui n'est pas aussi innocent que ça, avec différents thèmes abordés, comme le racisme donc, toujours bon à dénoncer, mais aussi les haines Nord/Sud, la sexualité et le machisme, et l’avortement. Thèmes sensibles en ces années soixante violentes, où un Président à été assassiné, de même qu’un leader anti apartheid charismatique. Bon film donc, avec une mise en scène maitrisée, sans temps mort sur une enquête un peu trop rondement menée et tirée par les cheveux, mais qui marque surtout par l’excellence de ses interprètes.

Sidney Poitier (La chaine) use de son charme avec efficacité, face à un Rod Steiger, excellentissime, naviguant avec subtilité la rudesse et la sensibilité. Warren Oates avait en plus d’une gueule, un talent extraordinaire qui ont marqué tous ses rôles, une fois de plus ici. La belle Lee Grant, qui émeut par sa douleur et son engagement en plus de son charme. Larry Gates et James Patterson ou Matt Clark sont parfaits, presque trop, comme la jolie Quentin Dean.

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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 10:38

Superbe film de Paolo Sorrentino (This must be the place) qui porte bien son titre de la grande beauté, car il est magnifique. La ville de Rome en est évidemment la vedette dans le cœur et l’âme de tous les protagonistes, entre la vie et la mort, les amours et les joies, les espoirs et les déceptions. J’ai juste adoré.

Pourtant, dans cet univers de fêtes perpétuelles, il ne règne pas de grande joie de vivre. Pour les soixante cinq ans d’un célèbre écrivain d’un seul livre, c’est une vie d’oisiveté qui est tristement étalée. Désabusé, triste, morose sur le temps qui passe, sur la vieillesse sont en opposition d’images de fêtes, de filles magnifiques, de chantes et de danses sur une bande musicale riche et variée. Il y a du Le bal d’Ettore Scola en plus profond, plus émouvant plus magique.

Ça commence comme une sorte d’absurdité, celle de la vie, avec cette visite de touristes japonais, dont un meurt d’une crise cardiaque en regardant la ville lumière. S’ensuit cette soirée d’anniversaire délirante où j’avais envie de m’y mêler tant l’ambiance débridée de folie, de cris, de chants et ces danses enivrantes entrainent à s’y fondre. Et puis d’une conversation l’autre, de souvenirs, des rencontres et des visites au cœur de Rome, et même de bateau sur le Tibre qui me donne l’envie de retourner dans cette ville magnifique, on découvre des protagonistes désabusés. Pourtant, quelles sont les belles les italiennes…

J’ai adoré cette réalisation époustouflante, où tous les contrastes et oppositions et contradictions s’affrontent, s’entrechoquent et s’épousent pour aboutir à un magistral feu d’artifice. En effet, tous les sens sont confrontés à la dure réalité de la vie… mondaine ? L’amour et le sexe, la religion et la politique, la beauté et la laideur, la vie et la mort, les regrets et les remords… les dialogues sont excellents, entre les conversations piquantes, les entretiens pour un journal d’arts et d’essais, qui résultent de d’intellos bobo aux conceptions en marge des réalités, pétris d’amertumes et d’égocentrisme. Les images sont belles, les danses et les musiques choisies avec délicatesse entre ancien et modernes, soft et populaire dans un tourbillon de sensations qui restent longtemps dans l’âme.

La distribution est à la hauteur de l’événement. De fait, Toni Servillo (La belle endormie) est excellemment magique, entre son charisme et son talent, passe par toutes les nuances des sens de la joie à la tristesse. De même Carlo Verdone (Un balcon sur la mer) est brillant et émouvant. La belle Sabrina Ferilli est d’une intense émotion, quand Iaia Forte (Miele) et Isabella Ferrari, Vernon Dobtcheff (La clinique de l'amour !) et Carlo Buccirosso, ou encore Franco Graziosi (Habemus papam) et Sonia Gessner, Giorgio Pasotti et Luca Marinelli (La solitude des nombres premiers), comme Pamela Villoresi et la très belle Galatea Ranzi qui est excellente. Et dire que Serena Grandi a été si belle… Quant à la jeune Anna Della Rosa, elle est totalement habitée. Et parmi les caméos Fanny Ardant (Les beaux jours)… Tous nous font virevolter dans cette folle farandole.

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 10:22

De la part de Valérie Lemercier, j’avoue que je suis sidéré. Ce n’est pas un navet, c’est bien pire. J’ignore quel était l’objectif de cette histoire. S’agissait-il de dénoncer le marché de l’adoption et ses magouilles ? car oui c’est souvent cher, long et compliqué et que les dessous de table sont monnaie courante. Etait-ce censé nous montrer les difficultés d’adaptation parents enfants, dont on oublie trop souvent que ce n’est pas aussi simple et que dans 30% des cas ça se passe mal au point d’annuler, et le pire arrive à l’adolescence ? Ou encore qu’on n’est pas obligé d’avoir des enfants, les siens ou d’adoption pour être quand même heureux dans sa vie ? Toujours est-il que quelques soient les motifs et prétextes pour faire une comédie comique sur ce sujet, c’est raté. Car très cliché, et en tout les cas mal abordé, mal réalisé et mal écrit.

Non seulement ce n’est jamais drôle, c’est souvent vulgaire et grossier à outrance, souvent irrespectueux sans l’irrévérence amusante. Pas de tendresse et beaucoup de provocs sans que l’on ne sache jamais où ça veut en venir. Pour le divertissement, il faudra revenir une autre fois. J’ai rarement vu navet plus insipide et malaisé, et j’en ai vu cette année des merdes, mais je crois qu’on atteint ici le summum de ce qu’il ne fallait pas faire.

Avec ça, ce n’est pas bien joué. Les interprètes sont particulièrement mauvais, comme s’ils ne sentaient pas le ton à prendre pour donner l’expression ou l’intonation adéquat.

Du coup, Valérie Lemercier (Main dans la main) est pitoyable d’agacement non pour son rôle mais par elle-même, et ce n’est pas les révélations sur son passé qui peut rendre excusable la connerie de son personnage. Gilles Lellouche (Gibraltar) passe du chaud et froid, d’un rôle à l’autre et là c’est sans. Par contre, Marina Foïs (Darling) ne serait pas mal dans son registre qu’elle affectionne. Nanou Garcia (Les garçons et Guillaume, à table !) en pied noir poï poï est pénible, quand à la limite le gamin Samatin Pendev, serait dans le ton ou presque. Ensuite, les Brigitte Roüan (Demi-sœur) et Chantal Ladesou, ou la jolie Lucie Desclozeaux (Ma part du gâteau) et Pierre Vernier (Comme un chef), comme Bruno Podalydès (Joséphine) et Gaëlle Jeantet (Malavita) ou Anne Benoit (Louise Wimmer) sont à mettre dans le même panier.

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 09:44

Profitant d’une opportunité, je me suis offert mon petit noël avec le coffret de la trilogie de Christopher Nolan, n’ayant pu résister aux souvenirs du The dark knight rises. Pourtant, ma mémoire avait oublié ce premier opus qui apparemment ne m’avait pas emballé outre mesure. Et pour cause ! Quant après avoir vu et revu de nombreuses fois le dernier de la série et de reprendre le début, tout les éléments s’éclairent et se mettent en place avec une évidence lumineuse. En effet, les auteurs ont écrit les trois histoires avec une vision du champ général des actions dans un ensemble cohérent. Du coup, toutes les pièces du puzzle s’assemblent avec beaucoup d’intelligence.

Sans entrer dans une analyse perso qui ne sera jamais à la hauteur de fans bien plus érudits et qui ont écrit beaucoup mieux, je dirais simplement que ce Batman est une merveille. Il est plus un super héro qui garde son humanité et son humilité, non au service de la vengeance comme trop véhiculé, mais au service des autres et de La ville de Gotham. Ce sont ses peines et ses douleurs qui, de sa grande fragilité en font un héroïque héro admirable d’obstination. Ce Batman ne détrône pas mon ressenti pour Superman, mais se rehausse dans mon Parthénon.

En nous faisant découvrir l’enfance traumatisé de Bruce Wayne, ayant vu l'assassinat de ses parents sous ses yeux, doublé de sa peur pour les chauves-souris lors d’un accident, c’est toute une personnalité qui se construit avec beaucoup d’émotion et d’intelligence entre force et faiblesse. Loin du surhomme, entre les hématomes et les blessures de chien, il a aussi besoin d’amis pour le soutenir, et apporter l’aide logistique. Une chance qu’il soit milliardaire, ça aide aussi…

La réalisation est absolument superbe, avec des scènes successives super calibrées, aux exploits grandioses et des cheminements inattendus. Complexe et riche, cette histoire se suit comme une aventure entre fantastique et réalisme époustouflant. Riche en rebondissements, c’est quasi trois ou quatre films en un, avec force d’effets spéciaux mais surtout de réels cascades et explosions sans trucages. Génial d’avoir revisité tout l’arsenal entre la batmobile et sa moto, son batwingsuit et j’en passe de ces gadgets en tout genre.

Christian Bale (The flowers of war) réussi à incarner viscéralement son personnage avec une incroyable conviction, qu’il en sera extrêmement difficile à faire oublier dans la prochaine trilogie. Katie Holmes (Jack et Julie) est excellente, jolie et sensible, quand Michael Caine (Insaisissables) est excellentissime de tendresse et d'émotion avec un zeste d'humour. Le beau Cillian Murphy (Broken) est impitoyable avec jouissance, alors que Liam Neeson (Taken 2) est génial. De même de Morgan Freeman (Last Vegas) dans un personnage plus subtile. Ensuite, Ken Watanabe (Lettres d'Iwo Jima) et Gary Oldman (La taupe) entre autres d'un casting si riche, sortent de leurs tripes tout leur talent.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 11:34

Superbe film de Masaki Kobayashi (Hara-Kiri : mort d'un samourai) composé de quatre histoires de fantômes, adaptées du recueil de Lafcadio Hearn inspiré du folklore traditionnel japonais. Le film de plus de 3 heures 30 ayant été jugé trop long, avait été raccourci lors de sa sortie en salle. Ainsi le second conte, La femme des neiges, fût supprimé, d’autres raccourcis. La réalisation de 1964 est absolument magnifique, tant par les couleurs vives aux contrastes violents, sur une mise en scène magnifique, mixant cinéma et théâtre traditionnel, sur des musiques envoutantes, m’ont enthousiasmé.

Les cheveux noirs : ce premier épisode, est une très belle histoire d’amour dramatique, qui m’a beaucoup touché. Un ronin ambitieux, décide de quitter sa bien aimée épouse, avec de magnifiques cheveux noirs de plus de deux mètres de long (la pauvre, quelle lourdeur à porter et à coiffer) et l’abandonne à la misère afin de trouver femme et fortune ailleurs. Ce qu’il trouve assez rapidement, mais aussi très vite, il se rend compte de sa lâcheté et de l’amour qui le hante jour et nuit pour celle qu’il a toujours aimé. Bien des années plus tard, libéré de son contrat avec son shogun, il revient chez lui afin de se faire pardonner de sa tendre et belle épouse, espérant qu’elle saura le pardonner telle Penelope… Le dénouement est d’une terrible beauté pleine de douleur et d’émotion, où le fantôme de son amour et de ses rêves prennent une réalité confuse mais pourtant bien réelle. Le final est le remake de la fin de Les contes de la lune vague après la pluie par Kenji Mizoguchi qui m’avait tant émut.

Rentaro Mikuni est excellent dans sa transformation entre l’égoïste et sa culpabilité repentante, quand la belle Michiyo Aratama éperdument amoureuse fait face avec beaucoup de dignité. De même pour Misako Watanabe douloureusement délaissée et blessée.

La Femme des neiges : est un très joli conte d’amour et de monstre. Dans un décor de neige, une ambiance de fantastique règne sans cesse. Perdu dans le blizzard, un jeune homme manque de finir tuer par une belle femme vampire qui tombe amoureuse de lui. Elle lui épargne la vie à la condition qu’il ne parle d’elle à personne. Plus tard, elle revient dans sa vie, se marie et devient mère de ses enfants. Le bonheur parfait pour ce couple, qui détonne tant elle n’a pas vieilli d’une ride, jusqu’à que ce qu’il se souvienne de cette nuit eneigée et lui raconte…

Tatsuya Nakadai joue à la perfection ce candide, face à la belle Keiko Kishi qui de sa beauté et de son charme arrive à faire craindre constamment le pire toujours avec cette émotion amoureuse. Yûko Mochizuki en mère attentionnée est sublime.

Hoïchi sans oreilles : dans cette troisième séquence, Masaki Kobayashi aborde La légende de Mimi-nashi-Hôichi, qui raconte la bataille de Dan-no-ura sous l'angle des vainqueurs, chanté comme traditionnellement voulu par un aveugle qui s'accompagne d’un biwa –instrument de musique à corde traditionnel japonais. Respectant le texte et la tradition, l’histoire nous narre un musicien aveugle qu’un fantôme samouraï vient chercher la nuit afin qu’il chante le Heike Monogatari –la bataille décisive des Taira sur les Minamoto- à toutes les âmes victimes de cette sanglante journée. C’est le clou de ce film, tant par la beauté des images, avec sa lenteur majestueuse sur le chant larmoyant qui envoute durablement. Entre l’histoire de l’aveugle, se mèlent la reconstitution de la bataille, illustrée en insère d’une célèbre peinture du XIIIème siècle. C’est beau, violent et émouvant. Une certaine dignité, crainte et humour règne dans cette trame.

Katsuo Nakamura est excellent de conviction, quant le terrible guerrier Tetsuro Tamba est impressionnant. De même que Yoichi Hayashi et Takashi Shimura (Le château de l'araignée), ou encore Kunie Tanaka.

Dans un bol de thé : pour le dernier, qui frise avec l’humour, j’ai été moins sensible par ce conte sans fin. Un samouraï quitte son poste pour aller étancher sa soif, est pris d’hallucination avec un apparition d’une âme maléfique que se reflète dans son thé, et reviendra dans le nuit le persécuter. Est-ce la fatigue après une telle durée, ou que le charme est rompu dans cette histoire qui perd en émotion et intérêt ?

Pourtant Kanemon Nakamura est parfait, de même que Osamu Takizawa jouant l'auteur pris par les tourments de ses écrits diaboliques.

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17 décembre 2013 2 17 /12 /décembre /2013 07:27

Remake copie conforme du Carrie au bal du diable de Brian de Palma, dont Kimberly Peirce (Boys don’t cry) n’a rien apporté de bien neuf, mise à part dans les effets spéciaux sans plus. Excepté peut-être le début, où je n’ai pas souvenance de l’accouchement, qui gâche la surprise démoniaque. On peut donc se demander quand à l’utilité d’une telle reconstitution à l’identique, quoique plus prude aussi.

Du coup, tout le monde connait par cœur cette terrible histoire. Une ado mal dans sa peau, à ses premières règles dans la douche scolaire, et prise de panique de se vider de son sang demande de l’aide à ses camarades. Celles-ci, le moins que l’on puisse dire, sont tordues de rire face à l’ingénue qui ne semble pas connaitre son corps. Moqueries stupides sans aucun doute, et qui vont activer les forces du mal dont elle a les pouvoirs. A la différence du premier, les téléphones portables et l’Internet vont relier la moquerie à l’humiliation en diffusant sa détresse sur la toile. Après, copie conforme, le bal de fin d’année va devenir un massacre de lycéens de grande ampleur, gore et violent à l’excès.

Sans être fan de cette version, j’en éprouve pas plus de reproche. Sur une base solide, la réalisation ne pose aucun problème tant elle est limpide de simplicité. Le regard porté sur ces jeunes filles, puisque telles sont les principales protagonistes, se veut sombre. Pourrait-on y voir un parallèle avec les carnages à la Colombine, si tant est que ce fut dans ces cas un motif similaire. Toujours est-il que l’histoire se suit sans déplaisir, mais sans grande passion non plus.

Chloë Grace Moretz (Kick-Ass 2) tient parfaitement son rôle avec émotion et une rage désespérée qui fait mal. Si j’aime beaucoup ma Julianne Moore (The english teacher) j’aurai fais jouer Sissy Spacek en caméo. Judy Greer (Love, et autres drogues) est très bien. La hyper méga top canon Gabriella Wilde, dégage charme bien sûr, mais aussi force talent, d’émotion et de conviction. Ensuite, les Portia Doubleday (Big mamma : de père en fils), Alex Russell (Les âmes vagabondes), et beaucoup d’autres au destin tragique, Ansel Elgort et Max Topplin (The barrens), Zoë Belkin et Samantha Weinstein (The rocker), ou encore les sœurs Karissa et Katie Strain (Amelia)… participent à l’ambiance bien lourde.

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