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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 16:23

Neuf ans après la sortie de Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy, Adam McKay nous revient avec le célèbre commentateur vedette du journal télévisé le plus déjanté dans l’évolution du petit écran des années quatre-vingts avec encore de la folie et du délire.

Ron Burgundy et son inséparable équipe de débiles, se voit appelé à New York, pour le lancement d’un nouveau concept de journal télévisé, celui du 24 heures sur 24 non stop. Sa femme n’est pas retenue, ce qui créé conflit et séparation. Propulsé à des horaires de nuit, donc sans téléspectateur, il créé l’événement qui va développer un nouveau concept, loin du journalisme, celui de présentateur fourre tout, sur une fibre patriotique chauvin à outrance. En racontant n’importe quoi, sur n’importe quel sujet surtout les plus insignifiants, surfant sur les infos avec son incompétence totale, il accroche un public peu réceptif aux nouvelles du monde qu’il ne maîtrise pas. A partir de là, plus aucune limite ne les retient. Ainsi, alors qu’une interview exceptionnelle d’Arafat doit être diffusée en prime time, Burgundy sabote l’événement avec un direct des plus inutiles, sans intérêt sur la course poursuite de voitures sur une autoroute sans tenant ni aboutissant, débitant un tombereau d’inepties qui passionne le public.

Après la révolutionnaire arrivée des femmes au JT, c’est une nouvelle vision de l’information qui va s’imposer sur nos écrans. Sauf que comment meubler autant d’heures de programmation en direct et faire un maximum d’audience même en pleine nuit ? Ron Burgundy choppe tout et n’importe quoi, sur des thèmes et sujets, sur des tons et des images qui seront de tout et surtout n’importe quoi qui seront loin de l’information impartiale, de l’analyse constructive et de l’intelligence. Je me souviens des extraits des images des policiers poursuivants des fuyards, filmés par des hélicoptères, des arrestations musclées, de suicides en directe, et même de l’horreur de l’agonie par noyade d’une petite fille bloquée dans un trou d’eau pendant que des dizaines de journaleux filmait au lieu de lui porter secours. L’ignominie pour mieux vendre. Jusqu’à l’interruption d’entretient avec des chefs d’Etat pour le passage provoc de spots publicitaires. Et je ne parle pas des images du 11 septembre 2011. D’ailleurs, je ne regarde plus les JT depuis des années, par leur manque de partialité, de sérieux et d’honnêteté. Finalement, ce qui manque à nos journaux télévisés, ce sont des Ron Burgundy, tant qu’à faire de nous dire et montrer des conneries, autant nous faire rire, car désormais, ils ne nous informent plus.

La réalisation est donc aussi débile que les sujets traités, dénonçant la dérive magistralement ce qui a discrédité à tout jamais le métier de l’information. Les gags se succèdent sans fin, avec des dialogues qui m’ont fait mourir de rire. De très grosses longueurs cassent certaines envolées, comme a bataille finale avec tous ces caméos tellement nombreux qu’on a du mal à les reconnaitre, pour une scène trop allongée. Le moment où Ron est aveugle est très drôle aussi avec le gamin et le bébé requin, mais trop étiré. Sans quoi, nombre de références jalonnent l’histoire qui défrise un max. beaucoup d’éclats de rire, sans compter les scènes coupées des bonus tellement riches avec une troupe d’improvisation de qui se connaisse et s’apprécie, et se lance des défis à qui en fera plus que les autres sans limites.

Toujours un énorme plaisir de voir Will Ferrell (Casa de mi padre) avec autant de débilitantes convictions dans ses folies, comme Steve Carell (Tous les espoirs sont permis) qui en rajoute tant. Il en est de même de Paul Rudd (40 ans : mode d'emploi) et David Koechner (Hit and run), des belles Christina Applegate (Trop loin pour toi) et Kristen Wiig (La vie rêvée de Walter Mitty) ainsi que Meagan Good (Don Jon) absolument tordante. Le gamin Judah Nelson est adorable et brillant. Ensuite, les James Marsden (Le majordome) et Greg Kinnear (The english teacher), ou encore Josh Lawson et Fred Willard, Chris Parnell et Dylan Baker, contribuent au pétage de plomb complet. Avec aussi de très nombreux caméos, entre Harrison Ford et Vince Vaughn, Jim Carrey et Marion Cotillard, Sacha Baron Cohen, Kirsten Dunst, Liam Neeson, John C. Reilly ou Will Smith parmi tant d’autres…

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 10:32

Toujours de mon beau coffret de Marylin, ce classique du cinéma des années cinquante, réalisé par Jean Negulesco, sur une histoire issue du théâtre de boulevard, dont l’objectif afin de concurrencer la télévision qui accaparait de plus en plus les spectateurs avec un film en qualité audio et image du CinemaScope flamboyant.

Trois belles jeunes femmes, de condition financière des plus modestes, veulent tout faire pour épouser un millionnaire. Elle commence par occuper un superbe appartement d’un homme riche mais fuyant le fisc. Car quoi de mieux pour appâter les beaux partis, qu’un splendide cocon ? On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Ainsi, Schatze, Paula et Loco partent à la chasse. Sauf que les beaux riches ne courent pas les rues, et ne se trouvent pas aussi facilement, quand enfin la chance leur sourit en trois proies semble t-il faciles. Un vieux veuf, un jeune borgne et encore un vieux célibataire. Les trois belles vont jeter leurs dévolus qui ne s’avèrera pas de tout repos, ni sans surprise quand il faudra choisir entre l’amour et l’argent.

Passé les six minutes quinze d’intro, avec un concert symphonique d’une épouvantable longueur mortelle, qui n’a strictement aucun lien avec le film, sauf de montrer et faire entendre la qualité du CinemaScope dont c’était la première réalisation, même si le deuxième film distribué, ayant été doublé par La tunique (The robe). Nous entrons donc enfin dans le vif du sujet, d’une comédie croustillante de gags et de répliques, de situations loufoques qui m’ont bien esclaffé. Quelque peu misogyne sur les bords avec des filles plutôt du genre cruches et vénales, même si la fin leur rend grâce, cela reste toujours léger et bon enfant. La mise scène, qui égrène les histoires des trois filles, nous montre aussi des horizons variés. Pour les fans de cette époque, la mode, les coiffures, meubles et voitures, sont une véritable plongée dans une époque riche et colorée, d’une société en plein boom économique du rêve américain.

La réalisation est vive, sur une mise en scène soignée et parfaitement maitrisée. Les gags, souvent faciles, font mouche avec les maladresses des unes et des autres, que par les dialogues souvent savoureux. Je me suis encore une fois, beaucoup amusé par tant de fausse naïveté pour un divertissement familiale.

Belle brochette de filles, qui en plus d’être canons, jouent aussi avec beaucoup de finesse et de talent, telle Betty Grable irrésistiblement drôle, Marilyn Monroe (Certains l’aiment chaud) impayable et émouvante, et Lauren Bacall (Une vierge sur canapé) avec son humour décalé et tordant. A elles trois, les gags prennent une saveur sans pareille. Les mecs ne sont pas mal non plus, avec David Wayne et Rory Calhoun (La rivière sans retour), Cameron Mitchell et Alexander D'Arcy, Fred Clark et William Powell qui déjantent à divers degré.

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 09:32

S’il faut bien convenir que le film de Philippe de Chauveron (Les vacances de Ducobu) ne s’en sort pas trop mal sur un sujet aussi délicat, ce n’est pas sans tomber dans les pièges des clichés, quand il est censé s’en moquer de toute part.

Quatre filles, blanches, riches et catholiques épousent quatre garçons d’ethnies et de religions différentes. Les parents doivent faire face à une situation à laquelle ils n’étaient pas préparés, et qui chamboule leur schéma familiale. Entre les gendres et leurs familles, aux relations maladroites, s'ajoute pour la petite dernière, une belle-famille africaine tout aussi désorientée, qui donne lieu à des réactions conflictuelles diverses qui mettent en danger un ultime mariage champêtre, mais aussi le prétexte à des prises de conscience.

Au premier degré, c’est évidemment drôle, tant les gags tarte à la crème et les répliques bien lourdes et beaufs de la famille Groseille sur les poncifs, sont mis en exergue. Film à sketchs, amusant donc, bien que peu subtile. Quand la seconde lecture, l'est moins, dérangeante, et permissive. Car dans tous les films qui traite de racisme par quelque prétexte que ce soit, mariage mixe, esclavage et j’en passe, la cible privilégiée est toujours la même, en faisant un responsable sans réplique sous peine d’être taxé de toute part. Toujours les mêmes qui doivent supporter les conversions, accepter les mutilations sexuelles, et est le salaud idéal. De fait, se créé un autre racisme. Pourtant, il n’est qu’à regarder autour de nous, le métissage est d'une telle présence que ce genre de reproche ne trouve pas sa réelle justification. Quitte à rire, pourquoi ne pas avoir pris une famille africaine de confession musulmane, dont les quatre filles épouseraient des hommes d’autres ethnies avec des conversions diverses ? Beaucoup moins drôle serait leur sort. Ainsi, le politiquement correct de la pensée unique trouve ses limites dans l'humour et sa démonstration, qui pourtant serait salutaire et bien plus dénonciatrice des pratiques beaucoup plus condamnables.

La réalisation est simple, d’inégale qualité, avec des successions de scènes à gags, et quelques baisses de régimes et longueurs qui cassent le rythme. On peut regretter l’emploi de trop d’acteur de on-man-show, récurent dans le cinéma comique, qui n'est pas synonyme de bon acteur.

Si Christian Clavier (Les profs) arrive à nous dérider facilement, bien qu’un peu trop sur le même registre depuis des siècles, Chantal Lauby (Grand départ) sort un bien meilleur jeu entre humour et émotion. Ary Abittan (La grande boucle) comme Medi Sadoun (Les kaïra) et Noom Diawara ne sont définitivement pas bon. Frédéric Chau (Paris à tout prix) est drôle et s’en sort bien. Les filles sont beaucoup mieux, comme la très belle Elodie Fontan, tout autant que Frédérique Bel (Hôtel Normandy) et Julia Piaton (Mince alors !), Emilie Caen (La clinique de l'amour !) et Tatiana Rojo (Le crocodile du Botswanga) sont pleines de charme et de talent. Pascal N'Zonzi (Paulette) est très drôle et efficace, de même que Salimata Kamate (Intouchables) impayable.

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7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 09:54

Comédie bien déjantée de Jeff Kanew qui s’entourait de monstres sacrés du cinéma, pour les entrainer comme à la fine fleur de l’âge dans des aventures rocambolesques qui les fourvoie entre rêves déçus d'une vie gâchée, et l'envie de réussir un baroude d'honneur des plus improbables. Sorte de western des temps modernes, et de revanche sur la malchance avec une vision de la société peu encline au pardon.

Après avoir purgé trente ans de prison, pour le braquage d’un train, deux compères se retrouvent en liberté conditionnelle. Archie et Harry, âgés de 67 et 72 ans, doivent se séparer sans se revoir, vers des destins différents. L’un doit se trouver un emploi jusqu’à l’âge légale de la retraite, l’autre est placé dans une maison de retraite. Après trois décennies, le monde à bien changé, mais ils restent au fond d’eux les mêmes rebelles insoumis. Ainsi, chaque petit boulot se termine vite par une bagarre et un licenciement rapide pour l’un, quand les retraités trouvent enfin un leader contre l’infantilisme et la tyrannie de l’encadrement dont ils sont victimes. L’un se trouve une minette mythomane qui lui révèle qu’il n’est plus le jeune amant fougueux d’autrefois, quand l’autre retrouve sa belle avec toutes les joies et plaisirs. Sauf que l’envie d’un dernier baroude d’honneur en réussissant le braquage raté ne les titille très fortement. Et par-dessus tout, un vieux flic qui ne croit pas à leur réinsertion qui les harcèle, et en vieux tueur à gages qui a attendu toutes ces années pour accomplir son contrat, tente inéluctablement de les tuer, en vain.

D’inégale qualité, tant scénaristique que dans une réalisation à la mise en scène hachée, sur un rythme en dent de scie, je me suis quand même beaucoup amusé. D’une part avec le décalage de la société qu’ils n’ont pas vu autant changer, que par les gags, répliques et expressions ahuries du duo de cabot semblant sortir d’un autre monde mais toujours aussi réactif. Beaucoup d’humour donc, avec deux géants du cinéma, qui font étalage de leur talent, bien que très cabot, font illusion avec recul intelligent pour se moquer d’eux même.

Kirk Douglas (La rivière de nos amours) en vieux beau est très drôle mais ne fait pas rêver même musclé, quand Burt Lancaster (Complot à Dallas) est tout autant excellent, comique et émouvant, face à Alexis Smith (Montana) qui était encore belle. Charles Durning (Tootsie) est impitoyable, quand Dana Carvey (Jack et Julie) est amusant, mais c’est Eli Wallach (Red) qui se taille la part du lion tant il est tordant. Enfin, la très belle Darlanne Fluegel est marquante.

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6 mai 2014 2 06 /05 /mai /2014 15:56

Sympathique petite comédie d’Eric Lavaine (Bienvenue à bord) dans la veine des Le cœur des hommes ou de mes Copains pour toujours sur une bande de potes de la cinquantaine carrément bobo très friqués.

Antoine nous fait la crise de la cinquantaine suite à un infarctus qui remet en cause sa vie pourtant à peu près saine. L’occasion pour lui de faire un bilan d’amour et d’amitié. Marié et père de famille, il travaille dans la boite familiale de son père avec frères et sœurs, et retrouve très souvent les amis de la fac. Les vacances sont aussi le moment de vérifier la solidité des liens indéfectibles depuis si longtemps avec les caractères des uns et des autres, et les difficultés de couples. Quasi kibboutz, il n’est pas facile de dire certaines choses, et plus encore de supporter les humeurs de chacun.

A la sauce de Vincent, François, Paul et les autres, nombreuses sont les réalisations sur le sujet de l’amitié. Le problème n’étant pas la répétions des quasi mêmes histoires qui forcément se retrouvent tous autour des mêmes déroulements et conclusions de la vie, mais du style et de la perception. En l’occurrence, si je me suis bien amusé cette fois-ci, quand bien même assez cruche et moraliste, simplet et un peu roman de gare, notamment cette happy end hollywoodienne, le fric nous plonge au cœur des bobos qui commence à me gaver saintement. Loin des réalités quotidiennes du quidam, sans avoir besoin de nous plonger dans la misère de Zola, je ne me suis du coup peu senti concerner par leurs petits tracas. M’ont carrément gonflé toutes les publicités sans cesse répétées sur les marques de pneus, de réparateurs autos et j’en passe. Pour au temps, j’ai bien ri à certaines répliques et quelques gags, certes pas bien nouveau ni originaux, et surtout qu’il ne s’y passe pas grand-chose, mais ça fonctionne assez bien grâce aux interprètes.

Ainsi, Lambert Wilson (Alceste à bicyclette) beau charmeur est excellentissime, face à un Franck Dubosc (Fiston) tout aussi parfait quand il ne nous faite pas ses sketchs. Guillaume De Tonquédec (Divin enfant) et Lionel Abelanski (Boule et Bill) comme Jérôme Commandeur (Supercondriaque) sont dans l’ensemble pas trop mal. Des siècles que l’on avait pas revu Sophie Duez, était-ce si mal ? Florence Foresti (Hollywoo) est amusante bien que vite casse pied, quand Lysiane Meis et Valérie Crouzet (Au bout du conte) sont un peu invisibles. Les jolies Nabiha Akkari (Nous York) et Julie Engelbrecht en passant, marquent leur passage.

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6 mai 2014 2 06 /05 /mai /2014 10:09

A l’approche du soixante-dixième anniversaire du débarquement en Normandie, le film de Jean-Paul Salomé (Je fais le mort) sorti en 2008 prend un intérêt supplémentaire dans le souvenir de ces femmes de la résistance qui ont activement participées et payées très cher de leur jeune vie le combat contre la barbarie nazie et pour la liberté, dont nous jouissons depuis les bienfaits.

Le film nous conte une opération fictive pour récupérer un géologue allié dans un hôpital, porteur d’informations importantes sur le proche débarquement, dont sa mission consistait en des observations minutieuses pour l’implantation de ports éphémères qui permettront l’acheminent de centaines de milliers de soldats. Cinq jeunes femmes et deux hommes sont parachutés de nuit. L’opération achevée, on ne les rapatrie pas, car une autre mission de dernière minute leur est dévolue. Se rendre à Paris pour exécuter un officier nazi. Contraintes et forcées, elles se trouvent embringuées dans une mission mal préparée et mal organisée. Très vite morts, arrestations et tortures plongent le groupe vers un carnage.

L’histoire relate le magnifique courage de ces filles, de leurs combats et du terrible sort qu’elles ont subit. Inspirée en partie de Lise de Baissac Villameur, et de son frère Claude, qui reviendront de leurs missions, c’est surtout un hommage rendu aux femmes du Special Operations Executive (SOE), services secrets créés par Winston Churchill, dont le réseau de la section F de la French section, une organisation constituée d'une cinquantaine d'agents français, formés en Angleterre avant d'opérer en France pour le compte des alliés. De nombreuses opérations, et des succès qui ont permis d’infiltrer, d’organiser et combattre l’occupant nazi. Les femmes se sont retrouvées, comme dans de nombreux conflits, à tous les postes de combats au même titre que les hommes, apportant leur contribution avec courage mais pas forcément avec la même reconnaissance, machisme oblige.

On peut s’étonner dans le film, que Londres ait pu donner des ordres de missions aussi suicidaires, sacrifiant la vie de nombreux agents pour une opération aussi mal préparée et un si piètre résultat. Et pourtant, la vérité est encore plus terrible. En effet, Maurice Buckmaster, chef du SOE au QG de Baker Street était tellement médiocre qu’à force d'envoyer des informations confidentielles à l'ennemi, Hitler fini lui-même par signer un message de remerciement pour tant d'armes et d'agents tués ou capturés. Il en fut de même de l’incompétente Vera Atkins, chargée du recrutement. Tant de jeunes femmes, françaises ou anglaises bilingues comme Noor Inayat Khan, Vera Leigh, Diana Rowden, Andrée Borrel, Sonia Olschanesky, Odette Churchill, Cecily Lefort, Eileen Nearne, Violette Szabo, Yvonne Rudellat, Yolande BeekmanMadeleine Damerment, Eliane Plowman et tant d’autres, ont été torturées et exécutées, en Allemagne ou en France.

La réalisation est très belle, vive et passionnante, sur une magnifique reconstitution de l’époque et des lieux. Sans sombrer dans le pathos lourdingue, l’émotion est bien présente, comme la fougue de la jeunesse, et des convictions comme des hésitations. On peut comprendre celles et ceux qui ont parlé sous la torture sans les blâmer tant ce devait être épouvantable. de même, les scènes de tortures ne sont pas trop montrées, mais suffisamment explicites tant l'imagination des tortionnaires était sans limite. Par contre, je n’ai pas compris la symbolique de la jeune femme qui se suicide dénudée, ni s’il était aussi nécessaire de nous rincer l’œil sur sa nudité dans une telle situation aussi dramatique qui ne se prête pas à la grivoiserie.

Le casting est très convaincant avec les belles Sophie Marceau (Une rencontre) et Julie Depardieu (Les yeux jaunes des crocodiles), Marie Gillain (Landes), Déborah François (Un beau dimanche) et Maya Sansa (Alceste à bicyclette) qui apportent leur talents varié avec beaucoup de conviction et d'émotion. Il en est de même de Moritz Bleibtreu (Le cinquième pouvoir) et Julien Boisselier (Jamais le premier soir), Vincent Rottiers (L’écume des jours) et Volker Bruch, ou encore de Robin Renucci et Xavier Beauvois (Un château en Italie).

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 15:40

Si ce film écolo-terroriste de Kelly Reichardt (La dernière piste) est intéressant à suivre, il est plus un thriller d’ambiance et de réflexion sur la culpabilité qu’une trame sur l’écologie en générale.

Trois écolos extrémistes, mettent au point un attentat contre un barrage qui va mal tourner, par la mort d’un homme. Censés ne plus se contacter le temps que les événements se tassent, la culpabilité va faire son travail de sape, et compliquer les choses, rendant infernal leur quotidien et sombrer dans la parano meurtrière.

Si je me suis laissé prendre à l’ambiance parfaitement maîtrisée, avec une mise en scène lente mais belle, aux images léchées même dans l’obscurité, laissant sans nous lâcher une pression angoissante bien qu’inéluctable, j’avoue que j’ai été un peu déçu quand au message. J’attendais plus une plongée au cœur de l’écologie, dont quelques références chiffrées donnent une idée de la catastrophe qui nous attend, mais qui dévie en fait très vite sur un thriller psychologique bien fait mais loin de mes attentes. Si en effet la réalisatrice ne porte aucun jugement sur l’acte perpétré par ces extrémistes, nous laissant juge de nous prononcer, elle porte en même temps un discrédit au mouvement écologiste dans son ensemble. Certes, il est clair que ce n’est pas le thème central, mais seulement le prétexte à une histoire, dont on peut regretter le manque de développement sur le sujet qui aurait permis une meilleur densité à la trame.

Sans remettre en cause les talents d’acteur de Jesse Eisenberg (Insaisissables), qui est excellent, il faut bien reconnaitre tout de même qu’il nous joue le même faciès inexpressif momifié depuis la nuit des temps au point de douter de ses réelles capacités. A l’inverse, Dakota Fanning (Now is good), exprime toutes les nuances de son talent, Peter Sarsgaard (Lovelace) est tout aussi excellent. De même, Alia Shawkat (The brass teapot) et Kai Lennox (La vie rêvée de Walter Mitty), Logan Miller (The bling ring) et Katherine Waterston (Robot and Frank) ou encore James LeGros (Miracle en Alaska) sont très convaincants.

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 14:51

Ha ! Les joies et tentations pour les beaux coffrets bluray auxquels je ne manque pas de succomber, dont pour cette belle franchise de quatre films. Richard Donner avait ouvert le bal pour la première retranscription du comics book de Jerry Siegel et Joe Shuster au grand écran tant attendu alors, et qui deviendra le plus grand succès du cinéma, ouvrant ainsi la voie royale aux super-héros, pour les sagas tels les Batman et Spider-man.

L’histoire, nous la connaissons tous, désormais inscrite dans nos gênes. De la planète Kripton au bord de la destruction, un nouveau est envoyé sur la Terre par ses parents. Ainsi, Kal-El est recueilli dans le petit village de Smallville par Jonathan et Martha Kent qui l’élève comme leur propre fils sous le prénom humain de Clark. Plus que surdoué, quasi immortel, il n’en reste pas moins réservé et discret, ne souhaitant rien de plus que de s’insérer dans la société de Metropolis. Journaliste au Daily planet, il tombe amoureux de sa collègue Loïs Lane, qui suite à une agression dont il la défend sous l’apparence de Superman, il devient un serviteur de la loi, protégeant la veuve et l’orphelin. Ainsi, Clark dans le civil, est le super-héro de la ville. Ce qui ne plait pas des masses à l’ignoble méchant Lex Luthor, qui va tenter de s’en débarrasser en utilisant les grands moyens.

De tous les super-héros, Superman est celui dont j’ai toujours été le plus fan. En effet, il n’y a pas chez lui de désirs de vengeance, ni de se suppléer aux forces de police. Pourtant, avec de tels pouvoirs, il pourrait devenir un ignoble tyran. Modeste et effacé, il tente au contraire de vivre comme tout quidam, aidant autant qu’il le peut, sans en tirer gloire ni fortune. Les femmes ne meurent pas à cause de lui, et il ne fait pas de mal, même à ses pires ennemis, sauf cas exceptionnels. Nous sommes donc loin des autres surhommes vengeurs masqués au dessus des lois, semant la mort et la destruction sur leur passage. Et puis il y a le ton dans cette histoire, qui est résolument à l’humour au second degré, dans une ambiance bon enfant qui ne se prend pas au sérieux. Les amours entre Loïs et Clark et son double sont drôles et passionnantes. Les amitiés avec Jimmy Olsen et Perry White, et Lana Lang et les nombreux conflits avec le terrible Lex Luthor, et bien d’autres, donnent du piment bien différent de tous les autres comics-héros.

Tant attendu au grand écran, il ne fallait pas rater sa réalisation, et les moyens considérables ont été pris pour réussir le pari. Si en effet, trente ans plus tard il a quelque peu vieilli par certains aspects, il n’en reste pas moins d’une très grande force d’émotion, d’humour et d’ambiance. Les effets sont grandioses et fonctionnent encore avec efficacité, tant tous et chacun se donne à fond pour crédibiliser cette superbe aventure. Il n’est qu’à voir les bonus pour comprendre les défis prodigieux pour l’époque, et les efforts surhumains pour les acteurs, restant parfois douze à quatorze heures accrochés aux filins. Alors oui, les effets de glace, cristaux et vols dans les airs seraient aujourd’hui super bien mieux réalisés, mais en même temps, il en émane une force de poésie et de romantisme qui se rapproche de la bande dessinée. Je me suis donc beaucoup amusé à suivre les aventures, même si infailliblement, j’avais en tête les séries Loïs et Clark, ou Smallville qui m’ont tout autant marqué.

Christopher Reeve avait réussi à s’imposer et imprégner tel son personnage mythique avec talent qu’il en reste la référence. Marlon Brando (La petite maison de thé) qui toucha un salaire indécent peu justifié au regard de sa faible apparition et piètre prestation, quand Margot Kidder est excellente d’humour et de qualité. Gene Hackman (La chevauchée sauvage) est carrément loufoque à souhait. Ensuite, les Ned Beatty (Rampart) et Jackie Cooper, Terence Stamp et Valerie Perrine, Glenn Ford (Règlement de compte) et Phyllis Thaxter, comme Susannah York (Dark world), Diane Sherry Case, et sans oublier le Clark Kent jeune et enfant Jeff East et Aaron Smolinski (Man of steel) donnent à cette fresque une réussite à chacun.

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4 mai 2014 7 04 /05 /mai /2014 09:35

Remake de Banlieue 13 de Luc Besson par le réalisateur Camille Delamarre qui signe son premier long métrage, sans que cela apporte grand-chose, sauf de passer de rues déglinguer de Paris à un quartier délabré de Détroit en plus soft pour un public américain, et l’occasion d’un adieu au regretté Paul Walker.

L'histoire se passe à Détroit, dans un quartier de Briks mansion devenu une zone de non droit, ou les habitants sont abandonnés à leur sort, entre les mains des dealers, mafieux, proxénètes et gangs d’assassins. Le maire et ses acolytes envoie un des leurs meilleurs policiers pour entrer dans la citée interdite, afin de récupérer et désamorcer une bombe à neutron qui a été volée et risque d’exploser d’ici quelques heures. Damiens va s’infiltrer et trouver un allier en Lino qui tente de récupérer sa fiancée Lola qui a enlevée par le terrible Tremaine.

Film d’action par excellence, qui jongle entre cascades, combats en arts martiaux, plus flingues de tous calibres. Courses poursuites à travers les dédales d’un quartier gigantesque en ruine, sautant de hauteurs impressionnantes, survivants aux multiples coups violents et chutes mortelles. C’est super rapide, trop parfois au point d’en être irregardable jusqu’à la nausée. C’est vif et très alerte, drôle avec de la romance. Aucun suspens quand on a vu la version française. Film à l’adresse d’un public très ciblé, qui retrouve des codes musicaux et culturel de banlieue.

Loin d’être mon genre de film, je me suis quand même amusé à suivre les péripéties d’une histoire manichéenne pas toujours très honnête, mais foncièrement loufoque, sur un rythme d’enfer sans baisse de régime. Tout va donc très vite, sans laisser le temps de réfléchir ou la moindre place à la réflexion, pour une comédie à la Besson dont ses productions se ressemblent tous tellement bâti sur le même canevas. Je ne me suis pas ennuyé plus que ça, c’est déjà pas si mal. La fin laisse tout de même perplexe sur une morale assez sidérante, où les dealers de la pire espèce passent pour de gentils héros contre les méchants de la société civile.

Paul Walker (Fast & Furious 6) nous a donc malheureusement quitté, beau gosse, sympa et généreux, laissera un vide. David Belle (Malavita), RZA (G.I. Joe : conspiration), Gouchy Boy (Cosmopolis), les belles Catalina Denis (Le mac), Ayisha Issa (Warm bodies) et Carolina Bartczak (Les Schtroumpfs 2) font preuves de charme et d’efficacité face aux mecs. Suivent une kyrielle de malabars plus ou moins patibulaires en costard ou en marcel, tels Carlo Rota et Andreas Apergis (Riddick), Richard Zeman (Upside down) et Robert Maillet (The mortal instruments) et Bruce Ramsay (Ma vie avec Liberace), Frank Fontaine (Sur la route)…

 

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3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 10:23

Elia Kazan (Le fleuve sauvage) s’est inspiré d’une histoire vraie pour réaliser cette dramatique sous une forme docu-fiction, d’après le livre de Fulton Oursler, véritable reconstitution point par point de l’affaire Hubert Dahme et des nombreux disfonctionnements qui avait défrayée les chroniques judiciaires des années vingt, comme lors de la sortie du film en 1947.

L’histoire nous conte un crime ayant eu lieu un soir tard dans une petite ville, avec l’assassinat à bout portant d’un pasteur. Quelques témoins ont vu ou aperçut un homme s’enfuir. La police arrête plusieurs jours plus tard un homme correspondant au signalement, certes bien vague. Une arme sur lui, et après un interrogatoire musclé, ils obtiennent des aveux. Le procès peut commencer, avec une condamnation à mort à la clé. Sauf que son avocat émet un doute. Et si le suspect était innocent ? Les pressions policières, politiques et populaires seront très fortes pour l’obliger à engager la culpabilité de son client.

La véritable histoire s’est déroulée en 1924 dans la ville de Bridgeport, dans le Connecticut. Le père Hubert Dahme a été abattu d’un coup de fusil à bout portant derrière l'oreille gauche. Un vagabond et ancien soldat, Harold Israël, a été inculpé pour l'assassinat. Il a fait des aveux, possesseur d’un revolver calibre .32 que la police croit avoir été utilisé dans le meurtre. Homer Stille Cummings a mené une enquête approfondie et prouvé l’innocence de l’accusé. L'affaire n'a jamais été résolue. Mieux, en 1954, un résident de Bridgeport qui avait assisté à la scène, a déclaré avoir été menacé de mort s'il parlait, et déclaré qu'Israël n'était pas le tueur.

Je ne suis pas fan des films à procès que les américains affectionnent tant. Souvent rébarbatifs, ils m’ont parfois péniblement fatigué malgré des thèmes importants. Ce n’est pas le cas ici, où la réalisation fluide et aérée, nous entraine de manière circonstancier dans chaque phase de l’enquête pour apporter toutes les preuves qui innocentent l’accusé, avec un recul intelligent. J’ai beaucoup aimé la mise en scène, dans une ambiance lourde et sombre, où les intérêts des politiques passent au dessus de la culpabilité ou non de l’accusé, des policiers qui veulent garder la tête haute, et des témoins qui ont des raisons, souvent mauvaises de maintenir leurs témoignages à charges. L’angoisse est pesante, quand au sort du prisonnier qui joue sa vie, avec une apparence peu affable. Ça me rappel entre autres des injustices comme sur Patrick Dils et ses 15 années de prison pour rien, ou du jeune Christian Ranucci exécuté quand il pouvait être gracié mais que les sondages de popularité du Président Giscard était au plus bas.

Le jeu des interprètes est d’excellente qualité, avec Dana Andrews très convaincant, et la jolie Jane Wyatt (Horizons perdus) face à Lee J. Cobb et Cara Williams. L’excellent Arthur Kennedy, comme Sam Levene et Taylor Holmes, Robert Keith et Ed Begley, Philip Coolidge et Karl Malden (La cible humaine) qui impriment de leur talent la démonstration magistrale.

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